WEC / Ferrari remporte les 24 Heures du Mans 2023

Les 24 Heures du Mans 2023 deviendront-elles la course du siècle ? Nos petits-enfants ne pourront le confirmer que dans 77 ans. Ce qui est certain, c'est que la course a répondu à toutes les attentes. Avec le retour de Cadillac, Ferrari, Peugeot et Porsche, Toyota, qui les années précédentes n'avait pratiquement pas d'opposition réelle et gagnait donc toujours, a enfin pu se mesurer à la concurrence, et avec Glickenhaus et Vanwall, la jeune catégorie des Hypercars a même compté 16 voitures.

Fête populaire

Au bout du compte, le plateau de 2023 était l'un des plus impressionnants de tous les temps, et la barre fixée par la balance de performances réglementaire, parfois critiquée, a eu pour conséquence que ce sont la stratégie, la régularité et la concentration (des pilotes) qui s'érigèrent en facteurs décisifs. Peut-être même plus que la performance pure, car dans le renouveau des courses d'endurance, ces éléments ne sont plus très éloignés les uns des autres.

Dès la fin de l'année dernière lors de la mise en vente des entrées, les 24 Heures étaient assurées de se dérouler à guichets fermés et ont attiré au Mans quelque 300.000 spectateurs, qui ont découvert - souvent pour la première fois - une gigantesque fête du sport automobile et qui ont surtout assisté à une course très mouvementée et extrêmement passionnante. Les conditions météorologiques constamment changeantes au cours des premières heures du samedi, avec parfois une piste détrempée dans certaines parties du circuit et un asphalte encore sec dans d'autres, ont rendu la course encore plus difficile et donc, si possible, encore plus passionnante.

Fautes de pilotage et accrochages

D'où également une multitude d'erreurs de pilotage et de crashes, même de la part des pilotes d'usine. En conséquence, les nombreux accidents de cette année ont semblé causer plus de pertes de temps et d'abandons occasionnels que les problèmes mécaniques si souvent redoutés au Mans par le passé. Dans la catégorie Hypercar, chaque équipe de pointe a connu son lot de malheurs et de moments de gloire, même Cadillac et Peugeot, qui n'avait que peu de chances en raison de ses faibles résultats en qualifications avant la course, ont réussi à prendre la tête de temps en temps.

Toyota n'a donc pu poursuivre sa série de victoires de ces dernières années en toute décontraction, d'autant plus que l'équipe a perdu la voiture n° 7 de Kamui Kobayashi le samedi soir dans l'un des nombreux accidents survenus sur le circuit. La Toyota restante, deux Cadillac et l'une des deux Ferrari, la marque qui se battait pour la victoire pour la première fois depuis 50 ans, ont eu plus d'une demi-course pour se battre entre elles. Les Porsches du (rapide) Belge Laurens Vanthoor, entre autres, étaient déjà trop loin pour célébrer le 75e anniversaire de la marque en 2023, il faudra donc attendre encore un an avant de pouvoir remporter une 20e victoire.

Ferrari envers et contre tous

Dans les dernières heures avant l'arrivée, la lutte pour la victoire finale semblait se jouer principalement entre la Ferrari 499P numéro 51 d'Alessandro Pier Guidi-James Calado-Antonio Giovinazzi et la Toyota GR010 numéro 8 de Sébastien Buemi-Brendon Hartley-Ryo Hirakawa, jusqu'à ce que cette voiture perde "suffisamment" de temps après une glissade, un crash mineur et d'inévitables réparations pour donner à la voiture italienne une avance encore plus difficile à rattraper.

Il ne restait plus aux pilotes Ferrari qu'à ne plus commettre d'erreurs et surtout à ne pas penser à un problème mécanique. A 16h, la voiture rouge offrait une nouvelle victoire à la légendaire équipe italienne pour la première fois depuis 1965. Et donc une défaite pour Toyota, qui reste pour l'instant sur cinq victoires. La 8 a tout de même réussi à conserver sa deuxième place, Cadillac a surpris positivement avec sa V-Series.R, également active en WEC depuis le début de l'année, avec les troisième et quatrième places d'Earl Bamber-Alex Lynn-Richard Westbrook et Sébastien Bourdais-Renger van der Zande-Scott Dixon respectivement.

Iron Dames

Ferrari s'est également emparé de la cinquième place avec la 499P d'Antonio Fuoco-Miguel Molina-Nicklas Nielsen, les sixième et septième places revenant à l'équipe américaine Glickenhaus qui concourait avec beaucoup moins de moyens et qui était donc très méritante. Pour Peugeot, la 9X8 de Paul di Resta-Mikkel Jensen-Jean-Eric Vergne est finalement restée à la 8e place. C'est donc surtout Porsche, qui n'a placé que la 963 de Dane Cameron-Michael Christensen-Frédéric Makowiecki dans le top 10, qui est devenue la grande perdante de cette édition historique du Mans.

La situation était tout aussi passionnante dans la catégorie LM P2, où l'Oreca 07-Gibson de Jakub Smiechowski-Albert Costa-Fabrio Scherer célèbre une première victoire polonaise au Mans. La voiture n'a devancé que de justesse la voiture identique de l'équipe belge Team WRT. Dans la finale des 24 heures pour la catégorie GTE Am, qui sera remplacée par le GT3 l'année prochaine, la Chevrolet Corvette, épinglée comme favorite, monte sur la plus haute marche du podium. La C8.R de Nicky Catsburg-Ben Keating-Nilolas Varrone a devancé, entre autres, la Porsche 911 RSR des Iron Dames-Porsche 911 RSR de la Belge Sarah Bovy (photo), qui s'est battue pendant un moment pour la victoire de la catégorie, et qui a finalement terminé quatrième.

On notera enfin qu'en LMP2 Pro-Am, l'Oreca 07-Gibson de l'équipe belge DKR confiée au trio de pilotes belges Maxime Martin-Ugo De Wilde-Tom Van Rompuy termine troisième malgré des soucis en début d'épreuve.