Premier essai / Tesla Model Y 2025 - Cybertrucké

Tu vas essayer une Tesla ? La phrase est souvent revenue les jours précédant cet essai. Oui, il fallait de toute façon que quelqu’un s’y colle, la nouveauté est importante dans le milieu automobile. Plus aucun Belge ne devait rouler en Renault à la fermeture de l’usine de Vilvoorde. Les marques allemandes ont rapidement touché le cœur des automobilistes du monde entier après la Seconde guerre. Et en principe, par opposition à la Chine, nous devrions commencer par nous promener nus (ou en haute couture) vu qu’ils confectionnent tous nos vêtements… Bref, débat politique de côté, concentrons-nous – professionnellement - sur la réalité : Le phénomène Model Y. On ne devient pas le SUV électrique le plus vendu au monde par hasard. Un prix, une autonomie, de la place, un style. La réussite est légitime. Le Model Y était jusqu’il y a peu la vache à lait de Tesla. Une usine a été construite en Allemagne pour asseoir son succès. Et si la marque voit ses ventes s’effondrer ces derniers mois, c’est peut-être aussi que nombre de candidats acheteurs attendaient le passage de flambeau entre l’ancien et le nouveau Model Y. L’avenir nous le dira. Nous vous proposons néanmoins un premier essai dans la plus grande neutralité.

Design, carrosserie et dimensions Tesla Model Y (2025)

Nouveau modèle, oui et non. Globalement, il s’agit de la même voiture reprenant la même base et la même architecture. Or le nouveau cyber-style lui file un sacré coup de frais et lui confère un pouvoir de séduction que le précédent avait perdu, devenu trop banal avec tant de présence sur nos routes. Les boucliers avant et les ailes adoptent de nouveaux phares, organisés en bandeaux traversant toute la largeur. C’est assez chic et cela réfère évidemment au Cybertruck. Le travail sur la poupe est selon nous encore plus réussi. Un bandeau rouge, par effet d’éclairage indirect, illumine le logo Tesla posé sur la malle. La plaque d’immatriculation migre plus bas, libérant une zone plane et sans logo, très élégante. Sans discussion, le nouveau Model Y est nettement plus sexy que la génération sortante. Dommage que le choix des teintes extérieures reste limité à cinq auxquelles n’émarge plus le classieux rouge bordeaux apparemment...

On relève également de nouvelles jantes de 19 et 20’’, selon la version. Le bouclier avant intègre aussi une nouvelle caméra, liée aux assistances à la conduite. Les nouveaux éléments de carrosserie l’étirent de 4 cm, atteignant 4,79 m, mais reste (heureusement) à 1,92 m de largeur et 1,62 m de hauteur. L’engin reste donc assez imposant et pas toujours facile à manœuvrer ou garer en ville, la faute à un piètre rayon de braquage. Mais la douceur des commandes et les caméras périphériques, au rendu limpide, facilitent les opérations.

Habitacle et coffre Tesla Model Y (2025)

L’habitacle reprend les évolutions inaugurées par la Model 3, c’est-à-dire de nouveaux matériaux au rendu plus soigné et à la qualité d’assemblage plus rigoureuse. Parmi les nouveautés, soulignons la console centrale retravaillée. Pour le reste, on reste très bien assis dans des sièges chauffants, ventilés et réglables électriquement. Remarque très importante, le Model Y a droit à un levier de clignotants classique, contrairement à la Model 3, ce qui sera perçu comme un vrai progrès par une majorité d’utilisateurs.  Pour le reste, on fait face à un tableau de bord très épuré, trop peut-être, et sans doute encore en manque de personnalisation, de couleurs. Notre exemplaire d’essai nous plongeait dans 50 nuances de gris déprime...

Heureusement l’écran central de 15,4’’ égaye la planche de bord. Il tourne sous processeur AMD Ryzen, l’un des plus puissants du marché. Ce que l’on constate à sa réactivité éclair et à la qualité irréprochable des images et animations. Tout y est intégré, même vos applications préférées, pas besoin de dupliquer votre smartphone… ce qui ne manquera pas d’agacer certains.

La banquette reste assez ferme, mais très généreuse. On y profite surtout de l’agréable ouverture vers le ciel, grâce au toit panoramique XXL de série. Le plancher plat permet de bien se détendre. Depuis la banquette on profite de la présence d’un écran de 8’’, en bout de console centrale, qui agit sur la température ambiante, les divertissements numériques, ou la position du siège passager. Cette dernière fonction est utile dans le cadre d’une utilisation professionnelle (taxi, VTC). Dans le même esprit, des ports USB-C haute puissance (65 W) rechargent rapidement un smartphone.

