Après trois générations et plus de 20 ans de service, le Volkswagen Touareg devrait bientôt prendre sa retraite, la production devant cesser définitivement l'année prochaine. Ce qui a commencé comme une tentative audacieuse de la marque pour s'établir dans le segment des SUV haut de gamme s'est transformé en un porte-drapeau technologique doté d'une remarquable polyvalence.

Le VW Touareg n'était pas un SUV comme les autres - il incarnait une période où Volkswagen visait résolument plus haut, tant en termes de positionnement que de performances, de luxe et de technologie. La première génération est apparue en 2002, développée sur une plateforme commune aux Audi Q7 et Porsche Cayenne. Cette collaboration technique a donné naissance à un SUV à l'identité double : luxueux sur le bitume, mais compétent en dehors des sentiers battus.
Gagner le dimanche...
Cette dernière s'est particulièrement illustrée dans sa version la plus radicale : le Race Touareg. Cette version rallye est entrée dans l'histoire du sport automobile en devenant le premier véhicule Diesel à remporter le rallye Dakar en 2009, avec Giniel de Villiers au volant.

Cet exploit a été non seulement répété, mais dépassé : en 2010, la marque s'est carrément adjugée l'ensemble du podium avec trois Race Touareg (dont celui de Carlos Sainz Sr. en tête), suivi d'une troisième victoire consécutive en 2011 (avec Nasser Al-Attiyah). Une variante plus ou moins homologuée pour la route a même été dérivée de ce Race Touareg, bien qu'elle n'ait jamais atteint le stade de la production.
Au diapason de la Phaeton
Dans le même temps, le Touareg civil a joué un rôle clé dans la stratégie ambitieuse de Volkswagen menée par Ferdinand Piëch. Dans le cadre de cette vision, Volkswagen devait rivaliser avec les marques de luxe établies. Avec l'hyper-ambitieuse Phaeton, son W12 silencieux et sa grandeur discrète, le Touareg était le signe technologique de cette volonté de promotion sociale.

Le Volkswagen Touareg était donc disponible avec une gamme de moteurs inhabituellement large pur la marque, avec un V8, un V10 TDI et un W12 en plus des V6 et 5 en ligne habituels. En trois générations, le Touareg s'est imposé dans le segment supérieur des SUV, même si le Volkswagen est resté confiné dans une position un peu hybride. Il était difficile de rivaliser avec Audi, le grand rival, et le pas vers BMW et Mercedes s'est avéré trop grand.
Propre cours
La deuxième génération (à partir de 2010) a apporté plus de raffinement, de connectivité et de confort, et s'est vendue à près d'un demi-million d'exemplaires dans le monde. La troisième génération, introduite en 2018, a troqué les détails robustes pour une élégance épurée. Elle a été construite sur la plateforme MLB Evo du groupe Volkswagen, sur laquelle reposent également des modèles de luxe comme l'Audi Q8 et le Bentley Bentayga.

Bien qu'il n'ait pas eu de successeur direct aux États-Unis - où l'Atlas, plus grand et plus familial, a pris le relais - le Touareg est resté un symbole de prestige discret ailleurs. Pourtant, ses adieux étaient inévitables. Des normes d'émissions de CO₂ plus strictes, une évolution du marché vers les véhicules électriques et la montée en puissance de crossovers plus petits ont progressivement fait disparaître la raison d'être du Touareg.
L'arrêt de la production marque donc plus que la fin d'un modèle. Il marque la fin d'une époque où Volkswagen visait explicitement la supériorité technologique et le statut sur le marché dans le segment haut de gamme. Il va nous manquer. Son rôle sera repris, bien que partiellement, par le nouveau VW Tayron.
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