Économie / Sergio Marchionne doute du « modèle » Tesla

Suite à ses propos tenus il y a quelques jours à propos de l’avenir de son groupe, et notamment le fait que de lancer des voitures électriques à grande échelle « serait un acte de masochisme », Sergio Marchionne vient d’être interrogé par nos confrères américains de TheStreet. Devant eux, il a enfoncé le clou en précisant, à propos d’Elon Musk et du modèle économique qu’il défend avec Tesla que « c’est un ami et j’admire son travail et sa force marketing. Mais je doute toujours fortement de la réussite économique de ce modèle ». On peut difficilement être plus clair… Pour étayer ses propos, il a ajouté ensuite « je pense que nous devons être prudent à propos de l’électrification. Mes commentaires étaient basés sur le fait que nous perdions de l’argent à chaque unité de Fiat 500 électrique que nous vendions aux Etats-Unis ». Il a tout de même précisé que depuis 2011, les coûts de production des voitures électriques avaient tout de même sensiblement diminués. Mais pas assez pour gagner de l’argent selon lui : « si on devait relancer ce projet maintenant, on diminuerait certainement les pertes mais on ne gagnerait toujours pas d’argent » a-t-il précisé. 

Modèle non viable 

Sur base de cette expérience, Sergio Marchionne a ajouté « vous ne pouvez pas faire fonctionner une entité économique avec uniquement des pertes. Cela n’est pas possible ». Toujours selon les propos du grand patron du groupe Chrysler-Fiat rapportés par nos confrères de The Street, l’avenir de l’automobile passera par un mariage entre mécaniques thermiques traditionnelles et électrification afin d’arriver à contenir les coûts et permettre de conserver « au moins un minimum de retour sur investissement ». Avant d’enfoncer une dernière fois le clou « nous n’allons pas parier sur la mobilité 100% électrique durant la prochaine décennie. Cela n’arrivera pas ». Voilà une annonce qui paraît assez étonnante quand la majorité des autres groupes automobiles multiplient justement les investissements massifs dans l’électromobilité. Espérons dès lors, pour la viabilité du groupe FCA à long terme, que l’expérience engrangée par les autres acteurs du secteur automobile, moins frileux à l’idée d’amorcer la « pompe électrique », ne soit ensuite pas trop difficile à rattraper…