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Décryptage / Thunder Power Belgium : La citadine Chloé, une vraie reconversion pour Gosselies ?

Rédigé par David Leclercq le 23-10-2018

La Région Wallonne a signé l’accord de partenariat avec Thunder Power, un nouveau constructeur chinois de voitures électriques. Le site de Gosselies devrait être réhabilité pour l’assemblage d’une petite citadine déjà disponible fin 2020.

Ça y est, c’est signé ! La Région Wallonne a passé un accord avec le chinois Thunder Power, nouvelle marque de voitures électriques qui compte investir l’ancien site de Caterpillar à Gosselies. Initialement, Thunder Power ambitionnait d’y construire sa Sedan, une berline grand luxe rivale de la Tesla Model S. Sauf qu’en juillet, les plans du constructeur ont changé et celui-ci a préféré amener sa petite citadine, la Chloé, dont le développement était plus avancé car il considère que le facteur temps est décisif sur un marché de l’électrique qui est en plein développement. Cette micro citadine sera donc assemblée à Gosselies, ce qui diminue l’investissement wallon de 150 à 50 millions d’euros.

Pourquoi les Îles Vierges ?

L’accord implique Thunder Power et la Région Wallonne par l’intermédiaire de son fonds d’investissements, la Sogepa. Les fonds totaux qui doivent être investis s’élèvent à quelque 175 millions, dont 50 millions d’euros à charge de la Région donc, une somme qui servira à la création d’une Holding basée dans les Îles Vierges ainsi que de la filiale belge de Thunder Power. Ce qui ne manque pas de soulever la polémique à l’heure où les autorités font la chasse aux paradis fiscaux. « Il faut savoir prendre des risques » justifie Renaud Witmeur, le patron de la Sogepa. Il est évident que le fonds d’investissement wallon aurait préféré une autre solution, mais il n’a visiblement pas eu le choix, Thunder Power menaçant d’aller s’implanter ailleurs. Dans ce contexte, les gestionnaires wallons ont tenté d’assurer au mieux leurs arrières. Renaud Witmeur indique que « nous aurons un administrateur au sein de la holding des Îles Vierges et nous aurons en permanence le nom de ses bénéficiaires fiscaux. En outre, la filiale Thunder Power sera créée en Belgique avec un capital de 100 millions d’euros. Nous serons membre du conseil d’administration de Thunder Power Belgique et toutes les dépenses de la filiale belge seront validées. Nous avons aussi l’assurance que l’activité en Belgique sera soumise au droit belge et à la fiscalité belge et donc que les dividendes qui reviennent en Belgique seront taxés en Belgique. Enfin, Thunder Power s’engage à faire entrer sa holding en bourse ». Avec ces garanties, Renaud Witmeur est convaincu d’avoir toutes les cartes en mains pour contrer l’opacité financière des Îles Vierges qui figure sur la liste « grise » de l’OCDE.

De 350 à 4000 emplois ?

Shen Wei "Wellen", le CEO de Thunder Power avait fait le déplacement pour l’occasion, heureux de pouvoir mettre la main sur un site comme Caterpillar Gosselies. Selon lui, « l’implantation de la production sera possible d’ici 18 mois alors que la construction d’un bâtiment aurait nécessité 2 ou 3 ans de plus ». De plus, assembler la Chloé sera plus facile que celle de la Sedan dont la machinerie aurait nécessité un rehaussement de la toiture d’un des hangars. Le calendrier est serré car Thunder Power espère que les premières Chloé sortiront des chaînes dès la fin 2020. Le compagnie chinoise laisse augurer jusqu’à 4000 emplois en Belgique, ce qui semble assez optimiste car de l’aveu même de Shen Wei "Wellen", 350 personnes suffisent pour lancer la production grâce à un très haut taux de robotisation. Le volume du personnel croîtrait tout de même à 650 employés en 2023. Question : où sont les 3350 autres emplois ? Réponse évidente : chez les sous-traitants, mais aussi dans la structure européenne de Thunder Power qui pourrait se concentrer autour de Gosselies. On parle alors des services IT, juridiques, administratifs, de marketing et des départements de design et de recherche et développement qui seraient rapatriés d’Italie. A voir.

De 12.000 à 15.000 € pour 350 km d’autonomie

« Le futur est électrique » assène Shen Wei "Wellen" pendant son allocution. Selon ses statistiques, le marché de la voiture électrique occupera 5% du volume des ventes en 2021 et 68% en 2040. Difficile toutefois de se fier à de telles projections en partie parce que, au contraire de la Chine, l’Europe n’impose pas encore de quotas pour les ventes de voitures vertes – En Chine, 10% des voitures produites doivent être électriques dès 2019 et à côté, les voitures électriques et hybrides en circulation devront respectivement représenter 7% du total en 2020, 15% en 2025, et 40% en 2030.

La petite Chloé dont le prototype était présenté lors de ce même événement est de la taille d’une Smart. Elle est donc très compacte et présente une autonomie de 350 km grâce à 50 kWh de batterie. Ce rayon d’action est toutefois toujours calculé selon l’ancien cycle NEDC ce qui signifie qu’il faudra plutôt tabler sur 300 km avec le cycle WLTP. Cela dit, ce n’est pas si mal, d’autant que Shen Wei "Wellen" milite également en faveur de la recharge par induction et il ne veut pas de bornes de recharge type superchargeurs de Tesla devant lesquelles se forment des files a-t-il expliqué. Dans le même ordre d’idées, Thunder Power pousse aussi la fonction de parking autonome avec laquelle la voiture peut aller se garer toute seule et se mettre en charge. La conduite autonome en revanche n’est pas du tout encouragée car est jugée totalement inutile du moins à l’heure actuelle. A terme, Thunder Power espère faire sortir annuellement 30.000 Chloé des chaînes de Gosselies, des véhicules qui seront destinés à l’Europe, mais aussi aux USA et même à la Corée du Sud. Son prix ? Entre 12.000 et 15.000 €, ce qui se situe franchement sous la moyenne du marché – une Smart ForTwo électrique coûte plus de 22.000 €).

Conclusion

Sur le papier, tout semble réglé comme du papier à musique. Sauf que « il y a encore beaucoup à faire » avoue Renaud Witmeur de la Sogepa. Il faut en effet « terminer la levée de fonds, créer la filiale Thunder Power Belgium, développer la chaîne de montage, développer la voiture qui doit être belle et de qualité, obtenir les licences d’homologation… ». Bref, même signé, cet accord n’est donc pas du tout la garantie d’un aboutissement. Espérons que la Région a bien bétonné son dossier car les traces laissées par le crash d’Arcelor-Mittal sont encore douloureuses. Quoi qu’il en soit, l’aventure entre la Région Wallonne et Thunder Power représente un sacré challenge.

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