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Rétro / DeLorean DMC-12 : une légende cinématographique surtout

Rédigé par David Leclercq le 21-10-2015

Avec les 30 ans de Retour vers le Futur, la DeLorean DMC-12 utilisée dans les films par Christopher Lloyd et Michael J. Fox est devenue un véritable emblème. Un statut pourtant bien éloigné de la réalité.

Difficile de passer à côté de la DeLorean, la voiture vedette de la trilogie Retour vers le Futur imaginée par Robert Zemeckis en 1985. La série met en scène un savant un peu fou, Doc (Christopher Lloyd), et le jeune Marty (Michael J. Fox) qui vont se mettre à voyager d’abord dans le passé, ensuite dans le futur avant une excursion western avec cette fantastique machine aux portes papillon et qui a l’air bestiale avec son gros V6. Mais ça, c’est pour le film, parce qu’en réalité, l’histoire de la DeLorean DMC-12 est un peu différente et elle a en fait été un gros échec commercial.

Un homme

La DeLorean est en effet une grosse débâcle, à la fois financière et industrielle qui aura engloutit quelques dizaines de millions de dollars et un homme, John Zacchary DeLorean, un ingénieur et un homme d'affaires américain qui décide de créer une marque automobile le 24 octobre 1975. L’homme connaît déjà bien l’automobile. D’abord parce qu’il a passé quinze ans chez GM où il est arrivé au poste de vice-président et ensuite parce que c’est à lui qu’on doit l’un des premiers muscle car de la planète, la Pontiac GTO. Autoritaire, John Zacchary DeLorean démissionne malgré tout à 47 ans de GM. Il quitte Détroit pour fonder sa marque au milieu des années 70. Seulement voilà : il ne possède aucune fortune et c’est après un crédit contracté à la Bank of America qu’il se lance dans son projet de nouvelle marque automobile.

Des techniques de pointe

Ingénieur de formation, l’homme aime forcément les belles choses. Et sur le papier, il ne semble rien refuser à son premier bébé, la DeLorean DMC-12, le 12 symbolisant le prix de vente initialement imaginé – ou espéré – de 12.000 dollars. Il n’en sera rien. Le concept initial s'appelle DSV, pour DeLorean Safety Vehicle qui signifie que la voiture va être dotée de tous les organes de sécurité les plus modernes de l'époque (châssis à déformation, protections du passager, freinage). John Delorean souhaitait en effet créer une voiture « éthique », axée sur la sécurité et l'environnement, dont les matériaux seraient un gage de longévité. Il est donc totalement en rupture avec les grands constructeurs de l'époque dont l'objectif était de vendre un véhicule neuf tous les cinq ans.

Le châssis poutre est celui de la Lotus Esprit de l’époque tout comme les suspensions tandis que la carrosserie est imaginée par l’un des maîtres de l’époque, Giorgietto Giugiaro. L’originalité de la DeLorean tient dans sa construction en acier inoxydable, mais aussi dans ses portes papillon, les premières de la production automobile depuis celles de la Mercedes 300 SL. Côté moteur, John a dû revoir ses prétentions à la baisse toutefois et il a dû abandonner le moteur rotatif initial (Citroën-Wankel) au profit du V6 PRV (Peugeot-Renault-Volvo). Il est installé en porte-à-faux arrière comme sur les Alpine A310 de l’époque, mais au final sa puissance est plutôt faiblarde. Car les normes de dépollution ont dicté quelques travaux qui ont ramené sa puissance de 150 à 130 ch malgré le passage de la cylindrée de 2,6 à 2,8 litres. Pas suffisant malheureusement pour atteindre les 88 miles/h fatidiques (141 km/h) en deux temps trois mouvements…

