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Edito / Édito - Et à la fin, c’est toujours l’Allemagne qui… Qui quoi?

Rédigé par Xavier Daffe le 05-04-2023

L'Allemagne a réussi, l'Union européenne s'est amendée concernant l'utilisation de carburant synthétique pour les moteurs à combustion à partir de 2035. Mais cette victoire en est-elle vraiment une pour les clients aux budgets les plus modestes ?

Ainsi donc une coalition de plusieurs pays européens, emmenée par l’Allemagne et l’Italie, pays de Porsche et de Ferrari – ce n’est pas innocent – a réussi à faire plier l’Union européenne et à intégrer une exemption pour les moteurs alimentés en carburant synthétique (les e-fuels) dans l’interdiction de toute vente de moteurs thermiques au-delà de 2035. Ce qui sous-entendait que tout le monde roulerait à l’électrique. Ce qui ne sera donc pas le cas. Évidemment, les réactions sur les réseaux sociaux n’ont pas manqué. Tout le monde croyait en effet qu’on se dirigeait vers un avenir 100% électrique. Or, on sait quelle crispation cette perspective provoquait chez certains, pour de bonnes et souvent de mauvaises raisons. Les mêmes y ont vu une forme de libération. Plus qu’une hypothétique libération, cette exception provoque en fait de la confusion. Car rappelons simplement que le carburant synthétique dont il est question est issu d’une synthèse entre du CO2 capté dans l’atmosphère et de l’hydrogène produit à partir d’une source renouvelable, neutre en CO2. Un procédé complexe et à ce jour hors de prix pour alimenter nos Polo ou nos Fiat 500: aujourd’hui, on estime en effet le prix du litre à 60 €! Une voiture utilisant ce carburant «de riche», contrairement à une voiture électrique, émet du CO2 et d’autres polluants lorsqu’elle roule puisqu’il y a combustion dans son moteur. Mais ses défenseurs avancent l’argument que ces émissions sont compensées par le CO2 soustrait à l’atmosphère lors de la fabrication du carburant lui-même. Une sorte d’équilibre à distance en somme. «Je pollue ici, mais mon carburant pollue moins là-bas, donc c’est bon.»

 

Le client Ferrari pourra peut-être payer son carburant 10 euros/litre, mais on n’a pas entendu le CEO de Dacia à ce sujet.

 

Mais il faut compter aussi le bilan de l’acheminement de cette «essence magique» depuis son lieu de production, souvent à l’autre bout du monde (Chili, Chine…), celui de son stockage, de sa distribution vers des pompes dédiées et le fait aussi que ces moteurs devront être adaptés. Quand on sait que de nombreux constructeurs abandonnent déjà les petits modèles thermiques car leur mise en conformité avec les normes Euro les rend non rentables, on les voit mal faire ces investissements d’adaptation pour un e-fuel dont le prix au litre est pour l’heure dissuasif.

D’autant que des investissements colossaux ont déjà été engagés pour la transition vers l’électrique. Et on ne les imagine pas y renoncer. Raison pour laquelle il n’y a à ce jour que… Porsche et Ferrari qui se réjouissent de la tournure des événements. «La bonne nouvelle pour nous, c’est que, en plus de nos futurs modèles électriques, nous continuerons à être en mesure de poursuivre le développement de nos moteurs à combustion interne pour proposer un mix entre électrique, hybride et thermique à nos clients, y compris au-delà de 2035», a ainsi déclaré Benedetto Vigna, le CEO de Ferrari. Le client Ferrari pourra en effet peut-être payer à l’avenir son carburant 10 euros/litre. Mais on n’a pas entendu le CEO de Dacia à ce sujet. Et si la seule vraie bonne nouvelle là-dedans, c’était que cette exception laisse les départements Recherche & Développement continuer à… rechercher et développer des solutions alternatives, sans être enfermés dans une pensée monothéiste ou dogmatique. L’innovation sera la clé? Laissons les innover, donc.

Rédacteur en Chef Le Moniteur Automobile

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