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Opinions / Mais à quoi joue Porsche ?

Rédigé par Frédéric Kevers le 25-11-2025

Alors que Porsche à décidé de revoir sa stratégie du tout électrique et de quitter le championnat du Monde d’endurance sur fond de ventes en retrait, voilà que le cheval cabré teuton annonce qu’il alignera une deuxième écurie… en Formule E ! Pardon ?

Confronté à de grosses difficultés financières liées à des ventes en deçà de ses prévisions et à une demande pour les véhicules électriques moins grande qu’attendue, surtout dans le secteur du luxe et des voitures de sport, Porsche a décidé de mettre un terme à son engagement officiel en championnat du Monde d’Endurance – le FIA WEC – et, de facto, galvaudé ses chances de remporter une vingtième fois les 24 Heures du Mans. Un choix inhérent aux décideurs suprêmes de la marque allemande et en aucun cas aux responsables du département compétition du constructeur le plus victorieux de l’histoire de la classique sarthoise.

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Logique économique ?

Certes, cette décision peut se comprendre si l’on aborde la situation de manière pragmatique : Porsche vend moins que prévu (surtout en Chine), donc gagne moins que prévu, donc peut (doit ?) dépenser moins que prévu. Soit. Un constat laconique qui se justifie d’autant plus que la marque se voit contrainte de modifier sa stratégie d’électrification en raison d’une demande inférieure aux attentes pour les VE, à plus forte raison dans le cas d’un blason actif dans la sphère des voitures sportives et haut de gamme. Une réalité qui impose à Porsche de réinvestir dans le « thermique » en plus de ses investissements dans l’électrique. Cela se traduira notamment par le retour de variantes à moteur à combustion interne pour la prochaine génération des 718 (Boxster et Cayman) initialement prévue exclusivement avec une batterie dans le plancher ! Dans le même ordre d’idées, le nouveau Porsche Cayenne – lancé le 19 novembre 2025 – exclusivement électrique verra son prédécesseur à moteurs essence (électrifiés ou non) prolonger sa carrière en parallèle, contrairement à ce qui avait prévalu pour le Macan.

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2025 Porsche Macan GTS

Jusque-là, tout s’explique, même si cela implique donc que la Porsche 963 LMDh sera la première Porsche officielle de la catégorie de pointe à ne pas remporter les 24 Heures du Mans, depuis la 908. Sacré camouflet pour la fière firme germanique. Et ce n’est pas le maintien du programme officiel américain – les États-Unis constituent toujours le marché principal de Porsche – qui compensera cette déception. Pire, la perspective d’une présence au départ des 24 Heures du Mans 2026 via un engagement privé semble très incertaine. Mais bon, dépenser moins d’argent en sport auto pour mieux se reconcentrer sur les voitures de série relève presque du bon sens. Déçus, les fans porschistes auraient pu s’en remettre à l’espoir d’un retour ultérieur presqu’inévitable.

Réécrire l’histoire

Auraient… car Porsche vient de leur asséner le coup de grâce en annonçant qu’il allait doubler la mise… en Formule E, dès la saison 2026/2027. Ce championnat de monoplaces 100 % électriques disputé sur des circuits urbains aussi aseptisés que dénués de toute dimension historique. Une compétition dont Porsche avait failli se retirer il y a quelques années, lorsqu’un retour en F1 en plus du FIA WEC était envisagé… alors que le focus industriel était mis sur la voiture électrique. L’introduction d’une nouvelle génération de monoplaces, baptisée Gen4, plus puissante et performante que jamais, semble avoir motivé le constructeur allemand de dépenser plus d’argent en course électrique… Mieux – ou pire, c’est selon – Porsche sera la première marque à engager 4 voitures officielles et comptera même 6 monoplaces puisqu’une écurie cliente bénéficiera de son support.

2026/2027 Porsche Formula E Gen4

En réalité, Porsche n’a pas renoncé à sa transition vers une gamme majoritairement électrique – la faute à l’Europe ? – mais a juste consenti à ralentir cette mutation de son offre. Toutefois, le board de Stuttgart a bien compris que l’échec cuisant de la Taycan – problèmes de fiabilité, décote abyssale – et le succès relatif du Macan – concurrence européenne et chinoise féroce – s’expliquait aussi par un manque de « légitimité d’image » de la marque sur le marché des voitures électriques.

Si Porsche a bâti son prestige sur ses succès en sport automobile autant qu’en proposant des sportives – à commencer par l’emblématique 911 et ses variantes GT – authentiques, générant des émotions fortes par leur personnalité mécanique – haaa la mélopée du Flat 6 – et leur maîtrise technique, elle ne peut en dire autant de ses premiers modèles électriques. Certes une Taycan s’érige en référence en matière de sportivité, d’efficacité, mais elle ne peut prétendre à la même émotion prodiguée par sa conduite. Cet aspect et l’évolution très rapide des technologies électriques expliquent donc que les Porsche électriques ne parviennent pas à être des objets de spéculation, comme les modèles « thermiques ». Dès lors, ils n’intéressent plus les acheteurs du luxe et influent négativement sur la valeur boursière de la marque. Et ça, c’est un problème !

2025 Porsche Cayenne EV

En conséquence, Porsche veut repasser les plats et se construire un palmarès dominateur dans la compétition électrique pour booster l’image de ses modèles de série, comme l’explique Thomas Laudenbach, vice-président de Porsche Motorsport : « Le sport automobile façonne notre marque. Notre héritage dans le sport automobile traditionnel est unique et se reflète dans chaque Porsche. À l’avenir, nous souhaitons pouvoir en dire autant du sport automobile électrique. »

Que faut-il en penser ?

Très honnêtement, si le discours est d’ores et déjà bien rôdé et tient plus ou moins la route, ce qui me chagrine, c’est le manque de cohérence dans la communication et le timing de cette dernière qui fait souffler le froid… et le froid chez les fans traditionnels sans que je sois convaincu qu’il existe déjà une vraie base élargie de fans de Formule E en général et de Porsche en FE plus spécifiquement.

Et le fait que la Gen4 autorise des développements très libres pour toute la partie « groupe motopropulseur » implique que les budgets vont s’envoler pour gagner. Dès lors, justifier que l’on arrête LA compétition la plus rémunératrice en matière d’image, de tradition et de prestige me semble impossible. L’avenir nous dira si le calcul était le bon, mais à titre personnel, j’en doute fortement !

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