À l’heure où vous lirez ces lignes, un élu de notre rédaction sera sans doute prêt à essayer la nouvelle Lamborghini Temerario. Avant ce grand jour, la marque nous conviait récemment dans le cadre chic de Knokke pour découvrir son nouveau « petit » joyau.
La Temerario couleur Verde Mercurius nous attend au sous-sol de l’hôtel La Réserve, exposée dans la grande salle : la première occasion de la découvrir de près, sans l’agitation des divers événements auxquels elle a déjà participé. Il s’agit d’un super coupé hybride de 920 ch — une valeur impressionnante —, mais le premier choc est visuel. On retrouve les proportions trapues de la lignée Gallardo-Huracán, avec une poupe ramassée et un nez de requin, mais dans une évolution plus ciselée, plus complexe. Notre regard est capté par les feux de jour hexagonaux dans lesquels… on peut passer la main ! Tous les éléments de la carrosserie participent à la gestion des flux aérodynamiques, que ce soit pour fendre l’air au mieux, ou refroidir les organes principaux (moteur et freins). À l’arrière, un aileron fixe plaque l’auto au sol lorsqu’elle file à 343 km/h. On expérimentera davantage ses capacités d’accélération de 0 à 100 km/h en 2,7 s. On se rappelle que l’Huracán Evo (640 ch) effectuait l’exercice en 2,9 s. Et deux dixièmes gagnés, à ce niveau de performance, c’est une prouesse. À l’arrière, on craque pour l’échappement positionné très en hauteur, comme sur la Revuelto. On nous confie aussi qu’il s’agit d’une inspiration du monde des motos de course.
Déferlante à l’italienne
Son nouveau cœur mécanique mêle violence et technologies respectueuses de l’environnement. Ce V8 4.0 litres biturbo est conçu par Lamborghini, chez Lamborghini, pour Lamborghini. À lui seul, il développe plus de 800 ch. Il est épaulé par trois moteurs électriques pour une puissance totale de 920 ch. Deux de ces moteurs activent les roues avant (il s’agit donc d’une transmission intégrale) et ne pèsent, chacun, que 15,5 kg. Ce sont ces deux moteurs qui entraînent la voiture en mode 100 % électrique ; la Temerario devient alors… une simple traction ! Le troisième est placé directement sur le vilebrequin plat (180°).
L’objectif est de doter le bolide d’une réactivité hors du commun… mais aussi d’une douceur insoupçonnée lorsqu’on l’utilise en balade et/ou en ville. Et ce en dépit d’un poids en nette hausse : si L’Huracan Evo accusait 1420 kg sur la balance, ici on passe à 1690 kg. Ce qui n’empêche pas de faire passer le rapport poids/puissance de 2,22 à 1,84 kg/ch.
S’agissant d’une hybride, la Lamborghini reçoit un bloc-batterie lithium-ion de 3,8 kWh de capacité, positionné dans le tunnel central (idéal pour le centre de gravité). On peut la recharger sur une prise domestique en courant alternatif et/ou sur une borne de recharge, jusqu’à une puissance de 7 kW (30 minutes max). Elle se recharge aussi en roulant, grâce à un système régénératif.
Châssis allégé, intérieur spacieux
Le moteur est inédit, et le châssis également : une structure spaceframe en aluminium. Par rapport à l’Huracán, la Temerario gagne en rigidité (+20 %) tout en améliorant l’espace à bord. Le poste de pilotage est bas, ajusté, immersif, mais pensé pour accueillir confortablement des conducteurs mesurant jusqu’à 2 mètres… même avec un casque pour les sorties « track days ». En fin de journée, on les range dans le coffre de 112 litres aménagé dans le nez.
Côté technologie, la Temerario inaugure le système Lamborghini Vision Unit (LAVU), incluant télémétrie 2.0, dashcam et « enregistreur d’expériences ». Tout ce qu’il faut pour apprendre à la piloter dans les meilleures conditions. Les données sont synchronisées avec une application mobile baptisée Unica.
Dans l’habitacle, la finition effectue un bond spectaculaire. Tout semble plus soigné, comme dans la Revuelto. L’Huracán commençait sérieusement à accuser le poids des ans, mais la Temerario replace Lamborghini dans la connectivité high-tech avec un tableau de bord composé de trois écrans : un combiné numérique de 12,3’’, un écran tactile central de 8,4’’ et un écran passager – très à la mode ces dernières années – de 9,1’’. Tout cela s’adapte à votre environnement Apple CarPlay et/ou Android Auto : vous profitez d’une navigation précise et d’interfaces personnalisables. Il est possible de faire glisser des applications d’un écran à l’autre par simple balayage du doigt.
Avec ses 13 modes de conduite combinant différents niveaux d’électrification et de pilotage, la Temerario passe de fauve de circuit à GT urbaine 100 % électrique. Le mode Corsa pousse la mécanique à son paroxysme, tandis que le mode Città privilégie le silence et l’efficience, en limitant la puissance à 200 ch.
Alors ?
Le nouveau V8 hybride doit faire oublier le fantastique V10 5.2 de l’Huracán Evo – mission peu évidente, mais tout a été mis en œuvre pour y parvenir. Le downsizing et l’électrification promettent en tout cas beaucoup de sensations aux futurs heureux élus qui débourseront un minimum de 320.000 €.
La Temerario peut paraître un peu folle par ses performances stratosphériques. Mais ce serait ne pas comprendre la philosophie de Lamborghini : toujours repousser les limites, quelle que soit l’époque et les moyens. La supersportive des années 2020… et au-delà. Paradoxalement, elle n’en devient que plus apte à un usage régulier. Une véritable démonstration de force sur roues, pour les puristes comme pour les technophiles.
Rendez-vous bientôt pour nos impressions de conduite !
Actus
