Essai comparatif / Ford Focus RS, Renault Mégane RS Cup, Volkswagen Scirocco R, Seat Leon Cupra R, Mazda 3 MPS : Le gang des tractions

La joute aura été disputée; elle voit finalement la consécration de la Focus RS. Une victoire que la Ford doit essentiellement à son inénarrable tempérament qui, à chaque moment de la conduite, vous prend véritablement aux tripes. Sur la route, la RS se bat comme aucune autre sportive: elle se jette comme une furie d’un virage à l’autre, engloutit les cordes, glisse pour le fun et mord le bitume avec une telle hargne qu’on se demande quels sont les démons qui ont bien pu imaginer pareil engin. Flamboyante jusqu’au bout des jantes, la Focus parvient à combiner ce qui a priori ne l’était pas: une efficacité sans pareille et un langage accrobatique aussi scotchant qu’une compétition de snowbord aux x games. Amateurs, pressezvous: il ne reste que quelques exemplaires, dont les 500 unités de la série limitée RS500 (350 ch, 460 Nm) qui marquent la fin de la production de la RS ! Mais si la débordante vitalité de la Focus RS lui assure l’avantage, il ne faut pas passer au bleu l’excellence de la dernière Mégane RS. Si celle-ci se fait plus discrète dans son expression et pratique de ce fait un langage moins fleuri, elle étale presque autant de compétences que sa rivale peinte en vert. Surtout dans cette version Cup, dont les réglages plus radicaux gomment largement le déficit de puissance et la consacrent comme la moyenne sportive la plus apte à descendre sur un circuit. Les amateurs de track days ne devraient d’ailleurs pas hésiter une seule seconde avec la Focus, tant la française se montre supérieure sur ce terrain. Davantage orientées vers le grand tourisme que vers la sportivité pure, la Scirocco, la León et la Mazda 3 ne jouent manifestement pas dans la même catégorie. Si la Volkswagen fait certes valoir des performances qui égalent presque celles de la Focus, elle perd toute crédibilité en raison d’un châssis insuffisamment rigoureux et de bretelles électroniques qui freinent le plaisir de conduite plutôt qu’elles ne le transcendent. Pour un peu, on serait tenté de donner l’avantage à la León qui, bien que moins performante et efficace sur les bons revêtements, séduit par un prix contenu et les qualités reconnues (habitabilité, facilité d’utilisation) de toute bonne moyenne qui se respecte. Celle qui nous a finalement le plus déçus, c’est la Mazda 3, dont le caractère édulcoré a totalement dissous le côté brutal et enjoué de celle qui l’a précédée. Trop lisse, la 3 MPS est devenue bien fade à conduire, même si certains lui reconnaîtront un rapport prix/équipementperformances très intéressant. Mais pour qui recherche une vraie sportive, il faut avouer que c’est bien peu de chose...