Connectez-vous

Se connecter avec Facebook

ou

Vos identifiants sont incorrects.
Je me connecte Mot de passe oublié ?
Votre compte Facebook n'est pas lié à un compte sur notre site. Veuillez vous inscrire au préalable

Si vous venez de vous inscrire avec Facebook, merci de recharger la page dans quelques instants, le temps que votre inscription soit totalement activée.

Mot de passe oublié ?

×
Réinitialiser mon mot de passe
Nous vous enverrons un email pour la réinitialisation de votre mot de passe.
Aucun compte n'est lié à cet email.

Vous n’avez pas encore de compte ?
INSCRIVEZ-VOUS GRATUITEMENT.

Utilitaires & société / Peut-on conduire une camionnette électrique jusqu'à 4,25 tonnes avec un permis B ?

En raison de leur poids élevé, les camionnettes électriques se heurtent rapidement à certaines limites légales. La Belgique expérimente actuellement un projet pilote pour y remédier.

Les camionnettes, pierre angulaire du secteur de la logistique, se préparent elles aussi à la transition électrique. Mais si ces véhicules à zéro émission promettent déjà un avenir plus durable, leur intégration dans les opérations quotidiennes des entreprises pose encore quelques défis. En effet, les moteurs électriques et les batteries sont lourds, souvent trop lourds pour rester sous la limite des 3,5 tonnes, le plafond fixé par l'Europe pour pouvoir encore conduire avec un permis de conduire B.

De nombreuses camionnettes électriques dépassent donc rapidement cette limite, non pas tant parce qu'elles sont surchargées, mais en raison de leurs choix technologiques.  La directive européenne 2006/126/CE offre toutefois une porte de sortie : elle permet aux États membres d'adapter leur législation afin de pouvoir conduire avec un permis de conduire B des camionnettes électriques à batterie ou à hydrogène dont la masse maximale autorisée (MMA) est inférieure ou égale à 4,25 tonnes.

En Belgique, le gouvernement fédéral (précédent) a d'abord voulu évaluer l'impact de la mesure par le biais d'un projet pilote. Celui-ci a été lancé le 1er septembre 2023 et se poursuivra jusqu'à la fin du mois d'août 2026.

À certaines conditions

Les conditions d'éligibilité à ce projet pilote sont strictes : le conducteur doit être employé d'une entreprise belge active dans le secteur de la logistique ou disposer d'un parc de neuf voitures immatriculées à son nom. Chaque véhicule doit être muni d'un certificat de participation délivré par le SPF Mobilité et Transports.

Les entreprises participantes doivent fournir tous les six mois au SPF un rapport semestriel sur l'utilisation de leurs voitures, y compris le nombre de kilomètres parcourus et les zones où ces kilomètres ont été parcourus. Les incidents doivent également être signalés. 

Un obstacle supplémentaire a été franchi en mars de cette année, avec l'introduction d'une exemption temporaire sur l'utilisation du tachygraphe pour les camionnettes électriques jusqu'à 4,25 tonnes participant au projet. Il est à noter que cette exemption ne s'applique qu'aux véhicules qui restent dans un rayon de 100 kilomètres autour du lieu d'activité de l'entreprise.

Transition électrique

Ces projets pilotes sur les camionnettes électriques jusqu'à 4,25 tonnes sont importants pour la transition électrique pour plusieurs raisons. Tout d'abord, le fait de pouvoir conduire ces véhicules avec un permis de conduire B ordinaire lève un obstacle majeur pour les entreprises qui souhaitent passer à une flotte électrique.

Cependant, ce passage peut être intéressant, car les coûts d'exploitation d'une telle camionnette électrique - carburant, entretien - sont souvent inférieurs à ceux de modèles similaires à moteur à combustion.

D'autre part, elles constituent un signal important : les mesures prises témoignent de la volonté de notre gouvernement d'adapter la réglementation aux exigences techniques spécifiques des nouveaux types de motorisation, sans pénaliser leurs utilisateurs.

Quelques obstacles

En même temps, il reste encore quelques obstacles à un déploiement harmonisé des camionnettes électriques. Tout d'abord, ces véhicules ne sont pas traités de la même manière dans les trois régions de notre pays : en Flandre, les véhicules sans émissions dotés d'un MTM sont temporairement exonérés de la taxe kilométrique, ce qui n'est pas le cas à Bruxelles et en Wallonie.

Il faut également tenir compte des interdictions d'accès locales : certaines communes refusent encore l'accès à leur territoire aux véhicules de plus de 3,5 tonnes, même s'il s'agit de véhicules électriques. Les syndicats, quant à eux, s'opposent à l'exemption de l'obligation du tachygraphe, estimant qu'il n'est ainsi plus possible de contrôler les temps de conduite et de repos, ce qui soulève également des questions en matière de sécurité routière.

Limiteur de vitesse

Et puis il y a la question du limiteur de vitesse. Légalement, tous les véhicules de la catégorie N2 (c'est-à-dire ceux dont la MTM est comprise entre 3,5 et 12 tonnes) doivent être équipés d'un limiteur de vitesse intégré de 90 km/h, comme c'est le cas pour les poids lourds. Cette règle reste inchangée en Belgique, tandis que le Luxembourg, par exemple, considère déjà les véhicules utilitaires électriques jusqu'à 4,25 tonnes comme des camions légers de catégorie N1 (jusqu'à 3,5 tonnes de MTM).

Mais le plus gros problème qui retient les entreprises est peut-être le fait qu'il ne s'agit encore que d'un projet pilote en Belgique, alors que de nombreux autres pays ont déjà donné leur feu vert définitif. À l'heure où nous écrivons ces lignes, sept entreprises participent au projet pilote, ce qui représente un total de... neuf véhicules. Il n'est pas certain que ce chiffre soit représentatif. Pour en avoir le cœur net, il faudra attendre la fin de l'année 2026. Au plus tôt.

Et dans les pays voisins ?

Allemagne, France, Grand-Duché de Luxembourg, Pays-Bas, Royaume-Uni : tous nos pays voisins ont déjà légiféré sur la directive européenne 2006/126/CE, permettant de conduire des camionnettes électriques d'une masse maximale autorisée de 4,25 tonnes au lieu de 3,5 tonnes avec un permis de conduire B.

Aux Pays-Bas, cela fait suite à un projet pilote qui s'est déroulé de 2019 à 2022. Nos voisins du Nord ont recommandé une formation spécifique dans ce cas, et un registre est également tenu pour tous les accidents dans lesquels une camionnette de ce type a été impliquée.

Texte : Olivier Grygs

Actus

Dernières actualités recommandées