Essai détaillé / DS No8 FWD Long Range 245: Volte-face

Sans surprise, la DS N°8 repose sur la plateforme STLA Medium, dédiée aux modèles électriques du groupe et déjà exploitée sur le Peugeot e-3008. Ici, elle atteint sa pleine mesure: abaissée, allongée (empattement de 2,9 m), elle permet de reculer la banquette et d’incliner les dossiers à 30°, gagnant ainsi en confort et en aérodynamisme grâce à une ligne de pavillon plus basse. L’attention portée à la pénétration dans l’air est d’ailleurs manifeste: ouïes de ventilation motorisées, soubassement caréné, déflecteurs optimisés, jantes aérodynamiques et poignées affleurantes (rétractables à l’avant, intégrées à l’arrière). Résultat: un excellent CX de 0,24, soit mieux que les 0,28 du e-3008.
Cette base technique sera également utilisée par la future Lancia Gamma, produite aux côtés de la DS N°8 dans l’usine italienne de Melfi, du moins si tout se passe comme prévu chez Stellantis. Côté propulsion, l’architecture 400 V abrite un moteur synchrone à aimant permanent fourni par Emotors (Moselle). Trois versions sont annoncées: 230 et 245 ch en deux roues motrices, 350 ch en transmission intégrale. Des puissances temporisées peuvent porter ces valeurs respectivement à 260, 280 et 375 ch. L’objectif n’est pas la performance brute, mais le plaisir de conduite. La DS N°8 fait le choix de grandes batteries lithium-ion NMC: 74 kWh en entrée de gamme et 98 kWh pour notre version d’essai. Produites en France par ACC (TotalEnergies-Saft, Stellantis et Mercedes) à Billy-Berclau, elles offrent jusqu’à 645 km d’autonomie WLTP. La recharge rapide plafonne à 160 kW — de quoi regagner 20 à 80% en moins de 30 minutes — et le chargeur embarqué AC de 11 kW est fourni de série. Un 22 kW n’est en revanche pas encore au programme.
En ce qui concerne le confort, la Française mise sur la suspension pilotée DS Active Scan Suspension (de série dès le second niveau de finition). Reliée à une caméra et à des capteurs analysant la route en temps réel, elle ajuste en continu  et de manière prédictive l’amortissement de chaque roue pour un confort de roulage souverain.
Enfin, la DS N°8 intègre le pack d’aides à la conduite Drive Assist 2.0, qui progresse vers la semi-autonomie. Elle propose un changement de voie automatisé sans validation manuelle, un détecteur d’angle mort longue portée (jusqu’à 75 m), et un système Night Vision capable de repérer piétons et animaux à 300 m. Malgré tout, le modèle n’obtient «que» quatre étoiles à l’Euro NCAP, pénalisé par l’absence de certains équipements (capot actif, airbag central, détection arrière de piétons, alerte cycliste). L’organisme se montre, il est vrai, de plus en plus sévère.
Lors de notre essai, la version 245 ch à grande autonomie affichait 645 km restants au tableau de bord. Une performance rare, qui place la DS N°8 parmi les chameaux les plus élégants du désert électrique.