L’un des atouts du Model Y reste son coffre : 854 dm³ en configuration 5 places et jusqu’à 2138 dm³ avec les sièges rabattus. Les propriétaires vous le confirmeront, c’est dingue ce qu’on peut caser dedans ! Les dossiers se rabattent et se replacent désormais électriquement, un plus ergonomique. Et il reste toujours le frunk (à l’avant) à exploiter, pour les câbles et/ou les victuailles odorantes. Voyager ? Aucun souci.

Spécifications et performances Tesla Model Y (2025)

Trois versions composent la gamme : Propulsion, Propulsion Grande Autonomie et le haut de gamme Grande Autonomie à transmission Intégrale, celui que nous avons pu brièvement essayer entre Anvers et Bruxelles.  L’engin dispose de deux moteurs électriques : un synchrone à réluctance variable à l’arrière et un asynchrone à induction à l’avant qui, de concert, développent 350 ch, voire 400 ch avec l’option Boost.

Le brave Model Y Dual Motor se mue en bolide performant, rivalisant avec des coupés bien plus prestigieux. Officiellement, il bondit de 0 à 100 km/h en 4,3 s. En revanche, il est moins rapide, limité à 201 km/h… ce que seuls les Allemands vivront comme une régression.

Batterie, autonomie et charge Tesla Model Y (2025)

Figurant parmi les stars de l’autonomie, le Model Y annonce 14,8 kWh/100 km de moyenne WLTP et la réalité est à peine plus gourmande (entre 15 et 16 kWh), de quoi tabler sur 400 km réels sur autoroute. Si on évolue en milieu urbain ou dans la périphérie des villes, on passe à 500 km. Pour un SUV familial de 350 ch, c’est très intéressant.

Et au moment de recharger, si vous avez la chance de vivre ou passer régulièrement près d’une station de superchargers de la marque, vous perdrez peu de temps dans cette corvée. Supportant 250 kW en courant continu, un cycle de recharge type 10 à 80 % sera plié en 30 minutes. Vraiment. Ce n’est pas un record, mais les rouleurs intensifs apprécient. On rappelle que la plateforme conserve une architecture 400V. En courant alternatif, c’est beaucoup plus commun, le chargeur interne supportant du 11 kW.

Conduite et confort Tesla Model Y (2025)

Sur la route, l’agrément déjà élevé du précédent Model Y progresse encore. La puissance du moteur, la fluidité des commandes et une suspension plutôt ferme, mais qui encaisse aussi bien les 350 ch que les déformations de la route. C’est tendu, certes, mais nettement mieux recalibré avec ce millésime 2025. Pour s’arrêter, on compte sur le freinage régénératif ou les étriers et disques très efficaces, en tout cas bien adaptés aux deux tonnes de la voiture.

Sur grand axe, le SUV file délicatement dans un bon niveau d’insonorisation. Les vitres latérales sont désormais feuilletées à l’avant et à l’arrière. De toute façon, l’ambiance ne reste jamais longtemps silencieuse car on se régale de l’excellente installation audio à 15 haut-parleurs, dont une barre son juste sous votre nez.

Prix Tesla Model Y (2025)

Les tarifs du Model Y 2025 n’évoluent pas beaucoup (si l’on excepte la baisse de prix de la version de base liée à la prime flamande sur le Model Y « phase 1 »), malgré un équipement plus riche. Autant dire que le SUV américain peut une nouvelle fois faire des ravages. La version Propulsion démarre à 45.990 €, la Propulsion Grande Autonomie à 50.990 €, et la Grande Autonomie Transmission Intégrale à 53.990 €. Une somme dans l’absolu (lisez : encore cher pour les particuliers), mais un rapport prix/prestation quasiment imbattable. Après, il y a tellement de Model Y en circulation, que les concurrents ont pour eux leur fraîcheur et leur vent de nouveauté.

Verdict Tesla Model Y (2025)

Le Tesla Model Y bonifié reste une référence des SUV électriques. Habitacle vaste, technologie poussée, mais hyper-accessible, performances canons, conduite gratifiante et style plus sexy. Lui résister devient principalement une prise de position politique. Respect aux convictions de chacun et tant mieux pour la concurrence.