Adrian van Hooydonk n'est pas du genre à changer de job comme de chemise. Le Néerlandais a rejoint BMW en 1992 et, 31 ans plus tard, il coordonne toujours les activités de design du groupe, y compris celles de Mini, Rolls-Royce et BMW Motorrad. Il a par exemple contribué à la création de la gamme X, a été le pionnier des modèles i mais a aussi dessiné des BMW plus controversées comme l'actuelle Série 7 et le XM. Dans un boulot comme le sien, il est essentiel de se tourner vers l'avenir pour déterminer aujourd'hui des concepts et des formes qui seront d'actualité dans 10 ans. Ralentir ne fait donc pas partie du vocabulaire de cet homme de 58 ans, originaire de Delft, qui affirme qu'il relève seulement aujourd'hui le plus grand défi de sa carrière chez BMW.
Quels sont vos projets pour BMW ?
Chez BMW, nous faisons feu de tout bois, tant sur le plan de la technologie que du design. À cette fin, le concept-car i Vision Dee présenté au début de cette année constitue déjà une bonne indication en termes d'innovations numériques, tandis qu'à l'IAA de Munich en septembre, nous présenterons une vision encore plus large de l'avenir. Ici aussi, les mots-clés sont « électrique » et « digital », mais aussi « durable » et même « circulaire ». Je ne peux pas en dire plus pour l'instant, mais vous noterez que même après 30 ans, mon travail est toujours aussi passionnant que le jour où j'ai commencé comme designer chez BMW.
Quand on considère ces concept-cars et les modèles lancés récemment, on se dit que la nouvelle Série 5 est presque conservatrice. Votre avis ?
La Série 5 est l'un des modèles phares de BMW. C'est une voiture qui se destine à celles et ceux qui sont fidèles à notre marque depuis longtemps et qui ont probablement possédé plusieurs Série 5 par le passé. Ils aiment généralement conduire, souvent sur de longues distances et, en Allemagne, à des vitesses élevées. Je ne qualifierais pas d'emblée son style de conservateur, mais d'élégant et de sportif tout à la fois. Le modèle accueille désormais toutes les motorisations, du thermique à hybridation légère au 100 % électrique en passant par l'hybride rechargeable, tout en conservant la même carrosserie. De plus, nous voulons à nouveau souligner l'écart entre la 5 et la 7, qui utilise la même base, mais dont le style est nettement plus statutaire.
À l'intérieur, la nouvelle Série 5 apparaît déjà plus audacieuse, mais n'offre pas une débauche d'écrans…
Lorsqu'il est question des intérieurs des BMW, notre vision est claire : ils doivent rester centrés sur le conducteur. Dans le jargon, on dit « Driver-centric », c'est-à-dire que toutes les fonctions doivent rester à portée de main. Nous avions l'habitude de le faire en orientant l'ensemble du tableau de bord vers le conducteur. Aujourd'hui, nous travaillons avec des écrans incurvés ou recourbés. Pour la prochaine génération, nous utiliserons le pare-brise pour projeter des informations supplémentaires. Il s'agit d'une extension des affichages tête haute existants, qui sont plus sécurisants à utiliser que les avertissements au tableau de bord ou sur un écran. Les mains sur le volant et les yeux sur la route restent les mots d'ordre pour nos nouveaux modèles.
Retrouvez l’intégralité de cette interview dans le Moniteur Automobile #1802, en vente jusqu’au 1 aout. Adrian van Hooydonk y évoque également l’avenir du style BMW, les futures Mini et la suite de l’aventure électrique entamée par la Rolls-Royce Spectre.
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