Connectez-vous

Se connecter avec Facebook

ou

Vos identifiants sont incorrects.
Je me connecte Mot de passe oublié ?
Aucun compte Facebook n'est lié au site, veuillez vous inscrire.

Mot de passe oublié ?

×
Réinitialiser mon mot de passe
Nous vous enverrons un email pour la réinitialisation de votre mot de passe.
Aucun compte n'est lié à cet email.

Vous n’avez pas encore de compte ?
INSCRIVEZ-VOUS GRATUITEMENT.

Edito / Le Covid-19: l’arbre qui cache la forêt?

Rédigé par Xavier Daffe le 03-06-2020

Si des entreprises sont déjà au bord du gouffre en 3 mois à peine, c’est qu’elles étaient déjà bien mal en point avant, non?

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le coronavirus aura été redoutable non seulement – et avant tout – pour la santé humaine, bien sûr, mais également pour l’économie mondiale, mise à sac en quelques mois à peine. Aujourd’hui, il est aisé d’invoquer sa propagation pour justifier des faillites et des fermetures d’usines. Pour rester dans le domaine qui nous occupe, les hauts dirigeants des plus grands groupes automobiles mondiaux, d’habitude pétris d’arrogance, se tournent vers les Etats pour demander des aides devant les sauver de la banqueroute, brandissant haut et fort le chantage à l’emploi. Pourtant, si des entreprises sont déjà au bord du gouffre en 3 mois à peine, c’est qu’elles étaient déjà bien mal en point avant, non? Du coup, il est légitime de se poser la question: le Covid-19 n’est-il pas l’arbre qui cache la forêt? Ce virus s’attaque en priorité aux organismes affaiblis, paraît-il. Il faut croire que le secteur auto était donc déjà passablement en mauvaise santé auparavant. Mais de quoi souffrait-il, ce secteur auto? De maux multiples appelés surcapacités de production, diversification à outrance, manque d’anticipation… Depuis quelques années, nous nous inquiétions des chiffres de production annoncés par les marques. Dans un bel élan d’optimisme, elles annonçaient toutes des hausses régulières de production, se lançant dans la course au titre de numéro 1 mondial. Mais produire, c’est bien. Encore faut-il vendre... Diversification à outrance, disions-nous. Quelques exemples: la gamme Audi en l’an 2000 comptait 10 modèles. Vingt ans plus tard, elle en compte… 31! Idem pour BMW, passé de 12 à 30. Pour Mercedes, de 16 à 31… Aux citadines, berlines et breaks d’antan, ont succédé des monospaces petits, moyens et grands, des SUV petits, moyens et grands, des SUV coupés, des crossovers, des breaks de chasse, des coupés 4 portes, et ainsi de suite. Certes, la stratégie des plateformes modulaires a rendu possible cette diversification. Mais quel casse-tête sur le plan industriel, logistique et commercial! Manque d’anticipation? Longtemps, les marques traditionnelles se sont contentées de faire ce qu’elles savaient faire: des modèles à essence et Diesel. Point barre. Sans jamais vraiment humer l’évolution du rapport à l’automobile, les «attentes clients» (comme disent les Français) nouvelles, le besoin de technologies novatrices, des comportements d’achat en évolution foudroyante. Bref, tout un rapport à l’automobile dans le grand public en mutation extrêmement rapide. Et quand la prise de conscience a finalement eu lieu, elle ne s’est concrétisée qu’avec retard vu l’inertie de cette industrie lourde, lancée comme un supertanker qui parcourt encore des kilomètres avant de changer de cap. Donc, oui, il est sans doute aisé d’évoquer aujourd’hui le Covid pour crier à l’aide en pleine tempête alors que les nuages sombres étaient bien visibles à l’horizon.

Rédacteur en Chef Le Moniteur Automobile

NE MANQUEZ RIEN DE l’ACTU AUTO!
Derniers modèles, tests, conseils, évènements exclusifs! C’est gratuit!

Je m’inscris

Actus

Dernières actualités recommandées