Le Moniteur Automobile s'intéresse aux grandes histoires du monde automobile, mais ces chapitres volumineux sont façonnés par les expériences personnelles de nos journalistes. D'où ce retour sur l'année automobile 2025, à travers leurs tops et leurs flops personnels.

La bonne surprise : Lamborghini Temerario
Très longtemps cette année, mon cœur a balancé du côté de Modène pour ce qui relève de la bonne et authentique surprise du cru 2025. Après avoir essayé la Maserati MC20 GT2 Stradale sur route comme sur circuit, je me suis dit que c’était là mon coup de cœur de l’année, la sportive à laquelle je ne m’attendais pas. Mais il y eut ensuite la découverte sur le tracé d’Estoril de la Lamborghini Temerario.

Grand adorateur de la Huracan et de son V10 aussi magique que tonique, j’abordais cette première rencontre et prise en main de celle qui lui succédait avec d’énormes pincettes, voire une déception anticipée : V8 à vilebrequin plat, suralimenté et hybride, ligne relativement fade, format et masse en croissance conséquente. Mais une fois au volant, les doutes se sont effacés.
Certes la mélopée du V10 n’est pas égalée, ni même remplacée, mais la sensation de grimper à 10.000 tr/min est enivrante. Quant au comportement, il atteint une précision, une agilité et une efficacité encore inconnue des taureaux de Sant’Agata Bolognese. J’ai été bluffé !
La plus belle : Aston Martin Vantage S
La plus belle voiture de série que j’ai pu découvrir cette année est allemande et nous vient de bavière, mais je n’ai pas encore le droit d’en parler… Dès lors, permettez que je me « rabatte » sur un classique : l’Aston Martin Vantage S. Je suis un immense fan de la marque anglaise et de GT à moteur avant.

Dès lors, le choix n’est pas immense et bien que Ferrari ait corrigé la majeure partie des défauts esthétiques que je reprochais à la Roma avec l’Amalfi, l’italienne n’arrive toujours pas à la cheville de la belle et furibonde anglaise qui gagne encore en assurance avec cette version S. Et comme les performances n’ont plus rien à envier à la « petite » de Maranello, Go Gaydon !
La bonne blague : Porsche en compétition
Porsche s’est trompé dans les grandes largeurs en communiquant sa volonté de passer au tout électrique : produits manquant d’âme, fiabilité relative (pour la Taycan du moins) et décote monstrueuse ont plombé les ventes du constructeur allemand. Certes les Porsche « à pile » sont hyper efficaces, super performantes et ultra technologiques, mais cela ne suffit plus.

Alors quand Porsche décide de quitter le championnat du Monde d’endurance (FIA WEC) sous prétexte de crise financière mais annonce dans la foulée qu’elle va doubler son engagement officiel en Formula E et soutenir une équipe privée en sus… je ne peux que rester marri. Je ne suis pas un fan de la marque, mais elle représentait jusqu’à présent un exemple de cohérence, de compétence et de consistance en matière de sport automobile. Là, le château de cartes s’écroule et la crédibilité aussi.
La déception : Mazda 6e
Contrairement à la majorité de mes collègues et confrères, je n’ai vraiment pas été séduit par la nouvelle Mazda 6e. Ce que j’ai toujours adoré chez Mazda, c’est l’indépendance technique, l’intelligence de conception, la pertinence de l’interface homme-machine… et la magnificence du style « maison » personnifiée par les Mazda 3, CX-5 ou la dernière génération de Mazda 6.

Alors quand cette 6e a été présentée, moi qui attendait une berline élancée, reprenant la plateforme et les 6 en ligne des CX-60 et CX-80, j’ai été refroidi. Le style ? Mal équilibré. La technologie ? Chinoise de deuxième zone. Les choix techniques (puissance, recharge, etc.) ? Pas au niveau de ce qu’on attend d’une marque à vocation premium.
Quant à l’aménagement intérieur, s’il offre des matériaux de qualité, des coloris réussis et différents et un espace royal, l’interface « tout tactile » ne me convainc pas et casse le travail de longue haleine des produits cités plus avant. Dommage. La voiture n’est pas mauvaise en soi, loin de là même. Mais j’ai beaucoup de mal à la considérer comme une vraie Mazda.
La promesse 2026 : Le réveil de l’Europe
Je ne parle pas ici de la décision de réviser l’interdiction totale de véhicules thermiques neufs à l’horizon 2035. D’abord parce que l’UE n’a jamais interdit les véhicules à moteur à combustion, elle a imposé les motorisations « zéro émission ». La nuance est d’importance. S’agit-il d’un bon choix ou d’une énième erreur de nos dirigeants après avoir « forcé » nos constructeurs à se lancer dans une mutation industrielle et technologique dont ils ne voulaient pas ?

L’avenir nous le dira. Mais une certitude cependant. Après des débuts hésitants, une première vague de véhicules électriques au mieux passables, trop souvent bâclés, « nos » marques passent la deuxième et ça va faire mal aux concurrentes chinoises ! Entre les généralistes qui multiplient les lancements de petites électriques à prix plus abordables et fabriquées en Europe d’une part, et les premium – surtout allemands – qui lancent une véritable offensive en ordre de bataille d’autre part, la riposte est cinglante, et ça fait du bien !
Alors, bravo à Renault (qui emmène avec elle Ford) et au groupe Volkswagen pour leurs petites à venir et félicitations à BMW (Neue Klasse avec le iX3) et Mercedes (Plateforme MMA des CLA et GLB), voire Volvo/Polestar (passage en 800 volts des porte-drapeaux) dans une moindre mesure.
