Contrairement à Hyundai, Kia n’était pas encore présent sur le marché très disputé des utilitaires légers. Une lacune dans son offre globale que le constructeur coréen comble avec le nouveau PV5 – qui sera suivi d’autres modèles dont un PV7 plus volumineux – décliné en différentes variantes utilitaires ou adressées aux clients particuliers ou aux professionnels du transport de personnes. Nous avons essayé ce Kia PV5 Passenger qui pourrait s’ériger en rival du Volkswagen ID.Buzz par son look original, sa conception 100 % électrique ou la clientèle visée.
Design et dimensions Kia PV5 Passenger (2025)
L’allusion au ID.Buzz n’est pas totalement innocente bien entendu. Le Kia PV5 présente une longueur très proche tout en étant moins large et moins haut avec respectivement 4695 mm, 1895 mm et 1899 mm (4712/1985/1927 pour le ID.Buzz). Mais il présente un empattement plus étiré avec 2995 mm, soit 6 de plus que l’allemand (en version courte). Ce qui ne l’empêche pas d’afficher un diamètre de braquage record de 10,1 m !
Mais là où le coréen peut rivaliser avec son homologue teuton, c’est en matière de style. Certes, il ne peut s’appuyer sur une histoire riche en nostalgie, mais il sort assurément du lot ! Avec son dessin futuriste jouant sur le contraste entre une carrosserie et un pavillon flottant de couleur et une partie supérieure majoritairement vitrée aux montants noirs qui lui octroient une allure de jouet cubique. Ajoutez-y une signature lumineuse aussi simple que graphique et verticale et vous obtenez un cocktail pour le moins original, sans être aussi spatial qu’un Hyundai Staria.
Le nez très court profite de sa nature de véhicule électrique, bien qu’il y loge le moteur ainsi que l’électronique de puissance et le port de charge, logé dans le nez du véhicule. Les jantes de 16 pouces chaussées de pneus à flancs hauts rappellent la vocation utilitaire initiale du modèle, au même titre que ses deux portes latérales arrière coulissantes et ses portes battantes à l’arrière. Les soubassement carénés et le travail minutieux sur l’aérodynamique ont permis d’obtenir un Cx de 0,286 assez impressionnant pour un modèle utilitaire.
Habitacle et coffre Kia PV5 Passenger (2025)
Basé sur une plateforme spécifiquement développée à des fins utilitaires, le Kia PV5 offre une cabine lumineuse, au style simple et robuste où les plastiques durs restent nombreux mais très bien assemblés tandis que le volant rappelle celui des berlines électriques de la marque.
L’affichage adopte, par contre, sa propre philosophie avec deux écrans, 7,5 pouces pour les instruments et 12,9 pouces pour l’infodivertissement et la navigation. Tous deux fonctionnent sous Android OS mis intègrent l’intelligence artificielle pour optimiser l’interaction entre l’utilisateur et le véhicules et ses fonctionnalités. La logique des menus reste similaire à ce qui prévaut dans les voitures de la marque, mais avec une volonté de facilité d’usage plus poussée.
Vocation pratique oblige, les espaces de rangements et autres astuces pratiques liée à une utilisation professionnelle sont légion et bien pensés tandis que l’accès aux places arrière est idéal grâce à l’ouverture généreuse des portes coulissantes. Quant au coffre, il offre un volume de 1320 l… banquette en place avec une profondeur de 1311 mm pour une largeur de 1300 mm entre les roues (1524 mm entre les panneaux de carrosserie). Deux coffres cachés sous le plancher viennent ajouter des rangements pratiques en l’absence de frunk.
Spécifications et performances Kia PV5 Passenger (2025)
Basé sur la plateforme e-GMP.S (Electric Global Modular Platform for Service), il fait appel à une architecture électrique en 400V et dispose d’un moteur électrique monté sur l’essieu avant. Cette traction développe 120 kW/163 ch pour un couple de 250 Nm. Un potentiel modeste mais suffisant pour passer de 0 à 100 km/h en 10,6 s (avec le seul conducteur à bord) et atteindre 135 km/h en vitesse de pointe.
Des performances honnêtes pour un véhicule qui annonce 2065 kg à vide pour la petite batterie et 2145 kg pour la grande batterie. Une variante à deux moteurs et quatre roues motrices n’est pas à l’ordre du jour pour le moment.
