Depuis le 1er août 2017, Opel appartient à PSA qui l’a achetée 1,3 milliards d’euros à General Motors. Mais depuis, PSA a découvert un cadavre dans le placard. En l’état, la gamme Opel serait incapable de répondre aux exigences européennes en matière de CO2 en 2021. Date à laquelle le plafond des émissions moyennes passera de 130 g CO2/km à 95 g CO2/km. Chaque gramme supplémentaire alors sera taxé 95 € par voiture vendue. Ce qui pourrait vite se chiffrer en millions d’euros. Un fameux coup de canif dans le contrat de confiance.
Dédommagement
Décidé à ne pas se laisser faire, le groupe français compte bien demander un remboursement à GM. Les médias économiques évoquent des sommes entre 500 et 800 millions d’euros. Carlos Tavares, le patron de PSA a d’ailleurs ouvertement parlé du conflit latent dans la presse allemande : « Quand nous avons acheté Opel à General Motors, on ne nous a pas montré la face cachée de la Lune. » Il a également avoué que toutes les « stratégies produits et technologiques » sont « à revoir ». À savoir, installer des moteurs « français » sous le capot des Opel. Il est aussi étonnant que PSA ne se rende compte de cela qu’après coup. GM a-t-elle triché en falsifiant des chiffres ? Ou Carlos Tavares, qui n’est pourtant pas né de la dernière pluie, a-t-il été trop naïf ? Voilà en tout cas de quoi occuper les avocats. D’autant qu’il y a aussi le dossier Ampera-e !
Ampera-e
L’Ampera-e pourrait contribuer à réduire les émissions de CO2 de la gamme. Sauf qu’il s’agit d’un modèle Chevrolet, appartenant toujours à GM. La production de la Chevrolet Bolt tournant à plein régime, GM semble peu enclin à produire des Opel Ampera-e pour son ex-marque. De plus, cette Chevrolet rebadgée ne serait pas rentable pour PSA. Selon la presse économique, GM réclamerait au moins 10.000 € pour chaque exemplaire d’Ampera-e. Pour éviter la vente à perte, l’étiquette de prix a déjà été majorée de près de 6000 € (au point de dépasser les 45.000 € dans le catalogue néerlandais). De plus, la vente a été momentanément suspendue en Norvège. Et elle n’est toujours pas reprise sur le site d’Opel Belgique. Une situation qui ne va pas calmer Carlos Tavares.