Industrie et économie / Porsche, le personnel va devoir se réinventer

La transition vers la mobilité électrique impose de nombreux changements aux constructeurs, tant en matière de technologie que d’infrastructures et de personnel. La transition enclenchée implique également une mutation de nombreuses fonctions au sein de l’entreprise et la disparition à moyen terme de certaines autres. Porsche n’échappe pas à la règle et va devoir réorienter une partie de son personnel en conséquence avec l’avènement de modèles tels que la Taycan 100 % électrique. Une tâche épineuse pour une marque connue pour sa générosité avec son personnel et sa santé industrielle et financière.

Employés 2.0

Avec l’essor des technologies de connectivité d’une part et le passage progressif à une mobilité majoritairement, voir exclusivement, électrique, la physionomie des constructeurs va changer. Si les besoins de personnel qualifié en technologies de pointe et en maintenance informatique ou électronique va augmenter, la main d’œuvre va diminuer progressivement. Il faudra alors réorienter les membres du personnel concernés, soit via une formation pour conserver le salarié, soit en accompagnant ce dernier dans sa recherche d’une nouvelle carrière en dehors de la marque.

Andreas Haffner, DRH de Porsche, a déclaré à nos confrères de « Automobilwoche » que des changements structurels profonds seraient nécessaires : « Prenons un exemple de l'informatique. À l'avenir, la puissance de calcul ne proviendra plus de votre propre centre de données, mais du cloud. Cela permet à ces employés de se consacrer à des tâches de meilleure qualité, par exemple en tant qu'analystes de données ou codeurs dans le domaine de l'intelligence artificielle ».

Une mutation qui devrait concerner près de 25 % du personnel de la marque, soit un peu plus de 5000 personnes. Mais, soucieux de conserver son image irréprochable et de capitaliser sur ses forces vives, Haffner ajoute : « L'objectif est cependant de garder autant que possible tous les collaborateurs à bord grâce à une gestion stratégique des compétences et de trouver un emploi adapté à chacun ».

Un constat cinglant qui ne concerne pas que Porsche mais va se poser pour l’ensemble des constructeurs automobiles historiques. Seules les start-up et émanations « EV » telles que Tesla ou Polestar, pour ne citer que les plus connues, devraient échapper à cette obligation de réorientation du personnel, puisque créées selon un modèle industriel et technologique déjà uniquement concentré sur la mobilité électrique.