Batterie, autonomie et charge Kia PV5 Passenger (2025)
Pour alimenter cette cavalerie volontaire, deux batteries NMC sont proposées. L’une de 51,5 kWh (48 kWh utiles) et l’autre de 71,2 kWh (67 kWh utiles) qui annoncent une autonomie WLTP de 295 et 412 km respectivement. La recharge rapide se fait jusqu’à 150 kW maximum tandis que l’onduleur embarqué permet de charger jusqu’à 11 kW en courant alternatif triphasé (7h15 pour une recharge complète). Kia annonce une recharge DC de 10 à 80 % en moins de 30 minutes.
Bien entendu, la recharge bidirectionnelle est proposée de série avec les fonctionnalités V2L (Vehicle to Load) jusqu’à 3,68 kW, V2 G et V2H (selon les pays en fonction des autorisations légales).
Conduite et confort Kia PV5 Passenger (2025)
En dépit de ses dimensions généreuses, sa masse conséquente et sa puissance somme toute modeste, nous ne nous attendions pas à des performances exceptionnelles ni à un agrément de conduit e au-dessus du lot. La première intuition s’est rapidement confirmée, bien que nous n’ayons jamais ressenti un manque d’allant, mais il sera intéressant de tester la « vélocité » du PV5 une fois chargé avec cinq personnes et leurs bagages à bord. Mais l’essai de la variante cargo lestée d’une charge de 400 kg laisse augurer de capacités suffisantes pour ne pas se mettre en danger dans le trafic.
En ville, les évolutions sont fluides et grandement facilitées par l’agilité surprenante en dépit d’un empattement de près de 3 m. Par contre, la visibilité de ¾ avant s’avère mauvaise vers la droite et catastrophique vers la gauche en raison d’un double montant dont le premier pilier peut masquer jusqu’à un rond-point complet ou un gros véhicule. Dommage car la position de conduite se veut plutôt plaisante pour un utilitaire et la visibilité générale profite des grands surfaces vitrées verticales.
L’ergonomie du poste de conduite ne souffre pas la critique, l’utilisation des commandes physiques sur le volant aidant à gérer les fonctions principales avec aisance tandis que la disponibilité du système iPedal repris des voitures particulières permet de gérer avec finesse via des palettes le freinage régénératif, allant de la roue libre complète à la conduite one-pedal avec ou sans assistance intelligente adaptative. Très bien vu !
Au même titre que l’insonorisation, vraiment impressionnante au vu de l’énorme caisse de résonnance que représente ce genre de véhicule. Une sérénité renforcée par le confort distillé par la suspension étonnamment conciliante alors qu’elle parvient à juguler les mouvements de caisse avec suffisamment de maîtrise pour offrir une conduite sans mauvaise surprise.
Prix Kia PV5 Passenger (2025)
Avant de parler des tarifs, abordons l’aspect consommation. Notre boucle dans les environs de Marbella sur des routes sinueuses et vallonées complétées d’un peu de trafic urbain et d’une séquence de quelques kilomètres sur autoroute nous aura gratifiée d’une consommation moyenne encourageante de 19,8 kWh/100 km, malgré un rythme régulièrement très soutenu. Nous avons même obtenu 16,3 kWh/100 km avec la Cargo qui a profité de davantage de descentes et donc de régénération pour lisser sa consommation.
Le Kia PV5 Passenger est proposé avec deux batteries et trois finitions pour chacune : Essential, Plus, Elite.
- Kia PV5 Essential : à partir de 37.690 € (51,5 kWh) ou 41.690 € (71,2 kWh)
- Kia PV5 Plus : à partir de 39.190 € (51,5 kWh) ou 43.190 € (71,2 kWh)
- Kia PV5 Elite : à partir de 41.290 € (51,5 kWh) ou 45.290 € (71,2 kWh)
Verdict Kia PV5 Passenger (2025)
S’il ne bénéficie pas de la cote d’amour d’un VW ID. Buzz, ce Kia PV5 n’en offre pas moins de vraies qualités avec un style marquant, un comportement convaincant et un espace à bord conséquent. Plutôt confortable, très silencieux et offrant une interface utilisateur de voiture, il manque certes de punch par rapport à son rival allemand mais compense par des aspects pratiques clairement mieux pensés et un tarif beaucoup plus raisonnable ! Pour une première dans ce segment, Kia ne s’est manifestement pas loupé.
Essais
