Formule 1 / Formule 1 – L’œil du Moniteur Automobile : Hongrie

Les weekends se suivent et se ressemblent en Formule 1. Du moins sur le plan des résultats où Verstappen caracole, Mercedes décolle et Leclerc et Ferrari dégringolent. Une semaine après un Grand Prix de France au goût amer pour Charles Leclerc, le Monégasque comptait sur le tracé tortueux du Hungaroring pour clore cette première partie de saison sur une note positive et réduire l'écart conséquent qui le sépare de Max Verstappen, confortable leader du championnat. Il n'en sera rien. Pire même ! Non seulement le Néerlandais a remporté la course, mais les Ferrari ont été matées par les Mercedes... et leur stratégie "pneus". Une démonstration dans les règles de l'art qu'il ne suffit pas d'avoir la voiture la plus rapide intrinsèquement pour l'emporter. Derrière le Top 6, le duel entre McLaren et Alpine pour la quatrième place du championnat Constructeurs se poursuit.

Résumé du grand prix

La première surprise avait lieu samedi lors des qualifications lorsque George Russel décrochait sa première pole position au nez et la barbe des Ferrari de Sainz et Leclerc. Toutefois, les pilotes de la Scuderia estimaient avoir le rythme pour effacer la menace Russel et profiter au mieux des déboires de Verstappen, contraint de s'élancer dixième après une Q3 perturbée par des problèmes techniques.

Il n'en sera rien. D'une part Russel résistera très longtemps aux Ferrari, mais en plus Verstappen ne tardera pas à se hisser dans le Top 5, se relançant dans la course à la victoire. Une fois encore, les stratèges de Red Bull Racing étaient plus inspirés que leurs homologues de Ferrari et permettaient, grâce à un arrêt anticipé et bien exécuté, à Max de devancer Leclerc et Sainz une fois que ces derniers observaient leur premier passage par la pit lane. Parti avec des gommes tendres, comme Pérez et Russel, Verstappen passait à des pneus mediums et affichait un rythme avec lequel Sainz, en mediums également, et Leclerc en durs, ne pouvaient rivaliser. S'y ajoutait le facteur Mercedes, les deux Flèches d'argent s'invitant aux avant-postes à la régulière. En dépit d'un tête à queue, Verstappen repassait une seconde fois Leclerc et s'envolait vers une victoire facile devant les deux Mercedes de Hamilton et Russel qui ne laissaient que les miettes à Sainz, quatrième, Pérez cinquième et Leclerc seulement sixième qui parlera d'un véritable désastre. Il pointe désormais à 80 points de Verstappen au championnat et aura bien besoin de la trêve estivale pour recharger ses batteries !

Cette fois, c'était Norris qui croisait le drapeau à damier en "meilleur des autres" au septième rang, devant les deux Alpine d'Alonso et Ocon et les deux Aston Martin de Vettel et Stroll. Le quadruple champion du Monde allemand marquait ainsi un point après avoir annoncé qu'il prendrait sa retraite à la fin de cette saison. Quant à Alonso, il n'était guère enchanté du comportement de son équipier durant la course. Un élément qui l'aura conforté dans sa décision de quitter l'équipe française pour prendre la place de Vettel en 2023 ? Probablement.

Résultats de GP de Hongrie

1. Max VERSTAPPEN (Red Bull)
2. Lewis HAMILTON (Mercedes)
3. George RUSSEL (Mercedes)
4. Carlos SAINZ (Ferrari)
5. Sergio PEREZ (Red Bull)
6. Charles LECLERC (Ferrari)
7. Lando NORRIS (McLaren)
8. Fernando ALONSO (Alpine)
9. Esteban OCON (Alpine)
10. Sebastian VETTEL (Aston Martin)

Classement du championnat du monde Pilotes

1. Max VERSTAPPEN – 258 points
2. Charles LECLERC – 178 points
3. Sergio PEREZ – 173 points
4. George RUSSEL – 158 points
5. Carlos SAINZ – 156 points
6. Lewis HAMILTON – 146 points

