Six générations, quatre décennies de carrière, plus de six millions de voitures vendues… et pourtant, la Micra n’a jamais vraiment trouvé son identité. Sage citadine à ses débuts, bulle «funky» au début des années 2000, compacte sans relief ensuite, elle a souvent changé de visage. Cette sixième génération marque un vrai redémarrage à blanc, et le résultat apparaît convaincant.
La précédente génération reprenait déjà la technique de la Clio thermique. Le clonage se poursuit désormais à l’ère électrique: cette nouvelle Micra repose intégralement sur la Renault 5 E-Tech.
Design général Nissan Micra
Avec cette sixième génération, la rupture est totale: plus de motorisation thermique, la Micra devient une pure électrique. Elle partage sa base avec la Renault 5, qui connaît un vrai succès en Europe. Les dimensions sont identiques : 3,97 m de long, 1,83 m de large, 1,50 m de haut.
Esthétiquement, la Micra VI se distingue nettement de sa cousine française. Le dessin, signé par le studio londonien de Nissan, s’inspire clairement de la troisième génération (2003-2010), sans doute la plus charismatique de la lignée. On retrouve les optiques rondes avant et arrière, une silhouette rebondie et quelques détails originaux, comme ce pli de caisse baptisé «gelato scoop».
L’ensemble donne une identité propre, même si les proportions trahissent la parenté technique avec la R5. Les six teintes disponibles (avec possibilité de toit contrasté sur certaines finitions) restent plus sobres que celles proposées par Renault: noir, gris, bleu, rouge…
En l’occurrence, pas de jaune ni de vert acidulés. Nissan revendique ce choix comme une stratégie «long terme», misant sur l’essoufflement du phénomène mode incarné par la Renault 5 pour séduire une clientèle plus «mature».
Spécifications, autonomie et charge Nissan Micra
La nouvelle Nissan Micra reprend la plateforme AmpR Small et les mécaniques de sa cousine Renault 5. Elle propose donc deux niveaux de puissance : 120 ou 150 ch, 225 ou 245 Nm, selon que la batterie est de 40 ou 52 kWh. Seule différence: Nissan ne propose pas la version d’accès à 95 ch que Renault réserve à la R5.
L’autonomie WLTP atteint respectivement 317 ou 416 km. Pour ce qui concerne la recharge, toutes les Micra disposent de série d’un chargeur embarqué AC de 11 kW triphasé. En courant continu (DC), la batterie de 40 kWh se limite à 80 kW, tandis que la 52 kWh monte à 100 kW.
Habitacle et coffre Nissan Micra
L’habitacle reprend logiquement l’architecture de la R5, mais adopte ses propres habillages et finitions. Trois versions sont prévues en Belgique: Engage (40 kWh), Advance (40 ou 52 kWh) et Evolve (52 kWh). Sur Advance et Evolve, on retrouve deux écrans de 10,3’’ intégrant l’écosystème Google embarqué, moderne, fluide et intuitif. La version de base Engage se contente d’un combiné TFT 7’’ en face du conducteur.
La qualité perçue progresse nettement par rapport aux générations précédentes. À l’arrière, l’espace reste mesuré: difficile de glisser ses pieds sous les sièges avant réglés bas. Le coffre (326 litres, banquette 60/40) compense en partie, mais souffre d’un seuil de chargement élevé. Pas de frunk non plus.
Au volant Nissan Micra
Notre bref galop d’essai autour de Rotterdam, au terme d’un parcours insignifiant au volant d’une version 150 ch, ne permettait pas de cerner en profondeur le comportement routier de la Micra. Mais l’auto révèle déjà une bonne vivacité, avec un train avant parfois mis en difficulté par le couple instantané sur chaussée humide. Le confort se montre globalement de bon niveau, un constat fait… en l’absence de contraintes verticales sur le réseau hollandais.
Nissan reconnaît ne pas avoir touché aux réglages des trains roulants de la Renault 5. Et c’est une bonne chose: la Micra hérite d’un comportement précis et équilibré. Le freinage surprend par sa fermeté, mais reste agréable et progressif.
Trois niveaux de récupération d’énergie sont accessibles via des palettes au volant (un très bon point!), ainsi qu’un mode «one pedal» permettant d’aller jusqu’à l’arrêt complet. Résultat: une conduite à la fois ludique et apaisée. On ne peut ignorer que cette Micra est une Renault 5 rebadgée.
Mais est-ce un problème? Pas vraiment. La R5 est sans doute la citadine électrique la plus séduisante du moment, et la Micra profite directement de cette excellence. Elle ajoute son style plus sage, moins iconique, mais plus consensuel, destiné à une clientèle qui jugerait la Renault trop audacieuse.
Belgische prijzen Nissan Micra
Cependant, la nouvelle Nissan ne parvient pas à se débarrasser du principal obstacle au succès des VE auprès des particuliers : le prix élevé. En effet, avec des tarifs débutant à un minimum de 29.250 € pour la version 40 kWh et 34.590 € pour la version 52 kWh, la Micra est, à équipement équivalent, encore 1000 € plus chère que sa concurrente Renault, et même 3600 € pour la version 52 kWh. Une différence qui ne se justifie pas vraiment.
Conclusion Nissan Micra
Ce premier essai laisse une impression contrastée. La Micra renoue avec une vraie modernité et balaie son image de «voiture de grand-mère». Elle s’électrifie avec talent et propose une alternative crédible à la R5. Certes, la Renault restera probablement plus désirable et iconique. Mais la Nissan joue une autre carte: celle du sérieux, du pragmatisme et d’une garantie 10 ans mise en avant pour rassurer. Mais cela suffit-il à justifier des tarifs au moins 1000 € supérieurs à ceux de la cousine de Renault ?
Regardez aussi notre essai vidéo de la Renault 5 E-Tech Electric, techniquement identique.
Dans cet article : Nissan, Nissan Micra
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