Alors qu’il avait survécu aux dissensions internes entre lui et Helmut Marko suite au déces de Dietrich Matesich (cofondateur de Red Bull) et à “l’affaire Horner” qui l’avait vu cloué au pilori par une employée de Red Bull Racing pour comportement inapproprié, une polémique scabreuse joyeusement envenimée par Jos Verstappen, l’on pensait Christian Horner indéboulonnable du poste de Team Principal. Las, ce sont les résultats sportifs désastreux de l’écurie de Milton Keynes et la fuite de ses éléments les plus brillants - ingénieurs, stratèges, cadres, etc. - qui auront eu raison de lui.
Red Bull Racing a donc décidé de virer son Team Principal historique, présent depuis la création de l’écurie en 2005. Une décision qui prend effet immédiatement et voit son poste déjà pourvu avec le transfert de Laurent Mekies, jusqu’ici Team Principal de Racing Bulls, l’écurie “Junior” de Red Bull et lui-même transfuge de la Scuderia Ferrari depuis 2024.
Un changement nécessaire
Christian Horner paie sans doute le prix des affaires et guerres internes évoquées plus avant, mais son licenciement s’inscrit dans une certaine logique tant l’écurie est aux abois sur le plan sportif. Démunie du leadership technique d’Adrian Newey, la formation autrichienne a accouché de deux monoplaces rétives en 2024 et 2025 après avoir développé la Formule 1 la plus victorieuse et dominatrice de l’histoire de la discipline en 2023. Seul Max Verstappen parvient à extraire de la performance de cette monture plus que délicate à exploiter. À ses côtés, la valse des équipiers se poursuit. Après l’expérimenté Sergio Pérez et le talentueux néophyte Liam Lawson, c’est au tour de Yuki Tsunoda de se noyer dans le baquet de la RB21 alors qu’il brillait au volant de la Racing Bulls en début de saison.
Probablement Red Bull Racing a-t-elle besoin d’un nouveau souffle, d’une impulsion inédite pour repartir de plus belle et tenter de conserver Max Verstappen sous ses ailes au moment où des rumeurs toujours plus insistantes - et non démenties par l’intéressé - l’envoient briller sous l’étoile de Mercedes dès 2026.
Un palmarès éloquent
Certes, son parcours au sein de l’écurie autrichienne bâtie sur les fondations de Jaguar Racing - ex-Stewart Racing - se termine en eau de boudin, mais le manager britannique peut se targuer d’avoir porté cette équipe du statut de trublion irrévérencieux à référence du plateau à deux reprises avec les quatre titres consécutifs au championnat Pilotes de Sebastian Vettel - 2010 à 2013 - puis de Max Verstappen de 2021 à 2024, le Néerlandais ayant peu de chances d’ajouter une cinquième couronne cette saison face au duo McLaren. S'y ajoutent six sacres Constructeurs - 2010, 2011, 2012, 2013, 2022, 2023 - et des records qui resteront gravés dans l'histoire de la discipline, dont les 21 victoires sur 22 grands prix disputés en 2023.