Véritable démonstrateur technologique, la Mercedes-AMG GT XX regorge d'innovations. Voici 10 choses à savoir.
1. Plus qu’un concept, une démonstration
Chez AMG, un « concept » n’est pas un simple exercice de style. La GT XX (L x l x h : 5204 x 1845 x 1318 mm) est une véritable déclaration d’intention : prouver que la performance électrique n’est plus une promesse, mais une réalité proche de la série. Bien plus qu’une vitrine technologique, elle intègre les innovations qui équiperont dès 2026 les futures AMG sur la nouvelle plate-forme AMG.EA : moteurs à flux axial, batterie à refroidissement direct, électronique au carbure de silicium, architecture 800 V. Mercedes-AMG assure que toutes ces avancées inaugurées par la XX figureront sur le modèle de série attendu en 2026.
2. Un savoir-faire mondial
Derrière la GT XX, un véritable réseau international : Affalterbach conçoit, Sindelfingen planifie, Untertürkheim calibre, tandis qu’en Angleterre, YASA (filiale de Mercedes) apporte son expertise unique des moteurs axiaux. S’ajoute la division F1 de Brixworth – Mercedes-AMG High Performance Powertrains – qui transfère ses solutions de refroidissement et de gestion énergétique haute densité. Résultat : une cohérence rare, pensée « du transistor au logiciel », jusqu’au système MB.OS.
3. Trois moteurs axiaux
Cœur mécanique du projet : trois moteurs à flux axial développés par YASA et assemblés à Berlin. Deux prennent place à l’arrière, chacun avec son propre train planétaire pour assurer une répartition vectorielle du couple, intégrés dans une unité HP.EDU optimisée pour résister aux charges extrêmes. À l’avant, un moteur « booster » peut se désaccoupler à vitesse stabilisée pour réduire les pertes, puis se reconnecter instantanément en cas de besoin. Au-delà de la puissance de pointe (1.000 kW / 1.360 ch), c’est la capacité à délivrer une puissance continue très élevée qui impressionne, là où la plupart des sportives électriques fléchissent. En récupération, ces moteurs peuvent réinjecter jusqu’à 650 kW, si bien qu’après les records, les freins carbone-céramique étaient encore comme neufs.
4. Une batterie inspirée de la F1
La batterie haute performance (HP.EB), issue directement de la Formule 1 et de l’AMG ONE, a été développée de zéro par Mercedes. Ses cellules cylindriques NCMA (Nickel-Cobalt-Manganèse-Aluminium), et une anode enrichies en silicium, sont intégrées dans un caisson en aluminium soudé au laser. Son secret ? Un refroidissement direct : plus de 3.000 cellules plongées dans un fluide diélectrique et pilotées individuellement. Résultat : des performances stables, sans surchauffe, là où une électrique classique abandonnerait après quelques accélérations. Mercedes ne communique pas sur la capacité exacte, mais tout indique une valeur de 100 à 110 kWh. La marque évoque une densité énergétique de 300 Wh/kg, mais reste muette sur le poids de la batterie.
5. Des recharges supersoniques
Avec une puissance de charge moyenne de plus de 850 kW, atteignant 1000 A via un câble CCS standard, la GT XX repousse les limites. Cela permet de récupérer environ 400 km WLTP en cinq minutes. L’infrastructure actuelle plafonne certes à 350 kW, mais AMG anticipe avec des bornes ultra-haute puissance développées avec Alpitronic. La pause-café suffira donc pour repartir, transformant la vision du voyage en électrique.
6. L’épreuve de vérité à Nardò
Pour valider son prototype, AMG l’a soumis à l’ultime test : 40.075 km, soit un tour du monde en 7 jours, 13 heures, 24 minutes et 7 secondes. Verdict : 25 records mondiaux, dont 5.479 km parcourus en 24 heures, soit Bruxelles–Athènes et retour à 228 km/h de moyenne. Une preuve éclatante de sa fiabilité à haute vitesse et en recharge intensive. Au total : 23 changements de pneus, 300 lavages de pare-brise, 17 pilotes (dont George Russell), 6.000 cafés… mais le nombre exact de recharges reste confidentiel.
7. Une aérodynamique révolutionnaire
À 300 km/h, 83 % de l’énergie est absorbée par la traînée. AMG a donc sculpté l’aérodynamique comme une arme : profil fastback, soubassement Venturi, diffuseur carbone. Avec un Cx de 0,198 et une surface frontale optimisée (SCx : 0,443), la GT XX impressionne. Mais l’innovation majeure, c’est le « Plasma Actuator » : un courant électrique ionise l’air pour contrôler son flux autour des éléments aérodynamiques, créant de la déportance sans aileron. La trainée s’en trouve sauvegardée. Un véritable « game changer ».
8. Une production mondiale à Berlin
Les moteurs axiaux seront produits en série dans l’usine historique de Berlin-Marienfelde. Cent étapes de fabrication, dont 65 inédites, avec lasers de nouvelle génération, IA de contrôle et assemblages révolutionnaires. Ces moteurs affichent une densité de puissance trois fois supérieure et une densité de couple doublée par rapport aux moteurs radiaux, pour un encombrement réduit de 67 %. Jugés fragiles hier, ils ont prouvé leur robustesse à Nardò. Ils restent coûteux ? Oui, pour l’instant.
9. Design et habitacle futuristes
À l’extérieur, la GT XX conserve les codes AMG — prises d’air massives, ailes musclées — mais y ajoute des innovations spectaculaires : peinture électroluminescente, phares « parlants » grâce à des haut-parleurs intégrés, panneau LED 3D arrière de 700 pixels pour animations et messages. L’habitacle adopte un minimalisme technologique : sièges carbone avec coussins imprimés en 3D selon la morphologie du conducteur scannée au préalable, et matériaux inédits comme le LABFIBER, issu de pneus recyclés et présenté comme une alternative au cuir. Un seul pneu de GT3 recyclé fournirait 4m2 de matière.
10. La performance répétable comme ADN
Avec la GT XX, AMG redéfinit la sportive électrique. Pas seulement par des accélérations ou une vitesse de pointe (360 km/h en Vmax), mais par sa capacité à répéter ces performances indéfiniment : tours à 300 km/h, recharges ultrarapides, puissance toujours disponible. L’endurance appliquée à l’électrique pour des performances reproductibles sans dégradation. Après l’AMG ONE et son record sur la Nordschleife, la GT XX ouvre la voie à une nouvelle génération de GT électriques capables de dompter efficacement et durablement l’univers de la très haute performance. Cette démonstration Mercedes-AMG illustre en tout cas le fait que la domination chinoise sur les VE n’est pas une fatalité : l’Europe a les moyens et l’expertise nécessaires pour réagir.
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