Il y a des voitures qui entrent dans l’histoire par de grande victoire. Et d’autres qui y entrent… par un plongeon dans la mer ! En 1977, dans L’Espion qui m’aimait (Lewis Gilbert), la Lotus Esprit S1 de 007 - interprêté par Roger Moore - quittait l’asphalte pour plonger dans la Méditerranée, avant de se transformer en sous-marin sous les yeux ébahis de Barbara Bach. Une scène culte, une ligne signée Giugiaro, et une icône née pour toujours : la Lotus Esprit venait de s’inviter dans la pop culture.

Respect
Derrière ce projet, le petit constructeur/préparateur britannique Encor revendique une philosophie de « respectful enhancement ». Traduction : on ne touche pas n’importe comment à un tel mythe national. L’équipe, passée par Lotus, Aston Martin ou Koenigsegg, a commencé par scanner une Esprit originelle, puis en a corrigé la géométrie au micron près : surfaces plus tendues, arêtes plus franches. La fibre de verre de l’époque cède la place à une coque carbone monobloc. Les proportions changent juste ce qu’il faut : une assise un poil plus large pour loger des pneus modernes et optimiser le refroidissement des freins, tout en gardant la posture indémodable du bolide des seventies. Les phares escamotables restent, mais adoptent des projecteurs LED compacts. Même les jantes réinterprètent les motifs « slot-mag » d’origine.

Esprit V8
Sous cette robe, Encor a fait un choix audacieux : sa Series 1 est basée sur une Esprit V8 (1996-2004)... que les clients intéressés doivent leur fournir en passant leur commande. Le châssis et l’identité conceptuelle sont conservés. Et c'est plus « facile » à entretenir et à immatriculer…
Le V8 3,5 l biturbo est entièrement reconstruit pour atteindre environ 400 ch et 475 Nm, pour un poids annoncé sous les 1200 kg. De quoi promettre le 0-100 km/h en 4 s et près de 280 km/h en pointe. Encor ne voulait pas filtrer électroniquement son Esprit : transmission manuelle à 5 rapports Quaife, suspension au standard Sport 350, freins AP Racing et direction hydraulique ! À bord, même approche : le cockpit garde l’ambiance « jet fighter », les rappels tartan, mais tout est refait avec un mélange d’aluminium usiné et de carbone. À l’époque, Lotus n’aurait pu atteindre ce niveau. Les indispensables de 2025 sont là (infodivertissement, climatisation, caméras), mais intégrés sans déranger.
Bref, une Lotus moderne comme on en rêve, avec la finesse et le cachet des origines. Reste le prix du fantasme : 50 exemplaires seulement, à environ 500.000 €… hors donneuse et taxes.

