Mercedes reconnaît aujourd’hui ce que beaucoup d’utilisateurs pressentaient : les cabines dépouillées de commandes physiques ne satisfont pas tout le monde. Le constructeur va donc rééquilibrer son approche en ramenant boutons, molettes et bascules dans ses intérieurs. Cela commence avec le GLC EQ et le CLA Shooting Brake EV, premiers modèles à adopter un volant redessiné, mêlant commandes physiques et surfaces tactiles. Ce volant sera progressivement installé sur l’ensemble de la gamme, y compris les modèles déjà commercialisés. Une manière simple et rentable d’apporter une réponse immédiate aux critiques des clients.
Lisez aussi - Volkswagen : fin du haptique et retour du bouton au volant ?
Des données qui parlent
Ce revirement ne relève pas de la nostalgie mais d’une analyse très concrète. Grâce à la nouvelle génération de véhicules dits “software-defined”, Mercedes suit précisément les habitudes de ses conducteurs. Résultat : certaines commandes fréquemment utilisées sont mieux perçues sous forme physique, surtout par des catégories d’âge ou des régions spécifiques.

En Europe, le bouton reste plébiscité ; en Asie, l’appétence est plus forte pour l’écran et la commande vocale. Cette granularité d’information pousse la marque à adapter ses postes de conduite en fonction des marchés, sans pour autant renoncer à son ambition numérique.
L’équilibre entre écran géant et ergonomie
Le paradoxe est frappant : au moment où le GLC inaugure le plus grand écran jamais monté sur une Mercedes — l’Hyperscreen MBUX de 39,1 pouces —, la marque choisit aussi de redonner une place au geste mécanique. La logique est claire : l’affichage panoramique restera le cœur de l’expérience, mais il s’agit de l’associer à des commandes plus intuitives, afin d’éviter la saturation digitale.

Les designers admettent d’ailleurs que la taille des écrans a atteint sa limite : l’avenir du luxe ne se mesurera plus en pouces mais en fluidité logicielle et en qualité de l’interface.
Le logiciel comme nouveau luxe
Pour Mercedes, la prochaine étape du raffinement ne passera pas seulement par les matériaux nobles, mais par la perception logicielle : un logiciel jugé plus “premium” que celui de la concurrence, renforcé par l’intégration croissante de l’intelligence artificielle. Déjà, l’usage de la commande vocale aurait triplé sur le CLA. Cette tendance, cruciale en Chine, gagne aussi l’Europe. L’idée est claire : associer le meilleur des deux mondes — la richesse numérique et l’ergonomie physique — pour que le conducteur retrouve à bord d’une Mercedes un luxe qui soit à la fois visuel, tactile et intuitif.