Sport auto / 3 questions à… Thierry Neuville : «On est mieux préparés!»

Thierry, tu peux gagner ce Monte Carlo et qui vois-tu comme principaux adversaires ?

Je pense qu’on est plusieurs à pouvoir le gagner et j’en fais partie, mais à la fin il n’y en aura qu’un. J’espère être celui-là, oui. Le fait d’avoir les 3 pilotes de pointe dans 3 teams différents, ça ouvre la donne. Les points vont en tout cas être beaucoup plus distribués. Et puis on part aussi avec une bonne fin de saison 2022 où on a gagné 4 des 6 dernières manches. La patte de Christian Loriaux (l’ingénieur belge en charge du développement de la i20 N Rally1, ndlr) commence à se faire sentir et on arrive avec une nouvelle voiture et pas mal d’évolutions aéro importantes. Je suis donc confiant. Mais je me méfierai de Ott Tänak, de Sébastien Ogier et d’Elfyn Evans. Ott est parfaitement capable de gagner avec la Ford. La Puma est performante, on l’a vu l’an dernier avec la victoire de Seb (Loeb, ndlr).

Ott Tänak parti chez Ford, tu hérites d’un nouvel équipier chez Hyundai, Esapekka Lappi. Est-ce que ça fait de toi officiellement le pilote numéro 1 chez Hyundai ?

 Honnêtement c’est vrai que c’est moi qui ai le plus d’expérience actuellement chez Hyundai, c’est moi qui connait le mieux l’équipe et la voiture, mais Lappi sort d’une très belle saison 2022. Et on sait qu’il est très fort sur certains rallyes, comme la Finlande ou l’Estonie où je suis peut-être un peu moins performant. L’important pour moi c’est d’être sûr que tout le monde dispose du même matériel. Après, en cours de saison, s’il y en a un de nous deux mieux placé que l’autre on verra. Mais c’est trop tôt pour désigner un leader dès aujourd’hui même si de facto, j’ai un peu ce statut.

Depuis 2012, tu roules au plus haut niveau du WRC avec 5 titres de vice-champion du monde. 2023, ce sera la bonne ?

La bonne, je ne sais pas. La question, elle revient chaque année. Et la réponse est toujours la même : je donnerai le maximum. Après, je ne suis pas dans le secret des choses. Je n’ai pas de prise sur tous les éléments. En tout cas, on a cette année tous les éléments pour performer ; une nouvelle voiture entièrement développée par Christian (Loriaux, ndlr) et ses ingénieurs, un nouveau directeur sportif (le Français Cyril Abiteboul, issu d’Alpine F1, ndlr) qui va seulement apporter ses méthodes issues de la F1 et nous fera du bien à nous, les pilotes. On aura enfin un interlocuteur, quelqu’un à qui parler. Cela nous a manqué par le passé. Bref, tous les éléments se mettent en place pour réussir une bonne saison. Mais on sera 2 ou 3 à se battre pour le titre, ça c’est sûr, avec nous, mais aussi Kalle (Rovanperä), Ott ou Elfyn (Evans). On verra, mais on est mieux préparés cette fois que début 2022 !