Carlo Abarth (1908-1979), de son vrai nom Karl Alberto Abarth, voit le jour et s’éteint à Vienne. Mais c’est en Italie qu’il écrit l’essentiel de sa légende, en déployant ses talents d’ingénieur, de pilote, de préparateur de génie. Il débute chez Cisitalia, où il façonne des kits de transformation et des lignes d’échappement – toujours très expressives – pour des Fiat, Simca et Lancia. La suite est connue: Fiat rachète sa petite structure en 1971, intègre le blason Abarth à sa gamme officielle et les 500, 124 Rally ou 131 héritent à leur tour de cette griffe évocatrice. L’histoire s’accélère.
Mais elle ne s’écrit pas qu’en Italie. Dès les années 1930 en effet, Abarth croise en Autriche la route d’un certain Anton Piëch, père de Ferdinand (le futur patron de Volkswagen) et gendre de Ferdinand Porsche. Ce lien mènera plus tard à des collaborations emblématiques, comme la 356/B Carrera GTL Abarth. Aujourd’hui encore, le nom Abarth résonne fort auprès des passionnés – un héritage dont Luca de Meo, alors directeur marketing de Fiat, saura tirer parti. En juillet 2007, il relance la Fiat 500, qu’il dédouble dès 2008 d’une version Abarth. Depuis, les séries spéciales s’enchaînent: limitées, exclusives, exubérantes. Et toujours bruyantes.
Brabus, de son côté, est un acteur plus récent. Fondée en 1977, la marque tire son nom de ses créateurs, Klaus Brackman et Bodo Buschmann. Le premier, peu passionné par l’automobile, ne fait que prêter son nom pour permettre l’enregistrement officiel de l’entreprise, avant de se retirer. Buschmann, lui, impose rapidement un style: celui de la démesure appliquée à l’univers Mercedes. Classe G V12 de 900 ch (900 Rocket Edition, produit à 25 exemplaires), AMG GT Rocket 1000, Classe G 6x6 de 900 ch (XLP900)… Brabus pousse toujours plus loin les curseurs. Y compris chez Porsche, où ses créations flirtent souvent avec l’excès et l’absence de discrétion.
Ces deux préparateurs incarnent chacun à leur manière une certaine idée de la performance exacerbée. Abarth a toujours cultivé la légèreté et l’agilité, là où Brabus privilégie la puissance brute et la démonstration. Astérix et Obélix, en somme.
Mais à l’heure de la transition électrique, que peuvent-ils encore exprimer, privés de leur bande-son et contraints à une relative sobriété? On ne se voilera pas la face: Abarth comme Brabus version zéro émission relèvent avant tout du storytelling marketing. Des tentatives plus ou moins convaincantes d’infiltrer l’univers de la performance électrique, souvent éclectique. Reste à voir si cette nouvelle partition saura toucher le cœur – et les oreilles – des amateurs.
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