Trophées et records / Le Moniteur Automobile revient sur 2023 : les tops et flops de Steven Appelmans

Le Moniteur Automobile s'intéresse aux grandes histoires du monde automobile, mais ces chapitres volumineux sont façonnés par les expériences personnelles de nos journalistes. D'où ce retour sur l'année automobile 2023, à travers leurs tops et leurs flops personnels. Quels ont été les succès et les échecs aux yeux de Steven Appelmans ?

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Auto de l’année 2023 : BYD Seal

Oui, une voiture chinoise. Et non, je n'ai pas reçu d'enveloppe pour cela. La BYD Seal est tout simplement une réussite. En termes de maniabilité, de technologie de conduite, d'autonomie, d'équipement, de confort, de finition. Le tout livré en sortie d'usine à un prix de départ qui vous permet à peine de vous offrir les quatre roues d'une BMW i4 d'entrée de gamme. Mais attention, cette voiture n'a pas que des atouts dans son jeu. À commencer par son nom "Seal" qui se traduit par "Sceau"... ou "Phoque". Il fait surtout rire. Mais même en dépit de ces quelques fausses notes, la symphonie ne faiblit pas. Il ne reste plus qu'à laisser le marché (de la voiture de société) découvrir ce talent.

Plus belle voiture de l’année 2023 : Alfa Romeo 33 Stradale

Rien de tel que la nostalgie pour faire fantasmer un car addict. Alfa Romeo en donne une nouvelle fois la preuve avec la 33 Stradale. Un nouvel hommage (vous vous souvenez de la 8C Competizione et du Spider ?), dont le charisme rétro-moderne - une fois de plus - n'a rien à envier à celui de l'original. Comme en 1967, le sex-appeal jaillit de tous les pores du coupé, et l'excitation ne fait que croître lorsque les portes papillon s'ouvrent à leur tour. Vous êtes sûr d'atteindre l'apogée au démarrage du V6 biturbo de 3 litres, à mon avis la Stradale à avoir (si vous faites partie des 33 chanceux qui ont réussi à obtenir un bon de commande de celle-ci). Il existe également une version à batterie qui, avec ses "plus de 750 ch", surclasse nettement les 620 ch du V6. Mais elle ne vibre pas, ne vrombit pas, ne hurle pas et ne "respire" pas. Et ça, c'est pernicieux pour la passion !

La bonne blague de l’année 2023 : Rajae Maouane

Venir promouvoir le dimanche sans voiture à l'antenne, mais se rendre aux studios de télévision à Bruxelles à bord d'un taxi (en tant que président d'Ecolo, qui plus est), c'est comme regarder quelqu'un glisser sur une peau de banane. Extrêmement douloureux, mais tellement hilarant en même temps. Ou comment Rajae Maouane a réussi à donner un sens parfait au rire "vert".

La déception de l’année 2023 : La caste politique

Surtout, 2023 est l'année des occasions manquées. Pour se débarrasser une fois pour toutes des combustibles fossiles, par exemple, mais aussi pour donner au véhicule électrique (européen) l'impulsion finale dont il a besoin pour atteindre la maturité (c'est-à-dire être réalisable et abordable pour tout le monde). Cependant, les opportunités abondent, à presque tous les niveaux politiques. Il ne fallait pas plus de "5 minutes de courage politique". Mais apparemment, personne n'en a été capable. Conséquence : la terre devra cuire un peu plus longtemps, tandis que nous laisserons les Chinois et Tesla prendre un peu plus d'avance. 

La promesse pour 2024 : Nio 

Écrit différemment, le même prononcé : comme Neo dans Matrix, je vois cependant en Nio, le constructeur chinois, une sorte d'élu. Car la marque semble invariablement réussir là où les autres échouent. La batterie (semi-)solide ? Disponible sur les ET6 et ET7, chacune ayant une autonomie - pratique - supérieure à 1000 km. Faire le plein en quelques minutes ? Dans les stations d'échange de batteries, vous échangez votre batterie vide contre une batterie pleine en 3 minutes. La promesse est donc très grande. Seulement, comme dans Matrix, il faudra apparemment plusieurs épisodes avant que Nio puisse/veuille faire étalage de ces innovations dans notre pays. Espérons donc que 2024 sera enfin l'année de la "rédemption".