En attendant que les décideurs européens… décident, le marché de la voiture électrique poursuit sa lente évolution au bénéfice des constructeurs chinois dont BYD qui reste devant Tesla pour ce qui relève des électriques tandis qu’une nouvelle marque débarque en Pologne avec des modèles essence bon marché. De son côté, Stellantis poursuit son travail de reconstruction mais doit toujours composer avec de fortes turbulences héritées de l’ère Tavares.
BYD, nouveau patron de l’électrique en Europe
La montée en puissance du géant chinois n’est plus une menace, c’est une réalité chiffrée. BYD a dépassé Tesla pour le deuxième mois consécutif dans l’UE. Le coup est rude pour l’Américain, qui croyait l’Europe acquise à son image. Mais la stratégie agressive de BYD, fondée sur des prix compétitifs et une gamme déjà diversifiée, s’avère redoutable. Derrière le duel, c’est tout le marché européen qui évolue : +5,3 % en août, preuve que l’hybride et l’électrique trouvent enfin leur public malgré l’ombre des surtaxes douanières.
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Face à ces deux mastodontes, Volkswagen, Stellantis ou Renault tentent de tenir la ligne, mais leur avance technologique est fragilisée par des coûts de production supérieurs et une transition électrique plus lente. L’Europe est désormais le champ de bataille d’un affrontement où ses propres champions jouent en défense.
Stellantis, le rebond inattendu
On la disait engluée dans une demande en berne et une stratégie illisible, mais Stellantis surprend en renouant avec la croissance, principalement grâce à une offre hybride de plus en plus étoffée. Le groupe italo-franco-américain voit ses ventes progresser en Europe, une respiration bienvenue dans un contexte miné par les tarifs américains et l’inflation.

Pourtant, la maison tremble : Doug Ostermann, directeur financier, claque la porte après seulement un an, remplacé par Joao Laranjo. De quoi laisser planer un doute sur la stabilité interne. Stellantis reprend de la vigueur commerciale, certes, mais à quel prix stratégique ? L’orage n’est pas passé.
Jetour, la brèche polonaise
Pendant que BYD rafle les ventes et que Stellantis tente de consolider ses positions, un autre nom s’invite : Jetour. Cette filiale SUV de Chery attaque l’Europe par la Pologne, avec trois modèles essence lancés dès novembre.

L’ironie est totale : alors que Bruxelles impose des surtaxes aux électriques chinoises, Jetour choisit l’essence pour s’infiltrer. Une manœuvre habile, qui démontre que la Chine ne lâche rien dans sa conquête du Vieux Continent. Les constructeurs européens feraient bien de se préparer : la prochaine vague venue de l’Est ne se contentera pas de la périphérie.