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Mobilité / L’épandage : le sel de nos routes

Rédigé par Olivier Duquesne le 02-01-2017

L’hiver est arrivé sur nos routes avec son ballet d’épandeuses. En Belgique, on utilise généralement une saumure faite de mélange d’eau et de chlorure de sodium. Voici les explications.

Le gel est là. Les véhicules d’épandage sont de sortie. Ils répandent leur mixture, jamais à plus de 70 km/h, sur nos routes. Leur travail, souvent aux petites heures, est indispensable pour éviter la pellicule de glace qui rendrait la circulation automobile chaotique, voire impossible. Pourtant, aux yeux de certains automobilistes, leur travail n’est pas toujours efficace. Il faut dire que l’art du salage est délicat et dépend de nombreux facteurs faits de chimie, de météorologie, de revêtement, d’anticipation, d’organisation et de densité de trafic.

Plan hiver

La Région flamande comme la Région wallonne ont un plan hiver pour organiser les épandages. En raison de conditions de gel différentes entre les différentes parties du pays, le pays est quadrillé en zones. Les autorités flamandes ont divisé leur territoire en 23 districts couvrant, au total, 317 routes. En Wallonie, il y a 42 districts pour couvrir 8355 km de voiries. Chacun de ces districts est autonome pour lancer ses équipes, en fonction des informations reçues par leurs stations de mesure et les prévisions météo. Les chauffeurs des saleuses sont aidés par GPS. Pour cet hiver 2016/2017, la Région wallonne a stocké 39.000 tonnes de sel, avec une réservation de 50.000 tonnes déjà commandées.

Différents niveaux

Au niveau des communes bruxelloises, flamandes et wallonnes, elles sont responsables de la gestion de l’épandage de leur réseau. Elles font souvent appel à leur personnel, parfois aidé par des intervenants externes (sociétés spécialisées ou agriculteurs). Les voies et parkings privés sont, eux, sous la responsabilité de leur propriétaire. Tout comme votre partie de trottoir. Par ailleurs, il existe un protocole d’accord pour harmoniser et coordonner la gestion des situations critiques en cas d’intempéries hivernales entre la Flandre, la Wallonie, le Grand-Duché de Luxembourg et la France.

Un peu de chimie

Plusieurs « sels » sont utilisés pour les épandage : le chlorure de sodium (NaCl), l'agressif chlorure de calcium (CaCl2) ou, plus rarement, le chlorure de magnésium (MgCl2). En Belgique, depuis 2008, les services publics utilisent surtout du chlorure de sodium, souvent mélangé à de l’eau. Ce NaCl n’est pas tout à fait du sel de table. Celui utilisé par l’épandage est moins pur et a une granulométrie différente. Son hygroscopie (absorption de l’eau) est également particulière. On lui ajoute un agent anti-agglomérant. Dans le cadre d’un épandage préventif, 3 h avant le début du gel, le NaCl est mélangée à de l’eau pour créer de la saumure. Ce fondant peut recevoir à nouveau du sel solide avant le salage pour faire de la bouillie plus efficace contre le verglas.

La meilleure solution ?

Il n’y a pas de solution miracle. Le traitement à appliquer dépend du type de revêtement, de gel et d’intempérie. Ainsi, le verglas est très difficile à éliminer, surtout sur de l'enrobé draînant. Le NaCl est moins efficace lorsque les températures sont très froides ou s’il n’est pas dosé correctement. Le sel solide a aussi le désavantage de s’envoler, et perdre ainsi son rôle préventif. D’où l’utilisation courante de saumure. De son côté, la neige demande un travail différent. Il faut effectuer un épandage dès les premières chutes pour pouvoir plus facilement la racler. Ensuite, le déneigement nécessite le raclage suivi d’un salage. Mais pour que cette dernière étape fonctionne, il faut du trafic automobile pour disperser le sel sur la masse neigeuse. Sinon, la neige tassée finira par regeler par fusion et se transformera en patinoire. Donc, sur les petites routes, il vaut mieux ne pas saler.

Pourquoi ça ne marche pas ?

