Essai détaillé / Dacia Bigster Hybrid 155: Stronger, Better, Bigster ?
Avec le Bigster, Dacia intègre un segment ultra-compétitif où les apparences sont souvent vendeuses. Dès lors, sa philosophie «low-cost» reste-t-elle pertinente? Et surtout, qu’apporte-t-il de plus qu’un Duster? Texte : Frédéric Kevers | Photos : Jonathan Godin
- Avis Rédaction 14.90 /20
Reposant sur la plateforme CMF-B, avec des pseudo-McPherson à l’avant et un essieu de torsion à l’arrière, le Bigster n’est pas un miracle de dynamisme. Ce n’est pas sa vocation, il est vrai, comme en atteste le choix d’une suspension privilégiant le confort, c’est-à-dire généreuse en débattements, mais sans manquer de tenue en conduite soutenue. Si les mouvements de roulis ou de tangage sont bien maîtrisés, ils restent pourtant sensibles et incitent à une conduite peu nerveuse, en jouant sur le couple et la souplesse de la chaîne hybride.
Sur ce plan, le passage à un moteur thermique plus gros, combiné à une gestion logicielle affinée, corrige un des défauts majeurs des Dacia et Renault «full hybrides»: les à-coups et hésitations de la transmission à basse vitesse, lors des relances ou en ville, sont drastiquement réduits. Et forcément, on préfère largement comme cela.
Conduit «en bon père de famille», le Bigster masque le manque de précision de sa direction, un peu floue et avare en retours d’information. Et bien qu’il reste une simple traction, ce SUV hybride profite de sa garde au sol généreuse et de sa monte pneumatique raisonnable — jantes de 19’’ en option, mais pneus de seulement 205 mm de large en profil 55 — pour s’échapper en tout-chemin sans appréhension. Les suspensions absorbent alors efficacement les chocs et déformations, dans un silence assez surprenant. Suivre une longue piste pas trop défoncée semble tout à fait à sa portée. Pour affronter des terrains plus accidentés, la version 4x4 s’impose… mais il faut alors faire une croix sur l’hybridation. Ce qui serait dommage, tant nous avons été convaincus. Malgré une batterie de faible capacité, les évolutions en 100% électriques sont fréquentes en ville ou à la campagne, et l’on se prend vite au jeu de l’Eco Monitor, qui incite à anticiper pour améliorer son éco-score et, le plus important, réduire la consommation. Même sur l’autoroute, le moteur thermique se distingue par sa relative discrétion. Il n’y a qu’à pleine charge ou lorsqu’il se relance batterie vide qu’il meugle sous l’effort. Le reste du temps, on apprécie le cocon spacieux à l’ergonomie intuitive.
Bien que le Bigster affiche déjà des dimensions imposantes, il reste étonnamment maniable et offre une bonne visibilité vers l’avant. Tout n’est pas parfait cependant car les bruits aérodynamiques restent trop présents à haute vitesse et les sièges manquent de maintien. Un dossier aux renforts latéraux plus marqués et des mousses de meilleure consistance seraient bienvenus pour mieux supporter les longs trajets.
Dans cet article : Dacia, Dacia Bigster

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