En Irlande

Séduisante sur le papier, la DeLorean DMC-12 devient par contre un petit cauchemar à sa mise en production. John Z. DeLorean a choisi l’Irlande pour construire cette voiture, promettant au passage 3000 emplois à terme et bénéficiant d’importantes subventions dans ce pays qui n’a aucune connaissance de l’industrie automobile. Les premiers prototypes sortent en 1978. La complexité du produit est telle que les coûts de production sont prohibitifs. Et les retours en après-vente nombreux. Les clients se plaignent en effet des moteurs, mais aussi de l’étanchéité des jolies portes papillon. « Hé attendez un peu Doc, est-ce que j’ai bien entendu ? Vous dites que vous avez fabriqué une machine à voyager dans le temps à partir d’une DeLorean ? » lance Marty à Doc dans le film. Et la réponse de l’interlocuteur fuse « Faut voir grand dans la vie ! Quitte à voyager à travers le temps au volant d’une voiture, autant en choisir une qui ait de la gueule ! » Pour sûr, elle en avait, mais pour le reste… Prévue pour être construite à 12.000 exemplaires, il n’y aura finalement que 9200 véhicules assemblés et la firme fait faillite en 1982, engloutissant au passage 200 millions de dollars de pertes. Plus grave : John DeLorean ne se relèvera pas de cet échec car il est de surcroît mêlé à l’époque – mais à tort – à une sombre affaire de trafic de stupéfiants : il est accusé par le FBI d’avoir introduit de la cocaïne pour 24 millions de dollars dans son pays. Il fut toutefois acquitté en 1984 et il disparaîtra en 2005.

Une DeLorean plutôt qu’un frigo

Cela dit, initialement, la production n’avait pas prévu de travailler avec la DeLorean. Robert Zemeckis, le réalisateur expliquait en effet que « On a tout d’abord imaginé que la machine était un caisson, un vieux frigo qu’on avait trafiqué. Mais il est rapidement devenu évident qu’une machine à voyager dans le temps devait être un véhicule ». Car la production craignait surtout que les enfants ne se mettent à jouer à Marty dans le frigo familial, ce qui aurait pu déboucher sur quelques catastrophes. Zemeckis se souvenait en outre avoir pensé en premier lieu à « un véhicule à chenilles, comme un tank. En effet, si l’on voyage dans des époques sans rues pavées, il faut bien pouvoir circuler. On a décidé d’utiliser une DeLorean à cause de la blague qu’on avait dans le film. Lorsque la machine arrive dans le passé, les habitants de la ferme pensent que c’est un vaisseau spatial. La voiture a des portières en papillon, ca ressemble vraiment à un engin futuriste venu de l’espace ». Et il ajoutait que « On n'avait pas prévu cette histoire de cocaïne ni qu’elle deviendrait aussi tristement célèbre. John DeLorean nous a écrit une lettre exprimant son admiration pour le film peu de temps après sa sortie, nous remerciant de perpétuer son rêve ». Un rêve qui peut d’ailleurs toujours exister. Sur les écrans, comme dans la réalité : comptez entre environ 30.000 euros pour acquérir une DeLorean d’époque en Europe. Et il est possible de s'en payer une neuve car une société texane a racheté le stock de pièces des usines irlandaises. Pour 70.000 dollars, il est même possible qu'elle vous construise la réplique exacte de celle de Doc et Marty. Le cinéma rend les choses parfois un peu curieuses, mais on se dit que si Retour vers le Futur était sorti 5 ans plus tôt, le cauchemar de John DeLorean aurait effectivement pu se transformer en rêve bien éveillé.

Visionnez ici une rare publicité télévisée pour la voiture. Et en-dessous, retrouvrez les caractéristiques techniques de la DMC-12:

 

Fiche technique DeLorean DMC-12

Moteur : V6 PRV à 90°, 2849 cm3

Implantation : porte-à-faux arrière

Puissance : 130 ch à 5500 tr/min

Couple : 215 Nm à 2750 tr/min

Transmission : aux roues arrière, boîte manuelle 5 ou automatique 3 rapports

Dimensions (L/l/h) : 4270/1990/1140

Poids en ordre de marche : 1288 kg

0-100 km/h : 9,5 s

Vitesse maxi : 193 km/h

Prix : 24.000 dollars en 1983

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