Lotus ne va pas bien. Après une année 2024 plutôt encourageante, le constructeur britannique a vu ses ventes chuter en 2025 et se devait de réagir pour rebondir. Pas de nouveau modèle à l’horizon mais une mise à jour de sa gamme et une réorganisation des finitions. Nous vous avons déjà présenté l’Emira Turbo SE récemment lancée. Au tour de la plus grosse Lotus de série, et la plus puissante – si l’on excepte l’hypercar Evija – de passer entre nos mains dans sa nouvelle itération : le Lotus Eletre 900 Sport.
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Concept Lotus Eletre 900 Sport (2025)
Fondamentalement, le LotusEletre évolue peu mais modernise sa technologie embarquée et simplifie sa gamme autour de deux versions : Eletre 600 et Eletre 900.
La première se décline en quatre finitions (600, 600 GT, 600 GT SE, 600 Sport SE), toutes animées par deux moteurs pour 612 ch, un 0 à 100 km/h en 4,5 s et une vitesse de pointe de 258 km/h. L’autonomie WLTP varie de 490 à 600 km selon les versions et la configuration.
L’Eletre 900, limité aux déclinaisons Sport et Sport Carbon, ne change ni sa puissance (918 ch) ni ses performances (0-100 km/h en 2,95 s, 265 km/h en pointe). Son autonomie se situe entre 410 et 500 km WLTP, toujours selon la configuration.

Dans les deux cas, l’architecture 800 V autorise une recharge ultrarapide : jusqu’à 350 kW, permettant un passage de 10 à 80 % en 20 minutes. La batterie conserve ses 109 kWh utiles et accepte aussi une recharge AC jusqu’à 22 kW.
Pour le reste, le grand SUV conserve ses atouts : habitabilité généreuse pour quatre adultes, finition gratifiante et mobilier aux lignes simples mais futuristes. La dotation technologique inclut Apple CarPlay et Android Auto sans fil, mises à jour OTA et application Lotus Connect revue.
Côté tarifs, l’Eletre 600 débute à 102.090 €, quand l’Eletre 900 Sport réclame 148.790 € (ajoutez 15.300 € pour le Sport Carbon). Les rivaux restent rares : un Polestar 3 Performance revu et passé lui aussi en 800 V (680 ch) ou un Lucid Gravity encore absent d’Europe. Mais le concurrent le plus sérieux se profile : le futur Porsche Cayenne électrique, annoncé à plus de 1.000 ch, et peut-être la Ferrari Elettrica si elle prend la forme d’un SUV.
Au volant Lotus Eletre 900 Sport (2025)
Pour nous faire (re)découvrir l’Eletre 900, Lotus nous avait convié en Italie afin de tester le SUV électrique aussi bien sur piste que sur route. La première partie s’effectuait sur le circuit Tazio Nuvolari. Un complexe proposant deux pistes principales qui peuvent se combiner pour constituer un grand circuit de 5,2 km. Nous devions nous contenter d’un parcours d’un peu plus de deux kilomètres constitué de plusieurs types de virages ainsi qu’une ligne droite que quelques centaines de mètres. De quoi démontrer tout le savoir-faire de Lotus et combien un SUV n’a pourtant rien à faire sur un circuit en même temps.
Avec plus de 2,7 tonnes en ordre de marche, un centre de gravité relativement haut en dépit du pack de batteries placé dans le plancher et des suspensions pilotées qui doivent à la fois offrir un confort de haut rang et un maintien de caisse cohérent avec l’image sportive de Lotus, l’Eletre n’est clairement pas taillé pour arpenter un circuit. La comparaison avec la berline Emeya – à peine moins lourde mais nettement plus près du sol – ou pire encore l’Emira ne sourit pas au pachyderme britannique.

Mais nous devons à la vérité de reconnaître qu’il s’en est nettement mieux sorti que nous l’avions pensé. Très à l’aise au passage des vibreurs, il sait se montrer relativement agile grâce aux roues arrière directrices qui effacent le handicap d’un empattement interminable (3019 mm). Certes, leur fonctionnement manque de naturel et impose malgré tout de bien décomposer freinage en ligne, plongée à la corde, stabilisation de l’appui et réaccélération. Sans quoi, votre ambition sera sanctionnée d’un sous-virage massif que seul un lever de pied brutal pourra endiguer. Quant aux 918 ch, ils font le travail, mais sans violence, vous propulsant aisément à 225 km/h en bout de ligne droite. Entrent alors en action la régénération et les freins avec une puissance constante et une transition fluide mais sans pour autant jeter une ancre dans le bitume. La faute à la masse considérable et aux pneus trop vite surchauffés qui demandent grâce au bout de deux tours.
Une fois sur route ouverte, le bilan se veut bien plus flatteur pour cet Eletre qui distille alors un confort ferme – évitez le réglage Sport du châssis qui vous imposera quelques chocs secs sur les raccords et autres défauts de surface – renforcé par un silence à bord on ne peut plus agréable. L’ergonomie des menus de l’écran central manquent certes toujours un peu d’intuitivité, mais ne les jugeons pas trop vite, nous qui ne passons que quelques minutes, une bonne heure tout au plus, au volant. Avec de l’habitude, ce défaut s’estompe probablement. On reconnaîtra davantage de mérite au volant, qui tombe bien en main et offre une lecture de la route étonnamment convaincante. Bien plus que la puissance alors bien trop généreuse pour évoluer dans le trafic. La variante 600 suffira déjà largement.
Verdict Lotus Eletre 900 Sport (2025)
S’il ne peut défaire les lois de la physique sur circuit, il s’y avère bien plus compétent qu’attendu. S’il ne peut réellement exploiter sa puissance démesurée sur route ouverte, il s’y avère plus facile à vivre qu’attendu. Ce Lotus Eletre 900 ne révolutionnera certes pas la mobilité individuelle, mais il lui apporte une touche d’exclusivité et de personnalité qui lui est propre et démontre tout le savoir-faire de Lotus en matière de châssis.
Et si le SUV n’est pas votre tasse de thé, la berline Emeya est là pour y remédier. Reste qu’une Lotus électrique titille toujours le baromètre du bon sens. Et avouons que les tarifs piquent un peu aussi sans être prohibitifs au vu de ceux pratiqués par la très rare concurrence.
Dans cet article : Lotus, Lotus Eletre