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Edito / Édito - Ni pour, ni contre, bien au contraire

Rédigé par Xavier Daffe le 17-05-2023

En cette période de transition électrique et face à l’invasion chinoise, les journalistes automobiles sont la cible de l’opprobre populaire. Mais se voiler la face n’a jamais changé le monde, juste la manière dont on choisit de le voir.

Je dois avouer que je suis à chaque fois effaré de constater par quels raccourcis brutaux se voit déformée la moindre réflexion sur les réseaux sociaux, toujours prompts à opposer en mode binaire les arguments des uns et des autres. De quelque sujet qu’il s’agisse, on ne peut être que «pour» ou « contre ». Sans aucune notion de nuance, de recul. Ceux qui ne sont pas «pour» sont forcément «contre» et vice-versa. C’est noir ou blanc. Jamais gris. C’est bien ou c’est mal. Jamais argumenté. J’en ai encore eu l’illustration parfaite à l’annonce de la sortie du dernier numéro du Moniteur Automobile, dans lequel un dossier faisait le point sur l’évolution des marques automobiles chinoises en Belgique. « Décidément, vous ne voulez pas comprendre… » « Arrêtez d’encourager les gens… » « Ils sont complétement partis de l’autre côté… » J’en passe, et des meilleures.

Il ne s’agit en aucun cas de faire la promotion de quoi que ce soit. Nous ne sommes à la solde de personne. Simplement, nous nous faisons l’écho d’une situation qui est là, qu’on le veuille ou non : oui, la Chine est une menace, on ne peut pas l’exprimer plus clairement. Mais ne pas évoquer une menace, faire l’autruche, ne l’a jamais fait disparaître. Et essayer une voiture chinoise ne veut pas dire que l’on se range du côté des autorités locales ou européennes. Ce débat vaut pour les marques chinoises mais aussi pour les électriques. « Arrêtez avec vos bagnoles de m… » « L’électrique, c’est du brol… » À ce sujet-là aussi, le langage est très souvent fleuri. Ce qui ne veut pas dire qu’il sent bon. Alors, je ne vous explique même pas la teneur des propos quand on parle d’une voiture chinoise et électrique ! Or, je ne suis pas de ceux qui rejettent l’électrique en bloc.

Ne pas évoquer une menace, faire l’autruche, ne l’a jamais fait disparaître.

Est-ce à dire que je suis d’accord avec l’UE qui impose que tout le monde y passe en 2035 ? Non. L’électrique est une partie de la solution, raison pour laquelle il faut l’apprivoiser, s’y intéresser en y apportant les nuances et le recul nécessaires. Mais elle n’est pas la seule. Et oui, les constructeurs automobiles occidentaux se sont bien fait avoir en ayant vu naïvement la Chine comme un eldorado qui serait conquis en deux temps trois mouvements. Aujourd’hui, la Chine a 10 ans d’avance sur eux en matière de VE. Et l’Union Européenne leur ouvre tout grand ses portes. Sans contrepartie. Car dans le même temps, la part de marché des marques étrangères en Chine ne fait que baisser: 60 % en 2020, 41 :% fin 2022. Et les premières données 2023 indiquent même que les marques japonaises ont perdu 39% de parts de marché en Chine, et les Allemands 21%! Dans le même temps, BYD (Build Your Dreams, que certains ont rebaptisé Bring Your Dollars, apportez vos dollars) voit ses ventes y progresser de 70 %... L’objectif de son dirigeant : devenir la marque la plus vendue en Chine dès cette année. Aujourd’hui, la Chine mène la danse et c’est l’UE qui lui sert de jukebox. Cela me paraît plus scandaleux que d’écrire que tel modèle électrique chinois fonctionne en réalité plutôt bien.

Rédacteur en Chef Le Moniteur Automobile

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