Il arrive parfois qu’on a l’impression que les services d’épandage sont « à la ramasse ». Les conditions ne correspondent pas toujours à celles prévues par les météorologues ou les modèles informatiques. 1 ou 2 degrés de plus ou de moins, plus ou moins d’humidité, du vent ou de la neige à la place de la pluie attendue et tout le programme est bousculé. Et puis, les véhicules d’épandage ne peuvent pas être partout au même moment. Les autoroutes, les voies rapides et les routes menant aux hôpitaux et vers les lieux essentiels sont traités en priorité. Même dans les pays aguerris aux conditions hivernales, il arrive que les services d’épandage et de déneigement soient débordés ou en retard. Le chaos généré par un verglas généralisé et inattendu ne fait alors que retarder l’intervention des équipes hiver.  De plus, le NaCl perd de son efficacité sous les -10 °C.

Pour comprendre les difficultés, voici un tableau des différents types de problèmes liés aux conditions hivernales et leur traitement.

Type de conditions

Traitement : de très efficace (++) à efficace avec du retard (+) et inefficace (-)

Risques

Givre

Bouillie (+++), saumure (++), sel (++), chlorure de calcium (+)

Dilution sur le temps

Verglas par gel du sol humide

Bouillie (+++), saumure (++), chlorure de calcium (+), sel (-)

Risque de recongélation avec la saumure

Verglas par chute de pluie sur sol gelé

Chlorure de calcium (+), bouillie (+), sel
et saumure (-)

Sel ne fonctionne qu’en début de phénomène

Verglas météorologique (bruine en surfusion)

Bouillie (+), saumure (+), sel (-) et
chlorure de calcium (-)

Pas de traitement préventif possible

Neige humide

Saumure (++), bouillie (++), sel (++)
et chlorure de calcium (++)

Raclage indispensable

Neige mouillée

Saumure (+++), bouillie (+++), sel (++)
et chlorure de calcium (++)

Le trafic suffit à disperser la neige, le salage n’est donc pas indispensable

Neige fondante

Saumure (+++), bouillie (+++), sel (+++)
et chlorure de calcium (+++)

Le trafic suffit à disperser la neige, le salage n’est donc pas indispensable

Neige par -10°C

Traitement curatif totalement inefficace (--)

Risque de formation de verglas suite à la fusion de la neige

D’un point de vue écologique

L’utilisation massive de sel a un effet écologique (pollution). Les autorités ont dès lors décidé de réduire l’impact nocif du salage. Cela commence par l’organisation du plan météoroute pour éviter l’épandage inutile ou excessif. Ensuite, les bassins d’orage construits le long des autoroutes sont utilisés pour diluer le sel tout en décantant les matières en suspension et en épurant l’eau des hydrocarbures et des produits toxiques avant de la renvoyer vers le ruissellement naturel. Cependant, les tonnes de sol jetées sur les routes en hiver ne sont pas toutes traitées. Il y a donc une partie de l’épandage qui va entrer en contact avec le sol et s’infiltrer ensuite dans les nappes phréatiques. Ce qui risque d’augmenter la teneur en sodium, calcium et chlore de l’eau du robinet. Les composés chimiques utilisés sont également nocifs pour les plantes et les animaux. À forte dosage, le sel devient toxique. Il faut donc trouver un bon compromis entre les besoins de mobilité et de sécurité routière, et la préservation de la nature.

Corrosion

Un autre souci du sel, c’est son pouvoir corrosif. Le chlorure de calcium est, d’ailleurs, plus agressif encore que le chlorure de sodium. Cette caractéristique attaque bien sûr les métaux des carrosseries, mais aussi celui de la signalisation routière. Autre souci : les passages à niveau. La solution saline utilisée pour dégeler le réseau routier est très conductrice d’électricité. En entrant en contact avec les rails, elle les met en contact électrique. Le système croit alors qu’un train est sur la voie et ferme les barrières. Bloquant ainsi la route. Les automobilistes, comprenant que le passage à niveau est défaillant, sont alors tentés de traverser les voies malgré tout…

Solutions et pneus hiver

D’autres solutions sont testées, dont un mélange avec 2 % de sucre en Suisse. La solution de l’additif sucré est aussi testée en Norvège, en Suède et aux États-Unis. Il y a également la recherche des sels alternatifs. D’autres pays utilisent aussi du gravier pour les chemins et les voies piétonnes, à la place du sel. Voire du sable ou des grains de pouzzolane (roche d’origine volcanique). Certains pays ont opté pour l’obligation de monte de pneus hiver pour réduire les opérations d’épandage sur les petites routes ou pour utiliser d’autres moyens que le sel (sable ou gravier par exemple). Ces pneus assurent la traction et la maniabilité des véhicules sur sol glissant, évitant la paralysie totale de la circulation.

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