Opinions / Rédacteur sans filtre - pourquoi le monospace est-il une espèce en voie de disparition ?

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Récemment, j'ai vu une Chrysler Pacifica passer devant ma porte. Le conducteur avait fait un choix étonnant, car cette voiture n'est pas en vente dans notre pays.

Il n'y a pratiquement plus de monovolumes en vente. Le VW Sharan ou le Ford Galaxy ne sont plus produits ; le Renault Espace l'est toujours, mais il ne s'agit plus d'un monovolume. Il y a bien l'ID.Buzz de Volkswagen, mais il n'est pas très familial en termes de prix.

Quel contraste avec ce qui est proposé de l'autre côté de l'Atlantique. Un magazine automobile américain a récemment publié un test comparatif entre ce Pacifica et ses pairs, à savoir le Toyota Sienna, le Honda Odyssey et le Kia Carnival. Ce sont tous des palais de la conduite, avec des portes coulissantes généreuses, des sièges confortables, équipés d'accoudoirs séparés, des motorisations hybrides performantes, et même, dans le Chrysler, un interphone, pour mieux entendre les passagers de la rangée arrière.

Cet espace n'est pas seulement au service de la raison, il a aussi un aspect émotionnel.

Pourtant, aux États-Unis aussi, le monospace est une espèce en voie de disparition. Tout comme ici, les familles nombreuses optent de plus en plus pour l'un des dizaines de SUV disponibles sur le marché. C'est incompréhensible, car aucune voiture n'est aussi spacieuse qu'un bon vieux monovolume. Or, l'espace et la commodité ne sont-ils pas les éléments les plus importants d'une voiture familiale ?

Cet espace n'est pas seulement au service de la raison, il a aussi un côté émotionnel. Je me souviens de la première fois que j'ai pris place dans un monovolume, un Espace II, lorsque j'étais enfant. C'était à couper le souffle : cette large vue sur les environs, ces petites tables et ces compartiments de rangement séparés dans les panneaux latéraux, et le fait que l'on pouvait se faufiler entre les sièges comme dans un salon, de l'arrière à l'avant et inversement. Aucun grand SUV ne peut rivaliser avec cela.

Pourtant, la moitié des voitures vendues aujourd'hui sont des SUV et assimilés ; 49 % pour être précis, au niveau européen et selon les chiffres de 2022. À peine 2 % des acheteurs de voitures choisissent encore un monospace, contre 14 % dix ans plus tôt.

Pourtant, je ne peux pas imaginer que dans notre partie du monde, il n'y ait plus d'appétit pour un monovolume spacieux et aérodynamique comme on en trouve encore de l'autre côté de l'Atlantique. En fait, c'est la recette de la voiture idéale, à l'intersection de l'espace, de la commodité, du confort et de l'efficacité énergétique. Je suis sûr qu'elles reviendront sur le devant de la scène à l'ère de l'électricité.