- Avis Rédaction 15.30 /20
On les entend de loin, ceux-là qui hurlent à l’hérésie, à la perfidie, à la trahison face à cette Porsche 911 qui s’électrifie et cède à l’hybridation. Mais peut-être oublient-ils qu’au même titre que le refroidissement par air sacrifié sur l’autel de la dépollution, le recours aux ions est ratifié au nom de l’inexorable électrification. D’aucuns évoqueront l’inévitable évolution, d’autres y verront un héritage de la compétition; puisqu’à l’aune de ses derniers sacres sous le drapeau à damier s’érige une nouvelle ère où Porsche s’aide de batteries pour le croiser en premier. Non, la 911 ne cède pas aux sirènes de l’hybride rechargeable, mais elle s’offre un coup de taser pour rester branchée. Une fois encore, le cheval cabré germanique interprète à sa manière une partition que ses concurrents ont jouée avec une tonalité plus ordinaire. Là où Ferrari, Lamborghini, McLaren ou Mercedes se la jouent «plug in» pour répondre à des normes toujours plus drastiques et que Maserati cède carrément au tout électrique, Porsche préfère poser sur la table une approche plus noble dans la forme, mais peut-être moins pragmatique. Mais à trop nager à contre-courant, le constructeur allemand ne risque-t-il pas de court-circuiter son mythe vivant?
LE CONCEPT
Rien de neuf sous le soleil, une 911 même hybride reste une 911. On retrouve donc un coupé – ou une Targa dans notre cas – 2+2 dont le moteur est placé «en sac à dos» au niveau du porte-à-faux arrière. Une architecture contre nature que Porsche n’a de cesse de peaufiner depuis plus de soixante ans et qui permet à l’icône de s’ériger en référence de la voiture de sport moderne. Un statut qui s’accompagne d’un devoir d’excellence, savant mélange d’aptitudes routières au-dessus du lot, de performances de haut vol et d’accessibilité en usage quotidien. Une 911, surtout estampillée GTS, doit offrir le meilleur des trois mondes: le sport, le confort et l’exclusivité. Car ces trois lettres définissent le chaînon manquant entre la gamme «normale» des 911 Carrera et les très athlétiques GT3 et GT2 de tout bord. Un trait d’union que la GTS dessine au travers principalement d’un châssis optimisé, associé à une puissance majorée. La recette est connue, maîtrisée et s’enrichit donc ici d’une hybridation inédite. Surtout, cette variante GTS est proposée à toutes les sauces puisque vous avez le choix entre le coupé, le cabriolet et cette Targa qui nous occupe. Un concept qui tente d’offrir le meilleur des deux autres mondes et permet aux occupants de profiter des joies du grand air à l’abri de turbulences excessives sans pour autant sacrifier le plaisir d’accueillir des passagers arrière, autrement condamnés par le filet anti-remous. Seul petit bémol; l’opération d’ouverture-fermeture du toit, très complexe, impose d’être à l’arrêt. Comptez alors environ 19 secondes.
- Performances et polyvalence accessibles
- Targa au charme indémodable
- Hybridation totalement transparente…
- … mais écologiquement insignifiante
- Valeur ajoutée très relative
- Tarifs prohibitifs
Dans cet article : Porsche, Porsche 911
