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Edito / Édito - « Nucléaire non merci ! » Vraiment ?

Rédigé par Xavier Daffe le 19-04-2023

Alors que l’Union européenne veut imposer la voiture électrique et des mesures drastiques de réduction des émissions de CO2, ne faudrait-il pas qu’elle pense d’abord au comment plutôt que de forcer le parce que ?

À un moment donné, il faut se poser les bonnes questions. Ne serait-ce que pour anticiper. Ne dit-on pas que gouverner, c’est prévoir ? À ce sujet, le cas de l’Allemagne, première puissance économique d’Europe, est assez emblématique. Elle s’apprête à fermer ses dernières centrales nucléaires, au moment même où son industrie automobile, la première contributrice à son PIB, amorce son virage massif vers l’électricité et que dans le même temps, sa source d’approvisionnement en gaz russe via le gazoduc Nord Stream 2 s’est tarie. C’est ballot. Résultat ? Elle n’a pas d’autre choix que de réamorcer ses anciennes centrales au charbon (comme au XIXe siècle, quel progrès !) pour se garantir un approvisionnement stable que le renouvelable ne peut lui assurer. Et le gouvernement allemand d’annoncer la création d’une quinzaine de nouvelles centrales au… gaz qui, dit-il, ne fonctionneront que lors des pics de demande. Ce qui implique la construction de terminaux méthaniers pour réceptionner ce gaz naturel liquéfié, remplaçant le gaz russe. Ces nouvelles centrales au gaz devront en outre être prêtes à terme à fonctionner à l’hydrogène, annonce-t-il, pour pallier l’intermittence de l’éolien et du solaire. L’hydrogène, solution miracle ? Pour le politique, il semble que oui. Pour les scientifiques, c’est moins évident. Car le rendement de l’hydrogène est… lamentable. Tout simplement parce que la molécule de H2 doit être fabriquée. Et si on veut que ce soit par un processus décarboné, il faut d’office passer par une électrolyse de l’eau, ce qui revient à décomposer de l’eau grâce à un courant… électrique. En résumé, il s’agit de produire de l’électricité pour fabriquer un gaz qui, lui-même, servira à produire… de l’électricité.

Si on veut vraiment décarboner nos transports, nos maisons, nos industries, etc., il semble contre-productif de s’en remettre à des centrales électriques… au charbon !

C’est technique mais c’est idiot. Parce que ça génère 70 % de pertes, sans même parler du coût des infrastructures de fabrication et de stockage de ce gaz « miraculeux ». Je précise que je ne suis en rien mandaté par l’industrie nucléaire. Mais un peu de bon sens, de recul et de froide analyse concluent au fait que si on veut vraiment décarboner nos transports, nos maisons, nos industries, etc., il semble contre-productif de s’en remettre à des centrales électriques au charbon ou au gaz, y compris donc si elles sont alimentées à l’hydrogène. Et que pour l’heure, le renouvelable, par son caractère aléatoire (personne ne maîtrise la météo) peut – certes – constituer un complément dont l’importance va aller croissante, mais en aucun cas une source d’approvisionnement primaire stable et apte à répondre à une demande qui explose ou qui va le faire à brève échéance. Et donc, par élimination, que reste-t-il ? Aujourd’hui, de ce dogme « Nucléaire non merci » qui faisait florès il y a quelques dizaines d’années via des autocollants à l’arrière de nos voitures, même les écolos (y compris belges) en sont partiellement revenus. Realpolitik ?

Rédacteur en Chef Le Moniteur Automobile

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