Edito / Alfa d’aujourd’hui, Kia de demain; BMW d’hier?

Voici donc le dernier Moniteur Automobile de l’année, au cours de laquelle votre magazine s’est profondément remis en question pour sans cesse coller au plus près des attentes d’un lectorat qui évolue à peu près aussi vite que le secteur automobile qui nous occupe. Si l’automobile reste un sujet de préoccupation pour certains et de passion pour d’autres, elle doit aussi s’adapter à l’émergence des «millenials» de la génération Y, ceux nés dans les années 80 et à l’aube des années 90 pour qui le monde ne se conçoit pas sans Internet et la connectivité puisqu’ils sont… nés avec. Eux voient moins l’automobile comme objet de désir que comme moyen de déplacement, qui doit être le plus geek, le plus safe et le plus environment friendly possible. C’est visiblement le virage amorcé par BMW, par exemple, qui a longtemps brandi le célèbre Freude am Fahren (le plaisir de conduire) comme un étendard symbole de ses priorités et qui semble aujourd’hui lui tourner le dos (hormis pour certains de ses modèles M, heureusement) au «profit» de modèles adoptant toujours plus la conduite «presse-boutons», comme l’écrivait notre essayeur Gaétan Philippe dans son premier essai de la nouvelle Série 5, reléguant les qualités dynamiques au second rang. C’est un choix assumé de la part du constructeur munichois, une stratégie visiblement payante quand on voit ses chiffres de vente record (cette année, BMW sera la troisième marque la plus vendue en Belgique!). Bien sûr, les amateurs des BMW à l’ancienne, celles qui se mettaient à l’équerre au premier rond-point, sont déçus, frustrés et, sur les réseaux sociaux (notamment), ça chauffe. Combat d’arrière-garde? Oui et non. Oui, car il s’agit d’une tendance lourde contre laquelle il serait vain de lutter. Et non, car nous sommes de ceux qui pensent que l’automobile doit aussi rester un objet donnant du bonheur quand on en prend le volant et quand on le sent réagir avec précision aux injonctions qu’on lui donne. Mais pour eux comme pour nous, tout espoir n’est pas perdu. Alfa Romeo n’est-il pas récemment revenu aux affaires avec une propulsion plus que compétente? Et pour avoir essayé le prototype Kia Stinger qui arrivera dans un an, propulsion pur jus au châssis conçu par un ingénieur allemand «ex-M» plutôt habile, nous pouvons dire que tout espoir n’est pas perdu. Hier priorité des uns, cette tendance semble vouloir devenir priorité d’autres demain. L’Histoire n’est qu’un éternel balancier. Et pour 2017, nous espérons que ce balancier vous sera à tous favorable. Nous vous souhaitons de très bonne fêtes de fin d’année en vous remerciant pour votre fidélité et vos encouragements.