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Industrie et économie / Fin du thermique en 2035 : est-il déjà trop tard pour l'Europe ?

Rédigé par Frédéric Kevers le 28-08-2025

Les constructeurs et équipementiers européens jugent irréaliste l’interdiction totale des moteurs thermiques en 2035. Entre dépendance asiatique, coûts explosifs et pression américaine, l’industrie appelle Bruxelles à revoir sa copie.

Voulant laver plus blanc que blanc et en réaction - notamment - aux conséquences du Dieselgate et à l'inquiétude climatique grandissante, l'Union européenne avait décrété que la vente de voitures neuves dotée d'un moteur thermique serait interdit dans ses pays membres à partir de 2035. Plus exactement, seules les voitures neuves dotées d'un groupe motopropulseur "à zéro émission de CO2" seraient autorisées. Une décision qui ouvrait la voie grand eouverte au développement de la voiture électrique. 

Cependant, une telle mutation de l'offre implique une transformation technlogique mais également industrielle pour laquelle les constructeurs européens ou commercialisés en Europe accusent un retard conséquent face à l'industrie automobile chinoise et présentent une dépendance handicapante aux géants chinois maîtres de la chaîne de valeur liée aux batteries des VE. Sans même évoquer l'obligation pour les pouvoirs publics de soutenir le développement d'un réseau de recharge apte à répondre aux besoins des automobilistes, le défi était grand, énorme même. Trop grand ?

L’alerte de l’industrie

Le dogme vacille. Dans une lettre adressée à Ursula von der Leyen, l’ACEA (association des constructeurs) et la CLEPA (équipementiers) brisent un tabou : atteindre 100 % de réduction de CO₂ pour les voitures et utilitaires en 2035 n’est plus réaliste. Ola Källenius (Mercedes-Benz, ACEA) et Matthias Zink (Schaeffler, CLEPA) rappellent leur engagement envers la neutralité carbone en 2050, mais dénoncent des objectifs devenus « inatteignables » dans un contexte de bouleversements économiques et géopolitiques.

Une Europe fragilisée

Le constat est brutal : dépendance quasi totale à l’Asie pour les batteries, infrastructures de recharge encore embryonnaires, coûts de production supérieurs et menace des tarifs douaniers américains. À cela s’ajoute la concurrence agressive des constructeurs chinois, capables de casser les prix sur le marché des électriques. Pour l’industrie européenne, la rigidité réglementaire risque de se transformer en autodestruction.

La voie de l’hybridation

Les patrons de l’automobile plaident pour une approche plurielle. Les électriques resteront « le fer de lance », mais hybrides rechargeables, prolongateurs d’autonomie, moteurs thermiques ultra-efficaces, hydrogène et carburants décarbonés doivent aussi avoir leur place dans le mix énergétique. L’idée d’une transition « unique » tout-électrique est jugée trop fragile, trop dépendante de paramètres externes que l’Europe ne maîtrise pas.

Tensions politiques et économiques

La Commission avait déjà consenti, en mars dernier, à accorder un délai supplémentaire sur certains objectifs intermédiaires. Mais la fronde s’élargit : au sein du Parlement, la famille politique de von der Leyen réclame désormais un retrait pur et simple du bannissement prévu en 2035. Car derrière les grands discours climatiques se cachent des réalités économiques : les voitures électriques représentent encore seulement 15 % des ventes dans l’UE, tandis que les marges des constructeurs reposent toujours largement sur les SUV et berlines thermiques premium.

Les équipementiers, eux, sont étranglés : Continental annonce des suppressions massives, Valeo alerte sur ses marges. Les restructurations en cascade menacent tout l’écosystème. Entre ambitions écologiques et survie industrielle, l’Europe marche désormais sur une ligne de crête.

Source : Bloomberg - Photo illustrative : ChatGPT/Moniteur Automobile

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