La nouvelle Lamborghini Temerario succède à la Huracán, le modèle sportif le plus vendu de l’histoire de la marque – seul le SUV Urus ayant fait mieux – avec un enjeu de taille : perpétuer la lignée initiée par la Gallardo… mais sans le mythique V10 atmosphérique. S’inscrivant dans la nouvelle stratégie de la marque, la Temerario adopte donc un groupe motopropulseur hybride rechargeable qui associe un V8 biturbo à très haut régime à un support électrique complexe pour assurer des performances, une rage et une musicalité que les pontes de Sant’Agata Bologense assurent être dignes de la réputation du Taureau italien.
Mais la Huracán marqua également une étape importante pour Lamborghini en étant le premier modèle de compétition officiellement engagé par la marque – en dehors des voitures du Super Trofeo, la coupe monotype du constructeur – pour briller au niveau international. La Huracán GT3 fut donc développée par Lamborghini avec le concours du Grasser Racing Team et de quelques partenaires triés sur le volet. En 10 ans de carrière, elle aura connu de nombreux succès dont le dernier en date – le plus prestigieux ? – n’est autre que la victoire au classement général des 24 Heures de Spa 2025… avec le Grasser Racing Team. Un superbe baroud d’honneur pour la GT3 au V10 aussi mélodieux que performant.
Nouvelle génération
Mais la Huracán GT3 commençait à sentir peser le poids des ans face à des GT3 de nouvelle génération plus évoluées sur tous les plans. L’arrivée de la Temerario de route permettait à Lamborghini de franchir un cap supplémentaire en développant dès l’entame du projet une variante de compétition, en interne : la Temerario GT3. Cette dernière troque donc le V10 5,2 l atmo de sa devancière pour un V8 4,0 l biturbo – l’hybridation étant interdite en GT3 – qui voit sa puissance passer de 800 ch pour le modèle de série à 550 ch pour sa version de compétition.
« Nous avons dû revoir l’ensemble des composants de suralimentation, la gestion électronique et l’échappement principalement pour adapter notre V8 à très haut régime (la variante de série grimpe à 10.000 tr/min en dépit de ses turbos) aux spécificités du GT3 » explique Rouven Mohr, directeur technique de Lamborghini . La transmission robotisée à double embrayage cède la place à une boîte séquentielle transversal à 6 rapports et la Temerario GT3 est bien entendu une simple propulsion.
Aérodynamique et confort
« Nous avons conçu la Temerario GT3 pour maximiser son confort de pilotage, sa polyvalence et sa facilité d’exploitation. Cela implique un travail globale sur l’aérodynamique bien entendu, mais également la cartographie du moteur pour obtenir une courbe de puissance progressive », ajoute M. Mohr. « C’est une voiture très différente de la Huracán GT3. Certes nous avons pris en compte toute l’expérience accumulée avec cette dernière, mais la Temerario GT3 offre une fenêtre de fonctionnement légèrement différente qui devrait lui permettre d’être à la fois très rapide face au chronomètre et agréable à piloter aussi bien pour un pilote professionnel qu’un amateur. » L’ingénieur allemand de préciser qu’un attention particulière a été apportée à la facilité d’exploitation de la voiture dans toutes les conditions, y compris de nuit et/ou sous la pluie.
Sur le plan visuel, la ligne un peu assagie du modèle de série cède ici la place à style plus agressif et dicté par l’aérodynamique avec un bouclier entièrement redessiné, affublé d’un splitter généreux et d’ailettes latérales tandis que les ailes élargies accueillent des écopes supérieures pour maximiser l’extraction de l’air chaud et réduire les turbulences. À l’arrière, c’est l’aileron à mats en col de cygne qui saute aux yeux tandis que le diffuseur très travaillé doit apporter stabilité et appui.
2026 pour grandir
Les débuts officiels de la nouvelle Lamborghini Temerario GT3 sont prévus aux 12 Heures de Sebring en mars 2026. La voiture sera ensuite alignée dans une série d’épreuves, par une équipe d’exploitation « usine » (probablement le Grasser Racing Team) pour finaliser son développement avant une homologation définitive. Il n’est donc pas impossible que la nouvelle arme du Taureau de Sant’Agata Bolognese soit au départ de la prochaine édition des 24 Heures de Spa, avec l’ambition de refaire le coup de BMW en 2015-2016 où le constructeur bavarois avait remporté sa première victoire dans l’ère GT lors de la dernière année d’engagement officiel de la Z4 GT3 (avec l’écurie belge Marc VDS Racing) avant de récidiver l’année suivante avec la nouvelle M6 GT3.
Seule certitude, après l’épopée plutôt glorieuse de la Huracán GT3 partiellement développée en interne et premier vrai modèle de compétition-client de la marque, et le relatif fiasco de la SC63 en catégorie Hypercar – conçue avec Ligier – la Temerario GT3 marque une nouvelle étape et doit permettre à Lamborghini de consolider sa légitimité en compétition, sans se départir de ses valeurs essentielles, comme l’explique Stephan Winkelmann, son patron : « La Temerario GT3 sera une vraie Lamborghini. Elle n’aura peut-être plus de V10 mais elle sera toujours très reconnaissable à sa mélodie singulière et par sa combinaison entre une ligne bestiale et sans équivalent et ses performances élevées mais accessibles pour nos clients, quel que soit leur niveau. »
Actus
