Alors que l'horizon européen se teinte de contraintes réglementaires croissantes sur les émissions de CO₂, Stellantis fait un choix tranché. Le groupe a officialisé l’arrêt pur et simple de son programme de développement de la technologie de pile à combustible à hydrogène. Une décision qui sonne comme une fin de partie pour une alternative déjà moribonde dans le domaine des véhicules utilitaires légers.
Le projet prévoyait le lancement en 2024 de versions à hydrogène des modèles Pro One, produites à Hordain (France) pour les véhicules moyens et à Gliwice (Pologne) pour les grands fourgons. Mais face à une infrastructure de ravitaillement quasi inexistante, à des coûts d’ingénierie massifs et à l’absence d’incitatifs suffisamment puissants pour les acheteurs professionnels, le constructeur jette l’éponge.

« Le marché de l’hydrogène demeure un segment de niche, sans perspectives de rentabilité économique à moyen terme. Nous devons faire des choix clairs et responsables », déclare Jean-Philippe Imparato, Chief Operating Officer de Stellantis pour l’Europe élargie.
Synthèse d'une décision stratégique (2025)
La technologie abandonnée
- Type : Pile à combustible à hydrogène
- Application : Utilitaires légers « Pro One »
- Production prévue :
- Hordain (France) – modèles moyens
- Gliwice (Pologne) – grands fourgons
Pourquoi cet abandon ?
- Manque d’infrastructures de recharge
- Coûts de développement trop élevés
- Faibles incitants pour les acheteurs
- Aucune rentabilité anticipée avant 2030
Conséquences immédiates
- Fin du programme de lancement
- R&D réorientée vers d’autres projets
- Aucun licenciement dans les usines
- Avenir incertain pour la coentreprise Symbio
En marge de cette annonce, Stellantis confirme que les effectifs de ses sites industriels ne seront pas impactés par ce virage stratégique. Les équipes de recherche affectées à l’hydrogène seront redéployées vers d’autres projets.

L’arrêt brutal du programme fragilise aussi l’avenir de Symbio, coentreprise spécialisée dans la mobilité hydrogène fondée avec Michelin et Forvia. Des discussions sont actuellement en cours avec les partenaires pour évaluer les conséquences de cette décision et préserver, dans la mesure du possible, les intérêts communs.
Un choix qui, derrière sa rationalité économique, acté par d'autres acteurs comme Renault ou l’opérateur Hype à Paris, illustre la désillusion grandissante autour d’un hydrogène routier qui, faute de relais politiques et logistiques solides, reste encore confiné à la marge. Au bénéfice du tout-électrique.