Marché / Les Européens préfèrent l’essence, mais l’électrique progresse

Les données statistiques de l’ACEA, l’association européenne des constructeurs automobiles, donnent des informations intéressantes sur l’état du marché des véhicules neufs et sur les préférences pour le carburant des automobilistes européens. La voiture électrique (BEV) neuve atteint une part de marché (pdm) « historique » de 12,1 % au sein de l’Union européenne en 2022, avec une progression de 3 % par rapport à 2021. Si on ajoute l’Islande, la Norvège, le Royaume-Uni et la Suisse, la part de marché passe à 15,09 % en 2022 contre 11,03 % en 2021. Les hybrides rechargeables peinent à s’imposer avec 9,4 % de pdm en 2022, contre 9,1 % en 2021 au sein de l’U.E. Avec les quatre pays en plus, la part de marché est de 9,75 % en 2022, contre 9,62 % en 2021.

Scandinavie électrique

La voiture électrique séduit surtout, sans surprise, les Norvégiens. Elle atteint là-bas les 79,33 % des immatriculations neuves. Les PHEV ont réussi à convaincre 9,25 % des Norvégiens. Son voisin, la Finlande, est en phase d’électrification. Les hybrides autorechargeables sont en tête des ventes avec 31,47 % de pdm. Les hybrides rechargeables sont en 2^e position, avec 19,79 % des ventes, mais leur part s’est fortement érodée en 2022 (baisse des ventes de -19,7 %). Une chute au profit des 100 % électriques qui ont gagné +43,01 % de ventes pour atteindre 17,79 % de pdm. La Suède est également très électrique avec une part de marché des BEV de 32,99 %, soit une voiture sur 3 vendues neuves en 2022. On retrouve ensuite les PHEV (23,12 %) et les voitures à essence non hybrides (21,87 %).

L’essence en leader

La voiture essence perd du terrain, mais reste, avec une part de marché sur l’UE de 36,4 % en 2022 et de 35,25 % avec les 4 autres pays (contre respectivement 39,9 %  et 38,96 % en 2021), la favorite des Européens, sauf dans le Grand Nord. Exception également en Italie où l’hybride HEV a dominé le marché en 2022, avec 34,17 % de pdm. Une situation liée au best-seller de Lancia et Fiat sur le territoire italien, l’Ypsilon et la Panda, des citadines avec des variantes référencées comme étant hybrides. La Belgique est l’un des pays les plus fidèles au pétrole avec 48,88 % de pdm pour l’essence.

Percée électrique au Nord-Ouest

Cependant, la voiture électrique perce aussi chez nous et chez nos voisins. En Belgique, la BEV atteint 10,28 % des immatriculations de voitures neuves. La PHEV se porte bien aussi, avec 16,18 % de pdm. Preuve que la fiscalité a une forte influence, car la très grande majorité de ces véhicules sont choisis par les entreprises et les indépendants. En France, en Allemagne, au Grand-Duché de Luxembourg et au Royaume-Uni, la part de l’électrique varie entre 13,28 % (France) et 17,78 % (Allemagne). Les Pays-Bas ont même une proportion de BEV neuves de 23,51 %.

Flop électrique dans le sud et l’est

Par contre, si on regarde les chiffres pour les pays du sud et de l’est de l’Europe, les ventes des voitures électriques sont anecdotiques : moins de 10 % et même moins de 5 % comme en Grèce (2,69 %), en Pologne (2,70 %), en Italie (3,73 %) ou en Espagne (3,76 %). Dans ces pays-là, on roule à l’essence ou à l’hybride autorechargeable. Le Diesel est évidemment en perte de vitesse partout avec une pdm moyenne de 16,4 % au sein de l’UE (14,46 % avec les 4 autres pays) en 2021 contre 19,6 % encore (17,66 % en comptabilisant les 31 pays) en 2021. La Belgique est l’un des derniers pays où le gazole arrive encore à séduire près de 1 conducteur sur 6. Le champion dans la catégorie du Diesel en 2022, c’est le Luxembourg avec une pdm de 21,94 %. L’Italie est juste sous les 20 % (19,59 %).

Les autres alternatives

Le CNG a beaucoup perdu avec la hausse du prix du gaz naturel, dans un marché déjà très morcelé et auxiliaire. La part de marché au sein de l’U.E. est passée de 0,4 % à 0,2 %. Il y a des pays où aucune voiture au CNG n’a été immatriculée en 2022, comme la Pologne, la Roumanie, le Royaume-Uni ou la Norvège. La faute aussi à une infrastructure (quasi) inexistante. Le LPG a le même problème de disponibilité du carburant, mais là où il est accessible, avec des constructeurs proposant des modèles en concession, il fonctionne relativement bien avec, par exemple, 8,96 % de pdm en Italie et 3,83 % en France. Quant à l’hydrogène… Il faudrait un vrai réseau de stations-service et la fin des atermoiements pour que cela puisse fonctionner.