Industrie et économie / Le PDG de Magna a un autre calendrier pour la voiture autonome électrique

Le PDG du fournisseur et sous-traitant automobile international Magna (siégeant au Canada) n’a pas la même vision d’avenir de l’automobile à moyen terme que celui du discours officiel des constructeurs face aux ambitions des politiciens et aux visions des analystes. Donald J. Walker a exprimé ses doutes sérieux sur les calendriers de déploiement de la voiture autonome et la voiture électrique lors d'une conférence relayée par Automotive News. Et il avoue franchement : « En toute sincérité, les constructeurs ne peuvent pas dévoiler publiquement ce qu’elles croient réellement. » Il précise « qu’ils savent ce qu’il va se passer, mais elles doivent communiquer sur ce qui est populaire pour être considérées comme des entreprises tournées vers l’avenir ».

Pas autant d’électriques

L’un des CEO les plus influents du Canada ne croit pas que la voiture électrique atteindra les 25 % de parts de marché en 2025 au niveau mondial. Si le marché électrique chinois se développe suffisamment, il estime que la pdm pourrait atteindre 6 % seulement. Dans le cas contraire, elle ne devrait guère dépasser les 3 %. 2025 est pourtant une date butoir souhaitée de la fin du moteur thermique pour la Norvège et de certains politiciens aux Pays-Bas. Selon lui, la voiture électrique va bien percer, mais pas dans des délais aussi courts affichés par les ambitions des constructeurs, poussés dans le dos par le monde politique.

Moins autonomes

Don Walker n’est guère plus optimiste sur la percée de la voiture autonome dans les 10 ans à venir. Il juge aussi cette technologie « survendue ». Le PDG de Walker estime que la conduite autonome de niveau 5 (sans volant ni pédales) n’arrivera certainement pas avant « une bonne décennie », autant dire 2030. Quant à celle de niveau 4, qu’on nous promet dès 2021, elle ne devrait concerner que 4 % des voitures en 2025, à ses yeux. Par contre, les voitures avec systèmes d’aide la conduite et conduite autonome à basse vitesse vont bien se généraliser avec, selon ses estimations, des systèmes de niveaux 1 à 3 dans 79 % des voitures en circulation d’ici 7 ans.