Classement du championnat du monde Constructeurs

1. Red Bull – 431 points
2. Ferrari – 334 points
3. Mercedes – 304 points
4. Alpine – 99 points
5. McLaren – 95 points
6. Alfa Romeo – 51 points

Tops

Quelle performance de Max Verstappen. S'élançant dixième, le Néerlandais a gardé son calme et s'est rapidement frayé un chemin vers les Top 5 où il fera preuve d'opportunisme en profitant de la stratégie inspirée de son équipe. Mieux, après avoir dépassé Leclerc, il partait en tête-à-queue mais gardait son calme, repassait la Ferrari puis assénait le coup de grâce aux Mercedes pour s'envoler vers une victoire incontestable. Le voilà désormais sur une voie royale pour ceindre une deuxième couronne mondiale.

Mercedes progresse et peut désormais jouer la victoire. Rapides sur un tour comme en atteste la pole de Russel, elles le sont également en course, avec la belle résistance du poleman en début de course tandis que Sir Lewis a retrouvé toute sa hargne en piste et s'offre même le meilleur tour en course ! Reste à faire de même sur d'autres tracés plus rapides et donc plus sujets au "marsouinage". Mais l'équipe octuple championne du Monde semble à nouveau dans le coup et pourrait faciliter encore la tâche de Red Bull et Verstappen en mettant des bâtons dans les roues de Ferrari...

La lutte pour la quatrième place du championnat Constructeurs promet d'être intense entre Alpine et McLaren. Les deux équipes prennent successivement le meilleur sur leur rivale en fonction de la nature des circuits tantôt plus favorable à la MCL36, tantôt plus propice aux caractéristiques de l'A522. Petit avantage néanmoins pour Alpine qui peut compter sur deux pilotes en confiance et performants là où McLaren doit composer avec un Ricciardo qui semble éteint, en manque de confiance en sa monture.

Flops

Il ne faut pas tirer sur l'ambulance certes, mais Ferrari a probablement brulé son dernier joker en Hongrie. EN se fourvoyant dans la stratégie de pneus de Leclerc, elle a certainement privé son poulain d'un succès qui lui aurait permis de résorber une partie de son retard sur l'ogre Verstappen. Pire, le choix de mettre des pneus durs au Monégasque a influé sur la stratégie de Sainz qui en ressortait perdant, qui plus est pénalisé par un arrêt trop long. Il n'y a pas que le pilote francophone de la Scuderia qui gère mal la pression. Dommage, cette F1-75 est pourtant si performante !

Quand ce n'est pas Gasly, c'est Tsunoda ! Les pilotes Alpha Tauri s'évertuent à commettre des erreurs idiotes à chaque course, privant l'équipe de la moitié de sa force de frappe. En outre, la monoplace de Faenza régresse et ne semble pas en mesure de lutter pour les points, en dépit d'évolutions régulières.

Williams souffre et est redevenue la dernière force du plateau. Les évolutions, aussi spectaculaires qu'elles soient, ne portent pas leurs fruits et laissent Albon et Lattifi bien impuissants en course. L'écurie de Grove a-t-elle bien fait de bouleverser son concept technique quand on voit la progression de Mercedes, elle aussi sur une approche de pontons minimalistes ?

Le coup d'oeil – Vieux mais pas gâteux

Les "vieux" sont encore verts ! Qu'il s'agisse de Hamilton, deuxième et à nouveau fringant, d'Alonso qui aura su mater son turbulent équipier français, protégé par leur équipe ou de Vettel qui a pris le dessus sur Stroll en fin de course malgré son statut de futur retraité, les hommes d'hier restent bel et bien des acteurs d'aujourd'hui au sein du peloton de la Formule 1 ! Dans une F1 en pleine mutation technique et qui redonne davantage d'importance à la mise au point et au talent du pilote, les vieux briscards ont encore leur mot à dire.