Essai comparatif / Audi R8 R-Tronic, BMW M3 Coupé DKG et Porsche 911 Carrera S PDK : Sports d'hiver

La nouvelle 911 est une pièce d’orfèvrerie comme il s’en fait peu. Sans avoir l’air d’y toucher, Porsche a tout changé et il lui a offert le meilleur : une construction digne de l’aéronautique, un comportement qui n’a désormais plus rien de périlleux, une boîte PDK enfin à la hauteur, un moteur (et un échappement) qui réveillerait les morts et même un contrôle actif du roulis avec lequel – parmi d’autres choses, bien sûr – elle gagne jusqu’à 14 s sur la Streif réservée à l’automobile, comprenez la piégeuse Nordschleife. Tout ça valait bien une victoire, mais à égalité alors avec la fabuleuse M3 qui, bien qu’elle freine beaucoup moins longtemps ou qu’elle use plus rapidement ses gommes en utilisation sévère, est capable comme aucune autre sportive d’administrer une ration de plaisir en un temps record. Prendre son volant, c’est s’assurer des shoots à répétition – et en famille s’il vous plaît – sans jamais risquer l’overdose. Bien sûr, d’aucuns objecteront qu’on aurait pu lui opposer la Nissan GT-R (550 ch, 80.000 €), ce qui lui aurait certainement fait perdre quelques poignées de plumes en performances pures. En revanche, ce dont on est certain, c’est qu’avec son équilibre et les joies de la glisse qu’elle cultive comme un art, elle aurait malgré tout mis la nippone à rude épreuve. Il ne reste plus qu’à espérer que le passage à la suralimentation prévu pour la prochaine génération ne lui fera pas perdre son âme comme à la dernière M5. La R8 a quant à elle vieilli, même si sa ligne sculpturale n’a pas pris une ride. Certes, elle se pose toujours en sportive accomplie, mais sa boîte robotisée à simple embrayage ou son équipement sont maintenant un peu dépassés. Et ça n’a rien à voir avec les baskets d’été qu’elle chaussait à l’occasion de ce comparatif. Les capacités de la R8 sont là et bien là, mais la supercar d’Audi a simplement moins le chic pour exalter les sens. Et vu son prix, ça fait la différence.