Opinions / Outbox - Un cas désespéré ?

Je n'ai jamais vraiment été habile de mes dix doigts. Ça serait plutôt le contraire, tous ceux et celles avec qui j'ai travaillé vous le confirmeront. Et je ne trouve rien à y redire… Pour illustrer cette réalité, disons que me laisser bosser sur un chantier, c'est un peu comme laisser le petit dernier vous aider à préparer le repas du soir : c'est mignon tout plein, mais cela augmente de façon exponentielle le risque de devoir aller chercher quelque chose à la pizzeria du coin juste avant de passer à table! Et pour en revenir à ma modeste personne, disons qu'il y a de fortes chances que vous deviez recommencer la tâche que vous m'aviez imprudemment confiée.

Il n'empêche, malgré mes deux mains gauches, je suis bel et bien titulaire d'un diplôme de mécanicien automobile. Si, si… Je dois toutefois vous confier que je l'ai obtenu après avoir solennellement assuré au président du jury d'examen que je n'embrasserai jamais cette profession. « Vous coûteriez probablement plus cher à votre patron que ce que vous lui rapporteriez », a-t-il alors asséné. Et ce ne sont pas mes condisciples des cours du soir qui diront le contraire. Tout le monde se souvient encore de celui qui avait réussi l'exploit de bousiller deux fois sur la même soirée et sur la même voiture un raccord de durit de frein… Un cas unique et qui avait tout intérêt à le rester, avaient alors estimé les enseignants. Heureusement pour moi, l'examen de fin d'études était oral !

C'est écrit noir sur blanc : diplôme de mécanicien automobile

Presque 20 ans ont passé depuis cette époque et, comme je suis quelqu'un de parole, j'ai évité tout contact avec un quelconque outil depuis l'obtention de mon diplôme. Ce ne sont pourtant pas les tentations qui ont manqué. Mais pas de panique : la connaissance de soi est le début de la sagesse et c'est une vérité que j'ai faite mienne depuis longtemps. Ni ma propre moto, une BMW K75, ni celle de mes enfants, une machine d'une obscure marque chinoise, n'ont jamais dû supporter le moindre coup de tournevis ou de clé plate sans que je sois laissé sans surveillance. Et je m'empresse de préciser « surveillance humaine ». Même suivre un tuto sur YouTube dépasse mes compétences, c'est vous dire !

Aussi me suis-je dit qu'il était grand temps d'adresser quelques mots de remerciement à ceux qui me sont venus en aide. Et je le fais par clavier interposé, puisqu'il s'agit d'un outil que je maîtrise à peu près. Donc, un grand merci aux enseignants de PCVO Ninove ainsi qu'à mes voisins, Staf et David, pour les connaissances partagées, le soutien pratique, l'ambiance et, dans le cas de Staf et David, les bières partagées ensemble ! Merci à eux en particulier, parce que, soyons de bon compte, si les bécanes dont il a été question plus haut roulent, c'est surtout grâce à ces précieux voisins. Pour revenir à la métaphore du repas, les enfants qui pèlent les pommes de terre, c'est bien beau. Mais dès qu'ils commencent à massacrer le filet pur, vous intervenez, non ? Ce qui ne veut pas dire que depuis mon fameux diplôme, je n'ai fait aucun progrès : j'ai moi-même déposé une durit de frein sur ma BMW ! Et sans massacrer les raccords, svp ! Qui a dit que j'étais un cas désespéré ?