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Décryptage / Pourquoi le prix du Diesel brûle-t-il ?

Rédigé par David Leclercq le 28-05-2018

Le prix du litre de gazole commence doucement à battre des records en ce début 2018. C’était prévu même s’il n’y a pas que le niveau des accises de l’État belge qui pèse sur prix à la pompe. Explications.

Chacun aura pu le constater : le prix du litre de Diesel à la pompe en Belgique est particulièrement élevé. Il dépasse par endroit même celui d’une litre d’essence 95 pointant ainsi à 1,53 €/l. Cela dit, ce n’est pas vraiment une surprise car cette évolution était inscrite dans les tables de la loi depuis belle lurette. Il faut en effet se souvenir que l’idée de taxer davantage le litre de Diesel nous vient du gouvernement Michel qui, en 2015, a présenté son virage fiscal et l’idée de déplacer la fiscalité et d’alléger l’impôt sur le travail. C’est le fameux Tax Shift. En résumé, on allait taxer autre chose que les salaires afin d’inciter les patrons à embaucher et à relancer l’économie après une crise (de 2008) qui s’est un peu éternisée.

Les cliquets 

Une mesure qui s’ajoute à d’autres, comme les cliquets introduits dans la loi-programme du 5 août 2003 et utilisés à plusieurs reprises. Le cliquet positif a notamment été appliqué, pour le Diesel uniquement, en 2010 et 2011. Dès lors, à cette époque, le prix maximum du Diesel avait augmenté de 0,097 €/l suite à l'application de cette augmentation du droit d’accises. Toutefois, fin 2011, il a finalement fallu passer deux fois au cliquet négatif (ou cliquet inversé) suite à la hausse des cours du pétrole sur les marchés internationaux. 

2018 

A cette époque, on savait déjà que la fin 2018 représenteraient une moment crucial pour les automobilistes car c’est à cette échéance que l’accroissement des accises sur le litre de Diesel – et la très légère diminution de celles prélevées sur l’essence – pour arriver à un semblant de parité. Quoi qu’on en dise au café du commerce, il ne s’agit donc pas d’un énième effet du Dieselgate ou de l’affaire Volkswagen des moteurs truqués, même s’il est tout à fait plausible que l’événement a eu un petit effet accélérateur.

Remplir les caisses 

Cela dit, si l’affaire Volkswagen n’est sensée avoir eu d’effet, le gouvernement en a tiré profit brandissant l’argument  environnemental pour appuyer sa décision. Une forme de démagogie en quelque sorte. Car, c’est bien connu, le Diesel c’est sale et ses émissions de particules (moins depuis les filtres) et d’oxydes d’azote empoisonnent nos villes, nos poumons et nos enfants. Ce qui est en partie vrai. Sauf que, au contraire de l’essence, le Diesel s’est mis en conformité ces dernières années avec ses vieux démons, multipliant les filtres en tous genre (particules ou NOx) et faisant par la même occasion exploser son coût de revient et son prix de vente.

Le faux argument écologique 

Or, on oublie souvent que le Diesel n’est aujourd’hui – et lorsque ses systèmes de dépollution sont bien utilisés – pas plus émetteur que l’essence ou en tous cas que l’essence ne pollue pas sensiblement moins. Ce dernier pollue différemment comme

Or, comme notre analyse le rappelait, on oublie souvent que le Diesel n’est – et lorsque ses systèmes de dépollution sont bien utilisés – pas plus émetteur que l’essence. Ou, à l’inverse, que le moteur à essence ne pollue pas moins depuis qu’il est passé à l’injection directe. Ce dernier pollue différemment, émettant plus particules et moins de NOx, mais aussi des hydrocarbure que le Diesel n’émet pas ou si peu. Bien sûr, les choses vont encore changer avec l’obligation progressive du montage de filtres à particules pour les essence, mais il n’en reste pas moins que l’argument écologique est fallacieux. Une simple réflexion le démontre : même en baissant légèrement les accises sur le litre d’essence, l’Etat empochera malgré tout plus d’argent car un tel moteur consomme toujours plus qu’un Diesel. En 2015, le gouvernement indiquait d’ailleurs que « par rapport à 2015, un plein de 50 litres de Diesel coûtera 2 € de plus en 2016 et jusqu’à 7 € de plus en 2018. A l’inverse, le plein d’essence (50 litres) a diminué de 1,3 € par an dès 2016, soit 4 € au total en moins en 2018.

Bref, l’Etat a tout compris et d’autant plus que le retournement actuel du marché au profit de l’essence va aussi accélérer l’effet « remplissage des caisses ». Ce qui sera peut-être moins bien anticipé en revanche, c’est l’augmentation des émissions de CO2 globales du pays – même si Eurostat pointe une baisse de 2,4% en 2017 en Belgique – avec les risques de s’exposer à des amendes en cas de non-respect des traités internationaux. Car qui consomme plus de carburant émet aussi plus de CO2.

L’influence du contexte géopolitique 

Toutefois, il ne faudrait pas croire non plus que les prix élevés du litre de Diesel à la pompe ne résulte que de l’accroissement du niveau des accises. Car le tarif des carburants varie aussi en fonction des cours du pétrole, du taux de change euro-dollar, du niveau des stocks de produits pétroliers, de l'évolution des taxes et de celle de la demande. Le contexte géopolitique possède donc une lourde influence. Et ces dernières semaines, le prix du baril de Brent en mer du nord (celui qui détermine « nos » cours pétroliers) a dépassé les 79 dollars, un record depuis 2017. Il faut dire que plusieurs facteurs poussent cette envolée. Parmi ceux-ci, il y a la limitation de la production de brut par l’OPEP et la Russie, la reprise économique qui fait s’envoler la demande ou encore les tensions entre Iran, Syrie et Israël qui ne sont pas de nature à calmer la volatilité des cours. Et encore, la situation pourrait être encore plus catastrophiques car, dans ce contexte, d’autres facteurs ont encore un pouvoir « apaisant » sur l’ambiance générale comme l’exploitation des gaz de schiste qui vient s’ajouter aux volumes disponibles. Bref, on l’aura compris, si l’augmentation du prix du Diesel est inéluctable, mais elle n’est pas que le seul fait de la taxation, la matière première étant plus chère. L’harmonisation est de toute façon programmée, comme c’est aussi le cas chez nos voisins dont la France où la parité est attendue pour 2021. En revanche, le Luxembourg ou la Hollande n’appliquent pas (encore ?) cette politique. D’où une inversion des flux migratoires aux frontières ces derniers temps. Ce qui est parfaitement compréhensible puisqu’un plein effectué dans le Grand-Duché permet d’économiser près de... 30 € !

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