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Edito / Édito - Quand le fossé "K" se creuse...

Rédigé par Xavier Daffe le 29-10-2025

Entre des riches toujours plus riches et une classe moyenne au pouvoir d'achat en baisse constante, l'offre automobile semble avoir fait son choix. Mais cette tendance est-elle irrémédiable et... viable ?

C’est un phénomène que l’on connaît en Europe depuis un certain temps, mais que semblent découvrir depuis peu les États-Unis: la hausse du prix moyen des voitures neuves mises sur le marché. Une hausse qui laisse de plus en plus d’acheteurs potentiels sur le bord du chemin. Pour la première fois de leur histoire, les States ont en effet constaté que le prix moyen d’une voiture neuve dépassait les 50.000 $, 50.800 exactement selon l’institut Kelley Blue Book. Là-bas, le marché est soutenu, et donc tiré vers le haut, par 60 modèles à plus de 75.000 $, signe d’un contexte axé sur le luxe et les électriques haut de gamme.  La situation locale est ainsi caractérisée par ce que les économistes désignent par la lettre «K», symbolisant l’écart entre les 20% les plus fortunés et les 80% restants de la population. «L’amélioration du marché boursier et la hausse de la valeur des logements protègent les riches de l’inflation et des tarifs qui causent des difficultés financières pour tous les autres, et cela crée un environnement où les deux côtés du fossé économique vivent dans un monde différent», explique ainsi le site américain Jalopnik.

En va-t-il différemment en Europe, et plus particulièrement en Belgique? Récemment, plusieurs grands médias se sont fait l’écho — en s’en félicitant — du fait que notre pays se situe sur la troisième marche du podium européen en matière de progression des ventes de voitures 100% électriques. Sous cette apparente bonne nouvelle se cache en réalité le fait que cette progression soutenue est artificielle, portée par une volonté politique imposant que, pour rester fiscalement déductibles à 100%, les voitures de société devront être électriques dès le mois de janvier prochain. Avec à la clé un phénomène d’anticipation des achats auquel on assiste actuellement.

Un pouvoir d’achat qui baisse et un prix moyen des voitures qui s’envole : l’équation est simple!

Mais ces achats sont le fait de sociétés de leasing, essentiellement flamandes du reste, non du particulier. Ce dernier, c’est-à-dire celui qui paye sa voiture avec les deniers familiaux, doit faire face à des prix moyens qui se sont envolés de 50% en dix ans. Les raisons sont multiples: envolée des coûts des matières premières, volonté des constructeurs de maintenir leur marge, mais aussi inflation technologique qui équipe nos voitures, sous la pression de l’UE notamment, de systèmes dits «de sécurité».

Ceux-là mêmes (détection de vigilance, aide au maintien dans la voie, freinage d’urgence automatique, détection de présence dans l’angle mort, conduite partiellement autonome…) qui prétendent se substituer au conducteur «pour son bien». L’intention est bonne, évidemment. Mais ces équipements grèvent par ailleurs le prix de nos voitures de manière impressionnante. Dans le même temps, le Belge moyen doit faire face à une baisse de son pouvoir d’achat de 10 à 15% (selon les sources) durant la même période. Un pouvoir d’achat qui baisse et un prix moyen des voitures qui s’envole: l’équation est simple. Et le fossé «K», comme aux États-Unis, se creuse entre la voiture de société électrique et celle du particulier, devenue impayable. Faut-il dès lors s’étonner que nos constructeurs locaux soient dans le rouge, avec à la clé des fermetures d’usines et des licenciements massifs? Comme souvent, la réponse est frappée du coin du bon sens, et tout remettre sur le dos des Chinois est sans doute un peu facile…

Rédacteur en Chef Le Moniteur Automobile

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