Si l'on associe assez aisément Bruxelles à des routes encombrées, des stations de métro criblées de balles et des trains qui s'arrêtent plus souvent qu'ils n'arrivent à l'heure, tout le monde ne voit pas notre capitale d'un si mauvais œil. C'est ce qui ressort du dernier indice de préparation à la mobilité urbaine établi par le forum Oliver Wyman, le groupe de réflexion du cabinet de conseil international Oliver Wyman.
Cet indice classe plus de 70 villes en fonction de leurs performances en matière de mobilité urbaine. Pour la première fois, il inclut des villes belges. Il s'avère que Bruxelles occupe une impressionnante 11e place (en Europe), et reste même globalement dans le top 20 (avec une 19e place). Gand se classe 36e, Anvers 39e et Louvain 43e. La première ville wallonne de la liste est Liège (48e).
Mobilité durable et transports publics
Selon l'indice de préparation à la mobilité urbaine d'Oliver Wyman Forum, Bruxelles doit son bon score aux progrès réalisés en matière de mobilité durable (10e place) et de transports publics (19e place). En termes d'innovation technologique (29e place), la ville est toutefois à la traîne. En particulier dans le domaine des solutions de mobilité numérique, telles que les véhicules autonomes et la mobilité partagée, il y aurait encore du travail à faire.
Le bon score en matière de durabilité est dû à plusieurs facteurs. Par exemple, près de la moitié des déplacements (45 %) sont inférieurs à 2 km, ce qui encourage la marche et le vélo. Bruxelles a également pour objectif d'améliorer ses infrastructures d'ici à 2035, notamment par une meilleure couverture des stations de recharge pour les véhicules électriques, afin d'égaler des villes comme Paris et Amsterdam.
Le rapport met également en évidence certains sujets de préoccupation, car l'utilisation des transports publics à Bruxelles chute de 24 % en 2010 à 22 % aujourd'hui, une tendance différente de celle des autres villes européennes. Les usagers citent principalement la facilité d'utilisation, la vitesse et la sécurité comme points faibles. De plus, le nombre de bus zéro émission reste limité et les investissements autour des véhicules connectés et autonomes (CAV) sont encore rares.
En outre, contrairement à d'autres grandes villes européennes, Bruxelles ne dispose pas d'un climat d'innovation pour les technologies de mobilité, selon le Forum Oliver Wyman.
En collaboration avec l'Université de Berkeley
L'indice, établi en collaboration avec l'université de Californie à Berkeley, évalue le degré de préparation de la mobilité urbaine pour l'avenir. Il prend en compte des facteurs tels que l'innovation, l'efficacité, le potentiel du marché, l'infrastructure et l'impact social. Alors que la moyenne mondiale se situe autour de 49 %, Bruxelles obtient un score de 59 %, ce qui lui permet de se classer parmi les 20 premières villes.
Les villes les plus performantes sont San Francisco, suivie de Paris, Singapour, Munich, Amsterdam, Stockholm, Berlin, New York, Zurich et Londres.