Juridique / Tesla : le client satisfait ou satisfait

Le client est roi. Chez Tesla, on serait plutôt républicain dans l’âme en faisant vaciller le souverain de son trône. Plusieurs nouveaux propriétaires de la Model Y, produite aux USA et vendue exclusivement en ligne pour le moment, ont publiquement fait part de leur désarroi face à certains défauts de fabrication (peinture, finition). L’achat étant effectué par Internet, ils ont la possibilité de faire jouer leur droit de rétractation endéans les 14 jours, « sans justificatif ». Ce que certains de ces clients désappointés n’ont pas hésité à faire.

Pas de Tesla pendant 1 an

Cela pourrait se retourner contre eux. Une clause du contrat les liant à Tesla, mise en avant le magazine allemand Auto Motor und Sport, est susceptible de les placer en liste noire avec interdiction de racheter un modèle de la marque durant l’année à venir. Il est en effet stipulé qu’en cas de preuve d’usage abusif de cette politique de rétraction en ayant fait preuve « de mauvaise foi », il leur sera dès lors « interdit d’acheter n’importe quel véhicule [de la marque] pour une période de 12 mois ». Cela ne concerne pas, en principe, ceux qui peuvent démontrer la présence de sérieux problèmes et défauts de fabrication ou d’assemblage.

Soupape juridique

« La mauvaise foi » est bien sûr sujette à la libre interprétation et au bon vouloir de Tesla. Le constructeur voudrait en tout cas éviter un trop grand nombre de remboursements et d’échanges pour des motifs pouvant paraître subjectifs. En Europe, une telle clause serait difficile à faire valoir puisque le droit de rétraction ne peut pas être conditionné ainsi au sein de l’U.E., sauf en cas d’usage inapproprié de la marchandise et en cas de biens périssables à court terme. De toute façon, les Model Y qui seront vendues en Europe et construites en Allemagne (dans la nouvelle usine Tesla) n’auront sans doute plus ces maladies de jeunesse.