Vendredi dernier, un groupe - constitué de dirigeants d’entreprise liées au transport et de plusieurs experts en politique publique - a présenté la Commission sur l’avenir de la mobilité. Cette dernière aura pour objectif de constituer et proposer un cadre réglementaire articulé sur les nouvelles technologies liées au transport de marchandises et de personnes. Outre le transport partagé et la connectivité, la conduite autonome et les véhicules électriques seront au centre des préoccupations de cette commission pour un secteur qui aborde une transition mondiale nécessitant une nouvelle vision commune.
L’union fait la force
Pour Alisyn Malek, directrice exécutive de la Commission, l’objectif est double : considérer les problématiques liées au transport et en améliorer la sécurité.
« Rassemblons tout le monde pour discuter de la manière dont nous voulons que la circulation des personnes et des biens fonctionne réellement » (A. Malek)
La sécurité constitue un enjeu majeur. Selon l’Organisation mondiale de la santé, chaque année, les accidents de la route provoquent 1,35 million de décès et 20 à 50 millions de blessés. Certes la formation et le civisme des conducteurs constitue une des causes de ces comptes alarmants, mais ces derniers résultent aussi de carences sur les plans législatif et de l’infrastructure. Avec l’essor de nouveaux modes de transport et/ou livraison – véhicules autonomes et connectés, drones, taxis aériens, Hyperloop, etc. – une révision en profondeur du cadre légal, de la formation et des infrastructures est essentielle et ne sera réellement efficace que si elle est uniforme au niveau mondial.
Conscients de ces enjeux, les grands acteurs concernés, qu’ils soient industriels ou politiques, ont donc décidé de s’unir. La présidence de la Commission sur l’avenir de la mobilité sera partagée entre Jared Cohon, président émérite de l'université Carnegie Mellon, Jim Hackett, ancien PDG de Ford Motor et Thierry Mallet, PDG du groupe Transdev. Ils seront épaulés par Richard Kramer, PDG de Goodyear Tire & Rubber, Fred Smith, PDG de FedEx et Steven Mollenkopf, PDG de Qualcomm, ainsi que José Muñoz, directeur de l'exploitation de Hyundai Motor. D’autres membres devant compléter la Commission d’ici à son lancement effectif en février 2021.
« Le progrès ne peut se poursuivre que si nous modernisons le mode de fonctionnement des politiques et des réglementations » (J. Hackett)
Uniformiser
Pour parvenir à une mobilité de demain sûre, efficace et durable, il est donc primordial de définir un cadre commun applicable à grande échelle, tant sur les thématiques sécuritaire et structurelle qu’industrielle et environnementale. Pour cette dernière, la multiplication des réglementations qui imposent des normes d’économie de carburant et de sécurité des véhicules ne reflète pas la transformation qui se produit dans les groupes motopropulseurs, l'autonomie et les modèles de mobilité. L’une des recommandations de la Commission pour 2022 est d’établir un cadre réglementaire pour les marchés américain, européen et asiatique après 2025 qui reflète et facilite la transformation technologique en cours concernant les émissions et la sécurité.
Hébergée au sein de SAFE, une ONG qui se consacre aux questions de sécurité énergétique, la Commission devra voir grand, comme le confie Robbie Diamond, PDG de SAFE : « Si vous deviez réécrire les règlements et les politiques à partir de zéro en sachant ce que nous savons de la technologie aujourd'hui ... que feriez-vous différemment ? Nous voulons voir grand. »
Source : Reuters
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