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Edito / Les déchirements de Carlos

Rédigé par Xavier Daffe le 11-10-2017

«Qui sait si, dans 10 ans, l’électrique ne sera pas sur le banc des accusés, comme le thermique aujourd’hui?»

Carlos Tavarès, le patron de PSA et donc depuis peu aussi d’Opel, est un homme déchiré. Déchiré entre le constat qu’il fait d’une migration à marche forcée du secteur automobile vers l’électrification et ses convictions personnelles qui lui font dire que ce n’est peut être pas la solution, la panacée si on la place dans un contexte global. Mais, presque malgré lui, il doit faire évoluer son groupe vers cette solution, ne serait-ce que sous la pression de pouvoirs publics et de décisions politiques qui, sinon, lui interdiraient l’accès à certains marchés cruciaux. C’est ainsi que ses marques sont en grande difficulté dans un pays comme la Chine, où ses ventes s’effondrent alors que Pékin vient d’instaurer un quota de 10% de véhicules électriques et/ou hybrides dans la gamme et ce, dès 2019. Or, le Français n’est pas prêt. Et il doit donc compter sur son partenaire local Dongfeng pour accélérer le processus s’il ne veut pas perdre pied dangereusement sur un eldorado de plus en plus exigeant face à des contraintes environnementales sans cesse plus aigues. Au point d’envisager d’interdire carrément le thermique à moyen terme, ce qui donnerait au passage un avantage stratégique considérable aux marques locales, généralement bien plus avancées dans l’électrification que les européennes. Avec à la clé, un basculement du centre de gravité de l’Occident vers l’Orient et un nouveau rapport de force mondial. C’est donc un peu contraint et forcé que Carlos Tavarès a annoncé récemment que ses gammes seraient électrifiées à 80% pour 2022 et qu’elles développeront une nouvelle plate-forme commune modulaire «multi-motorisations». Alors, oui, PSA migre sur la pointe des pieds vers l’électrique, bien qu’à titre personnel, son ingénieur de patron ne semble y croire qu’à moitié. Pour lui, la voiture électrique en tant que telle, prise isolément, ne pose pas vraiment de soucis. En revanche, quand on analyse le problème dans sa globalité, il reste pas mal d’interrogations liées à la production des batteries, à leur recyclage, à la source de production de l’électricité, sans parler des problèmes industriels qui rognent les marges des constructeurs, lesquelles devront donc économiser ailleurs, ou encore des subventions publiques qui ne dureront pas et qui, lorsqu’elles s’arrêteront, feront porter leurs charges directement sur les constructeurs et donc in fine sur le consommateur. À Francfort, Carlos Tavarès craignait donc à terme un effet boomerang: qui sait – disait-il en substance- si dans 10 ans, l’électricité ne sera pas sur le banc des accusés, au même titre que le thermique aujourd’hui?

Rédacteur en Chef Le Moniteur Automobile

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