L’idée de Skoda de créer un SUV de course peut sembler complètement folle, et elle l’est, mais ce ne sont pas les premiers à avoir eu cette idée. Jaguar avait, avant eux, transformé leur SUV électrique, le I-Pace, en une véritable voiture de piste et Opel a récemment présenté le Mokka GSE Rally lui aussi 100 % électrique.
L’objectif de ce projet est de trouver des idées, des innovations qui seront ensuite appliquées sur les modèles de route. En plus d’être un SUV, cette nouvelle voiture de course sera électrique, afin d’être plus respectueuse de l’environnement. Skoda a choisi le Enyaq RS comme base pour le transformer en un véritable laboratoire d’ingénierie sur 4 roues. Il a été conçu pour se rapprocher du comportement routier de la Skoda Fabia RS Rally 2, engagée en WRC2.
Pour atteindre cet objectif, il a fallu amaigrir la Skoda, qui n’est pas légère avec ses 2,2 tonnes, qui fondent à 1,9 tonne pour le modèle de piste. Le calcul est simple : Skoda a retiré 316 kg de surplus, soit 14 % du poids initial. Pour cela, le constructeur tchèque a notamment utilisé des pièces en fibre de lin, et plus précisément 16, comme le capot, les pare-chocs, entrées d’air, etc. L’utilisation de ce matériau vise à se passer de carbone. En effet, la fabrication de la fibre de lin émet jusqu’à 85 % de CO₂ en moins (d’après la marque) que la fibre de carbone, tout en étant aussi rigide. La démarche environnementale se poursuit jusque dans les détails, puisque Skoda intègre aussi des lubrifiants durables dans cette Enyaq RS R.
Métamorphose… ou presque
Difficile de reconnaître l’Enyaq de série : tout a été repensé, retravaillé ; à commencer par le châssis. Celui-ci a été abaissé de 70 mm et considérablement élargi, notamment à l’arrière, où l’on gagne 116 mm. Une posture plus agressive, taillée pour le circuit.
Sous la carrosserie, la métamorphose se poursuit : un cache de protection vient préserver les batteries, tandis qu’un arceau de sécurité renforce l’ensemble de la structure. Les suspensions d’origine ont laissé place à un système sport entièrement réglable, accompagné d’amortisseurs optimisés. Pour stopper les 1,9 tonne de ce SUV, Škoda a opté pour un système de freinage en carbone-céramique, impressionnant par ses spécifications : dix pistons à l’avant, quatre à l’arrière.
Et pour les puristes, un clin d’œil aux racines sportives de la marque : un frein à main hydraulique façon rallye, hommage assumé à l’héritage de Škoda dans les spéciales du WRC.
Côté moteur
Pas de V8 ici, mais un moteur électrique de 250 kW pour propulser l’Enyaq à… 180 km/h. Et oui, on aurait pu s’attendre à plus, au vu du travail apporté au reste de la voiture. En effet, Skoda a choisi de conserver le même moteur et les mêmes batteries que dans le véhicule de série — un choix regrettable, même si le RS R abat quand même le 0 à 100 en 4,6 s.
Texte : Arthur Touchet-Cren